Quand la RSE impacte positivement le recours au “green IT“
D’après la mise en parallèle d’études sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et d’une enquête sur les usages d’Internet, il semblerait que la mise en place de démarches RSE favorise l’adoption de “green IT“.
Le CEPS Instead a réalisé deux enquêtes sur la responsabilité sociétale des entreprises, plus communément appelée RSE, en 2007 et 2008. Parallèlement, ce centre de recherche en sciences sociales à Luxembourg a également été chargé de collecter les données sur les usages d’Internet pour le compte d’Eurostat sous la tutelle du Statec. Nicolas Poussing, qui étudie depuis 2006 les comportements des entreprises dans le domaine de la RSE, a cherché à savoir si les entreprises qui ont une démarche RSE adoptent également des “green IT“.
Pour commencer, lorsqu’on parle de “green IT“, qu’entendez-vous exactement par là ?
Selon la Commission Européenne, les “green IT“ sont des technologies de l’information et de la communication qui permettent de réduire l’impact environnemental des entreprises. Cela peut se faire soit grâce au recours à de la technologie plus respectueuse de l’environnement (ex : un ordinateur qui consomme moins), ou soit en ayant recours à de la technologie qui va permettre d’améliorer d’autres fonctions de l’entreprise (ex : Skype permet de réduire le déplacement des salariés, la numérisation des données et/ou l’idée de “coffre fort numérique“ permet de réduire les impressions papier).
Votre étude montre que les entreprises qui développent un comportement RSE ont plus tendance à adopter les “green IT“…
En effet, avoir une démarche RSE impacte positivement le recours au “green IT“, mais pas toujours de la même façon pour tous les types de “green IT“. Nous en avons donc conclu qu’il est pertinent d’utiliser des typologies de “green IT“.
Vous parlez de “typologies“ de Green IT. Quelles sont-elles ?
Ce sont des typologies assez “classiques“, basées sur le modèle de comportement curatifs et préventifs.
L’une est plutôt la “green IT“ réactive ou curative, c’est-à-dire que, grâce à l’informatique on va modifier l’existant : imprimer en recto-verso ; utiliser Skype plutôt que se déplacer …
La seconde est la “green IT“ pro-active ou préventive. Ici, il s’agit d’intervenir avant le déclenchement d’un comportement et le rendre ainsi plus respectueux de l’environnement dès le départ en achetant un matériel moins énergivore par exemple, ou en n’imprimant pas du tout. En clair, dans ce cas là, on n’attend pas de polluer pour remédier à la pollution.
Adopter la RSE impacte donc l’adoption de “green IT“. Peut-on dire qu’il s’agit là d’une généralité ?
Pas exactement, car la démarche RSE n’aura pas toujours le même impact. Tout comme nous avons distingué deux types de “green IT“, nous avons également distingué deux types de RSE : la RSE stratégique et la RSE mimétique (Cf : article RSE et entreprise). Or, nos résultats montrent qu’avoir une démarche RSE stratégique affecte l’adoption des “green IT“ les plus avancées.