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Publié le 16 janvier 2025
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janvier 2025

Eau-delà

« Une bonne qualité de vie pour l’homme passe aussi par une nature en équilibre, avec des cours d’eau sains et riches en vie. » Tom Schaul, chargé d’études à la Direction des ressources naturelles, de l’eau et des forêts, ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité

Eau-delà
Un bien commun à préserver pour demain
Un bien commun à préserver pour demain

En regardant une rivière paisible serpentant la vallée de la Pétrusse ou en entendant le clapotis des fontaines au cœur de Luxembourg-ville, il est facile d’oublier que l’eau est une ressource précieuse, et surtout fragile. Pourtant, la gestion de l’eau n’est plus une affaire d’abondance, mais de vigilance.

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En ces temps de crises climatiques et de pression démographique, cette ressource vitale exige une gestion durable, concertée et audacieuse. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Luxembourg n’est pas à l’abri des tensions hydriques. Bien que l’eau potable provient des nappes phréatiques et des cours d’eau locaux, ces ressources sont soumises à des pressions croissantes.
Les épisodes de sécheresse, de plus en plus fréquents, affectent les réserves souterraines, tandis que les crues soudaines, exacerbées par l’imperméabilisation des sols, mettent en péril les infrastructures et les écosystèmes.

Selon Guy Antony, ingénieur en chef chez Schroeder & Associés, « la disponibilité insuffisante d’eau potable deviendra l’un des défis majeurs des prochaines décennies, en particulier dans les zones rurales. » À titre d’exemple, la consommation d’eau au Luxembourg a bondi à environ 130 litres par personne et par jour, un chiffre qui devrait alerter sur notre rapport à cette ressource.

Repenser nos pratiques

Dans ce contexte, la gestion durable de l’eau n’est plus un choix, mais une obligation. Elle repose sur un principe simple : utiliser l’or bleu avec discernement tout en anticipant les besoins des générations futures.

Une idée prometteuse se trouve dans la réutilisation des eaux usées. Le projet « Symbiosis », par exemple, recycle les eaux grises pour des usages non-potables comme l’irrigation ou le nettoyage urbain. À cela s’ajoute l’intégration de technologies numériques innovantes qui permettent de prévoir et de gérer les risques de crues.

Cependant, cette approche technique doit s’accompagner d’une réflexion plus large sur nos modes de vie. Faut-il continuer à irriguer des pelouses verdoyantes en pleine canicule ? Peut-on privilégier l’eau de pluie pour des tâches quotidiennes, réduisant ainsi la pression sur l’eau potable ?

Une responsabilité partagée

Il faut redonner à l’eau sa juste place : non plus comme une marchandise, mais comme un bien commun à protéger. Cela passe par des campagnes de sensibilisation, comme celles menées au Luxembourg via teamwaasser.lu, mais aussi par des actions concrètes aux niveaux individuel et collectif. Chaque goutte économisée compte, tout comme chaque initiative visant à protéger nos rivières et nappes phréatiques.

Au-delà des discours, chacun peut agir pour préserver l’eau. En réduisant notre consommation quotidienne, en installant des dispositifs économes ou en soutenant des projets de renaturation des cours d’eau, nous contribuons à bâtir un avenir plus résilient. Les efforts collectifs, couplés à l’innovation et à une gouvernance proactive, peuvent faire du Luxembourg un modèle en matière de gestion durable de l’eau.

Il y a 500 ans, Léonard de Vinci écrivait : « L’eau est la force motrice de toute nature ». Il est de notre devoir de préserver cette force, non seulement pour nous, mais pour ceux qui viendront après nous. Alors, faisons de chaque goutte une promesse d’avenir.

Sébastien Yernaux
Photo du dossier : ©Fanny Krackenberger

Une gestion en mouvement pour l'eau au Grand-Duché
Une gestion en mouvement pour l’eau au Grand-Duché

Au Luxembourg, la gestion de l’eau est un défi crucial. Entre vulnérabilité des ressources, changements climatiques et pollutions émergentes, le pays mise sur une approche proactive et collaborative. Marc Hans et Tom Schaul, experts en la matière, expliquent comment préserver cette ressource vitale pour aujourd’hui et demain.

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Pourquoi la gestion de l’eau est-elle particulièrement complexe au Luxembourg ?

Marc Hans (directeur de l’Administration de la Gestion de l’Eau) : « La situation du Luxembourg est particulière. Nous sommes à la croisée des bassins du Rhin et de la Meuse, avec des cours d’eau de faible volume et des nappes phréatiques inégalement réparties. Nos ressources en eau sont donc vulnérables, ce qui exige une gestion rigoureuse et des efforts constants pour leur préservation. »

Marc Hans (directeur de l'Administration de la Gestion de l'Eau)
Marc Hans (directeur de l’Administration de la Gestion de l’Eau)

Quels sont les axes prioritaires de cette gestion ?

