Premières leçons pour l’alphabétisation des écoliers à la carte
Le projet pilote proposant l’alphabétisation au choix entre français et allemand dans des classes mixtes pourrait potentiellement contribuer à remédier aux inégalités éducatives au Luxembourg au début du parcours scolaire, montre le rapport intermédiaire du Luxembourg Centre for Educational Testing (LUCET) de l’Université du Luxembourg.
Sur base des données des Épreuves Standardisées (ÉpStan) collectées à l’automne 2023 dans le cadre du monitoring scolaire, les élèves alphabétisés en français obtiennent des meilleurs résultats aux épreuves de compréhension orale et précurseurs de l’écrit administrées dans leur langue d’alphabétisation que ceux de l’échantillon de référence aux caractéristiques comparables mais où l’apprentissage de la lecture et de l’écriture se fait systématiquement en allemand, suivant le programme d’études national.
Initié à la rentrée 2022/2023 dans quatre écoles fondamentales au Luxembourg, le projet pilote d’alphabétisation « Zesumme wuessen ! » a permis aux élèves entrant dans l’enseignement fondamental (cycle 2.1) qui le souhaitent de commencer l’apprentissage du langage écrit en français ou en allemand dans des classes mixtes.
Le taux des élèves de l’enseignement fondamental qui ne parlent pas le luxembourgeois comme première langue de la famille s’élevait à 67,7% au cours de l’année scolaire 2022/2023, selon les données du Ministère de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse.
Les premiers résultats montrent aussi que les parents des enfants alphabétisés en français se sentent plus à même de soutenir leur enfant dans ses apprentissages scolaires.
Dans les autres domaines académiques, les résultats de l’épreuve de mathématiques et celle de compréhension orale du luxembourgeois – toutes deux administrées en langue luxembourgeoise aussi bien aux écoliers du projet pilote que ceux des groupes de référence – montrent que la plupart des élèves disposent de solides connaissances de base, indépendamment de leurs langues familiales et de leur langue d’alphabétisation.
Cette première évaluation du projet pilote doit toutefois être interprétée avec prudence. D’une part, les épreuves (compréhension orale et précurseurs de l’écrit) diffèrent en raison de la langue d’alphabétisation, bien que leur conception soit semblable. D’autre part, la taille des groupes pilotes est réduite.
Les premiers résultats montrent aussi que les parents des enfants alphabétisés en français se sentent plus à même de soutenir leur enfant dans ses apprentissages scolaires.
En intégrant progressivement les classes participant au projet pilote, les ÉpStan permettront une analyse plus approfondie des différences potentielles dans les résultats scolaires entre les élèves poursuivant leur alphabétisation en français et ceux ayant opté pour l’allemand dans un avenir proche.” Sonja Ugen Directrice ff du LUCET
Intégrées en 2014 dans l’Université du Luxembourg comme mission structurelle du gouvernement, les ÉpStan sont un outil de monitoring scolaire permettant de contrôler tout au long de la scolarité que les objectifs de formation du cycle d’c précédent ont pu être atteints.
Pour plus d’informations : https://www.uni.lu/