Projet Alferweiher, la qualité de vie à Echternach

Projet Alferweiher, la qualité de vie à Echternach

Rencontre avec Diane Heirend, architecte, Amélie Vill, chef de projets, et Steve Majerus, chargé d’opérations au Fonds du Logement.

Le Fonds du Logement réalise un ensemble résidentiel qui met l’accent sur la qualité de vie en tirant le meilleur parti d’un contexte plutôt défavorable et en ne perdant pas de vue sa vocation sociale.

Le projet Alferweiher est en train de voir le jour un peu à l’écart du centre-ville d’Echternach, dans une nouvelle rue entièrement dédiée au logement, la rue Kahlenbeerch, créée dans le cadre d’un plan d’aménagement particulier en 2005.

Le Fonds du Logement y construit actuellement trente appartements d’une à cinq chambres, répartis dans cinq bâtiments se trouvant de part et d’autre de la rue sur un terrain d’une superficie totale de 39,33 ares.

Les concepteurs ont dû contourner deux contraintes majeures, une colline couverte de conifères, orientée plein nord et, délimitant le terrain en face, une petite rivière qui sort régulièrement de son lit, tout en respectant les gabarits et aménagements prévus par le PAP de 2005.

« Il fallait trouver un moyen de gommer les désavantages puisque la situation du terrain est immuable. Trois bâtiments sont adossés à la colline. Sachant que l’arrière de ces bâtiments est contre la colline et accueille au rez-de-chaussée des parkings ouverts, on ne pouvait placer des fenêtres que vers l’avant, côté nord. Pour que chaque appartement puisse néanmoins bénéficier d’une luminosité suffisante, nous avons choisi d’aménager ceux du rez-de-chaussée en duplex, et de leur donner trois façades au premier étage. Nous avons créé des entrées individuelles plutôt qu’une grande entrée collective pour animer le front de rue. La cuisine est en bas, l’espace de vie et les chambres à coucher sont au 1er étage. Un maximum de développé de façade a été alloué à chaque appartement de manière à capter le peu de lumière sur ce site. Seuls les appartements au dernier niveau, sous la toiture, n’ont que deux façades certes, mais les fenêtres donnent vers le ciel », souligne Diane Heirend du bureau Diane Heirend architecture & urbanisme.

« Cette nouvelle rue, étant exclusivement destinée à l’habitat, permet aux enfants de jouer tranquillement dehors dans la rue, que seuls les habitants traversent. Cela fait partie, à mon avis, de la qualité de vie que nous pouvons offrir », ajoute-t-elle.

La deuxième grande contrainte est un terrain en pente de la rue vers la rivière, en zone inondable. Il n’y avait donc pas la possibilité de creuser des sous-sols, mais les buanderies, caves et locaux techniques occupent une partie du rez-de-chaussée. Le système constructif prévoit des fondations sur pieux et une entrée surélevée, une conséquence de la faible capacité portante du sol et du risque de présence d’eau en cas d’inondation.

Les bâtiments ont une classe énergétique triple A. L’enveloppe thermique, très simple, a été réalisée en laine de roche. Les fenêtres ont un triple vitrage. Les résidences sont raccordées à un réseau de chauffage urbain, alimenté par des pellets de bois et des panneaux solaires. « C’est un des premiers projets où le Fonds du Logement a fait appel à un expert en énergie externe (Cocert) pour le calcul des certificats de performance énergétique. Même si nous n’avons pas encore beaucoup de recul, c’est une expérience positive que nous envisageons de réitérer », indique Amélie Vill, chef de projets au Fonds du Logement.

Les bâtiments sont des constructions mêlant maçonnerie traditionnelle et béton armé pour ce qui est structurel, et les façades vont être réalisées en crépi pour deux des bâtiments et en panneaux de fibres de ciment pour les trois bâtiments qui sont adossés à la colline. « Nous avons choisi des ardoises artificielles pour éviter la formation d’algues, ce qui aurait été le cas au bout de quelques mois sur une façade isolante. Elles sont plus durables et plus faciles d’entretien », explique Steve Majerus, chargé d’opérations au Fonds du Logement.

« Étant donné que quatre bâtiments seront vendus, l’entretien ne restera pas entre les mains du Fonds du Logement. Pourtant, il est garant, en tant que maître d’ouvrage, de fournir des bâtiments qui auront les mêmes qualités dans dix ans qu’aujourd’hui et qui ne se dégradent pas. De plus, nous ne voulions pas stigmatiser ces logements. Cela a été un critère décisif dans le choix des matériaux », précise Diane Heirend.

Les travaux ont débuté en mai 2018, la fête du bouquet a eu lieu en mars 2019 et les bâtiments seront livrés dans un an.

« C’est un projet traditionnel, mais pas du tout simpliste, et nous sommes très heureux de pouvoir livrer bientôt trente logements fortement demandés », conclut Amélie Vill.

Mélanie Trélat
NEOMAG#23
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Publié le lundi 22 juillet 2019
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