Production, consommation et sobriété énergétique

Production, consommation et sobriété énergétique

Les 3.949 pages de « The Physical Science Basis » du récent rapport du IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) d’août 2021, ne laissent plus de place aux interprétations : il faut agir et il faut l’avouer, le défi est considérable. Il s’agit de remplacer les énergies qui ont largement contribué, ces dernières décennies, à l’évolution à tous les niveaux, par les énergies renouvelables, notamment le photovoltaïque.

Jusqu’à maintenant les énergies nouvelles se sont additionnées aux anciennes, maintenant elles les remplacent. Cela veut dire que dans de nombreux secteurs, dont le secteur du bâtiment, des changements dans la manière de réfléchir et d’agir s’imposent. D’un côté, il faut absolument penser production d’énergies renouvelables et leur utilisation dès le premier trait de plume au début du projet, de l’autre côté, les constructions ne peuvent que passer par une grande sobriété énergétique après leur finition, donc, durant leur occupation. Sans oublier la gestion de l’énergie grise, c’est-à-dire l’énergie utilisée lors de la construction ainsi que l’aspect « second life » des matériaux.

En ce qui concerne la planification, le « guide luxembourgeois d’intégration architecturale des panneaux solaires photovoltaïques » (www.archipv.lu) présenté fin 2020 par Eurosolar Lëtzebuerg et ses partenaires, une publication qui a beaucoup moins de pages que le rapport IPCC (32 pages), mais qui peut tout de même inspirer, car il explique la manière de marier le potentiel du photovoltaïque aux besoins du maître d’ouvrage. Il est le fruit de la collaboration de partenaires conscients des enjeux environnementaux, des opportunités et du potentiel des technologies disponibles.

En ce qui concerne la planification, le panneau solaire a dépassé le rôle se limitant à un simple système de production énergétique, mais il doit être considéré comme un élément de construction à part entière, dont la durée de vie est aussi longue que celle des parties du bâtiment, ce qui implique également des considérations concernant l’esthétique. D’où l’importance d’un bon choix, d’une conception ingénieuse et d’une bonne motivation dès le départ.

Chaque maître d’ouvrage, que ce soit pour une maison unifamiliale, pour un immeuble résidentiel, un bâtiment pour bureaux ou une école, un atelier artisanal ou une construction à vocation industrielle, chacun construit d’abord pour soi, en fonction de ses besoins. Cependant, il construit aussi dans un environnement, un contexte sociétal et dans le temps et l’espace, ce que lui accorde une responsabilité supplémentaire dans ce qu’il fait, notamment en ce qui concerne la production d’énergies renouvelables, mais pas seulement.

La transition énergétique vers le tout électrique va accroître inévitablement les besoins en électricité. À côté de la production, il faut apprendre à gérer son utilisation et sa distribution. Plusieurs voies sont à envisager : l’autoconsommation rendue plus facile par les annonces gouvernementales de janvier 2021 et les idées avancées dans le programme « Neistart Lëtzebuerg », pour les installations techniques favorisant les énergies renouvelables incluant la rénovation énergétique. Prévoir dès le départ pour les nouvelles constructions, l’autoconsommation, incluant l’installation des bornes, prises, câblages, compteurs et autres appareils du genre « smart grid » requis pour la gestion intra-muros, mais aussi pour gérer le réseau électrique dans son ensemble, s’impose.

La sobriété énergétique est requise parce qu’elle aide à réduire les besoins énergétiques. Un immeuble bien isolé aide à maintenir une température stable à l’intérieur contre les changements de chaud ou froid à l’extérieur, et aide ainsi à réduire la consommation électrique pour le chauffage. Des éléments de stockage, notamment des batteries et/ou pompes à chaleur, complètent le système pour l’immeuble tout comme et même mieux, pour un ensemble de constructions, un lotissement, un quartier.

L’usage de toutes ces techniques, qui existe et qui ne cesse d’évoluer tant au niveau efficacité qui est croissant, qu’au niveau des prix, qui est décroissant, est requis car la transition énergétique est un exercice concernant nous tous.

Paul Zens (Président)
Cédric Schiltz (Coordinateur)

Article tiré du dossier du mois « Lieux de vie 3.0 »

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Publié le mercredi 1er décembre 2021
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