Tom Schaul (responsable du groupe « Eau » au ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité) : « La gestion durable repose sur trois piliers : sécuriser l’approvisionnement en eau potable, protéger les citoyens contre les effets du changement climatique – comme les inondations ou les sécheresses – et préserver la biodiversité dans et autour des cours d’eau. Une bonne qualité de vie pour l’homme passe aussi par une nature en équilibre, avec des cours d’eau sains et riches en vie. »

Le Luxembourg est-il confronté à la problématique des PFAS, comme en Belgique ?

TS : « Nous mesurons des traces de PFAS dans nos eaux, et notamment du TFA. La problématique est différente par rapport à la Belgique, où la proximité de sites industriels joue un rôle clé en ce qui concerne le type et l’envergure des PFAS présents dans les eaux potables. Nous avons une approche proactive, avec des campagnes d’analyses systématiques et une transparence totale sur les résultats. Dès qu’un risque est identifié, des mesures sont prises pour informer et protéger la population. »

Comment abordez-vous la lutte contre ces polluants ?

MH : « Un groupe interministériel a été mis en place pour développer une stratégie nationale. Cela inclut la recherche des sources, l’identification des zones touchées et la mise en œuvre de mesures préventives. Mais nous savons que les PFAS sont présents partout : ils voyagent par l’eau, l’air et même les vêtements. Cela rend la coopération internationale indispensable pour une gestion efficace. »

Quels sont les défis techniques associés à leur analyse ?

MH : « Identifier et mesurer les PFAS nécessite des méthodes d’analyse complexes et coûteuses. Nous investissons dans des équipements modernes pour garantir des résultats fiables, ce qui est indispensable pour répondre aux normes internationales et anticiper de futures réglementations. »

Lutte contre les inondations et renaturation des cours d’eau

Tom Schaul (responsable du groupe « Eau » au ministère de l'Environnement, du Climat et de la Biodiversité)
Tom Schaul (responsable du groupe « Eau » au ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité)

Les inondations de 2021 ont marqué les esprits. Que fait-on pour prévenir de tels événements ?

TS : « Depuis 2007, une directive européenne encadre la gestion des risques d’inondation. Nous cartographions les zones inondables et travaillons avec les communes pour identifier les points critiques et proposer des solutions. Cela inclut des études spécifiques et des aides financières pour les habitants, comme l’installation de barrières anti crues. »

La renaturation est souvent citée comme une solution. Pouvez-vous nous en dire plus ?

TS : « Prenez la vallée de la Pétrusse : autrefois canalisée pour évacuer rapidement les eaux usées, elle est aujourd’hui un espace naturel. Cette renaturation a permis de réduire les risques d’inondation tout en recréant un habitat pour la faune et la flore. Les citoyens peuvent observer des poissons et profiter d’un environnement agréable. »

MH : « Ces projets sont essentiels, mais complexes. La pénurie de terrains au Luxembourg limite leur réalisation, d’où l’importance d’une sensibilisation constante auprès des communes et des citoyens. »

Quels autres bénéfices apporte la renaturation ?

TS : « Elle améliore aussi la qualité de l’eau. Par exemple, en réintroduisant des plantes le long des rives, on réduit la température des cours d’eau, ce qui favorise l’oxygénation. Cela crée un environnement propice à la biodiversité aquatique et contribue à la régulation naturelle des écosystèmes. »

Comment travaillez-vous avec les pays voisins sur les questions liées à l’eau ?

MH : « L’eau ne connaît pas de frontières. Nous collaborons avec des organismes internationaux notamment pour la mise en œuvre de la directive européenne cadre relative à l’eau. Ceci au niveau de l’Union Européenne et au niveau régional avec des partenaires dans les bassins du Rhin et de la Meuse. Ces échanges nous permettent de standardiser nos méthodes, de partager des données et de répondre collectivement aux défis, comme la pollution ou les crues. »

Quels outils utilisez-vous pour prévoir les crues ?

TS : « Nous utilisons le modèle informatique LARSIM, en collaboration avec la Rhénanie-Palatinat. Il nous aide à simuler les niveaux d’eau et à anticiper les inondations. Cela nous permet de mieux nous préparer et de minimiser les impacts sur les populations. Entre gestion proactive, innovations technologiques et sensibilisation, le Luxembourg fait face aux défis liés à la gestion de l’eau avec détermination. En s’appuyant sur la transparence, la coopération internationale et des projets locaux inspirants, le pays trace la voie d’une gestion durable, à la fois pour ses citoyens et son environnement. »

Propos recueillis par Sébastien Yernaux
Portraits : Fanny Krackenberger
Photos : LCC

« Le changement climatique a intensifié le cycle de l'eau »
« Le changement climatique a intensifié le cycle de l’eau »

Laurent Pfister, responsable de l’unité Environmental Sensing and Modeling au sein du Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST), nous parle des conséquences du changement climatique sur son travail d’hydro-climatologue.

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En quoi consiste votre travail au sein du Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) ?

Nous intervenons dans plusieurs domaines, avec pour principal objectif de comprendre comment les systèmes environnementaux réagissent au changement global. Pour cela, nos équipes observent l’environnement et la biodiversité à travers de multiples paramètres, grâce à des capteurs que nous installons sur le terrain ou encore avec des drones et des satellites. Nous utilisons également des modèles climatiques qui nous permettent de mieux comprendre les impacts du changement global dans l’espace et le temps.

À gauche : Mesure débits. À droite : Jaugeage de l'Alzette
À gauche : Mesure débits. À droite : Jaugeage de l’Alzette - © LIST

Quels sont les enjeux liés à l’eau au Luxembourg ?

Un exemple est celui de la ville de Luxembourg. Aujourd’hui, environ 50 % de son eau potable est captée au niveau des sources du Grès de Luxembourg. Cependant, des limitations peuvent s’imposer au niveau de leur exploitation. Par exemple, face à une sècheresse prolongée, le débit des sources pourrait diminuer et il faudrait donc trouver de l’eau ailleurs. Une option serait d’aller puiser dans des nappes plus profondes, mais elles mettent parfois des milliers d’années à se reconstituer et forer un puit peut causer une contamination de l’eau qui est très pure dans ce type d’aquifère. Ce n’est donc pas une bonne solution.

Ça c’est l’aspect quantitatif, mais il y a aussi un aspect qualitatif. En cas d’accident industriel, de renversement d’un camion-citerne, ou encore suite à l’épandage de produits phytosanitaires, certains aquifères mettront plusieurs décennies à être de nouveau exploitables. Sans parler des conséquences pour la biodiversité. Tout cela est surveillé de près au Grand-Duché et en Europe.

Quels sont les impacts du changement climatique sur le cycle de l’eau ?

On parle surtout d’une intensification du cycle hydrologique. Il ne pleut peut-être pas plus sur une année, mais il pleut plus intensément à certains moments, en alternance avec des périodes très sèches.

Lors des crues éclair, les premiers centimètres du sol vont se saturer en l’espace de quelques minutes. L’eau va commencer à ruisseler en surface, pouvant ainsi emporter des polluants ou encore des bactéries jusqu’à une source, qui sera par conséquent contaminée. Ces crues participent aussi fortement à l’érosion des sols. À l’inverse, en période sèche, les sols deviennent très secs, ils s’imperméabilisent et l’eau ne peut plus s’y infiltrer. C’est un cercle vicieux.

L’étude de l’eau permet-elle d’anticiper la survenance d’évènements climatiques extrêmes ?

Il y a des très bons modèles de prévision météorologique sur quelques jours ou semaines, mais dès qu’on se projette sur des mois, des années ou des décennies, le niveau d’incertitude est assez conséquent. Tout cela alors que notre monde évolue de plus en plus vite, parce que l’Homme joue un rôle de catalyseur.

Le bassin versant expérimental de Weierbach, en crue à droite.
Le bassin versant expérimental de Weierbach, en crue à droite. - © LIST

Nos modèles sont performants pour simuler des cas de figure qui ont déjà existé, qui ont été documentés et mesurés, mais ces données ne couvrent pas tous les extrêmes qui ont pu exister avant les premières observations du climat et qui pourraient (re)survenir à l’avenir. Au Luxembourg, les premiers relevés quotidiens basiques de températures datent de 1838 et les premières mesures de pluie de 1854. On a commencé à faire des mesures de manière systématique seulement à partir du milieu des années 1990. Nous manquons donc malheureusement de recul.

Quelles sont les applications concrètes de vos travaux ?

Il y en a beaucoup ! Concernant l’exo-hydrologie, nous avons un projet avec l’Agence spatiale européenne où nous développons un instrument capable de faire des mesures sur le comportement des molécules d’eau dans un environnement très extrême, tel qu’il existe sur la Lune. On peut même imaginer que cet instrument puisse un jour être utilisé par des entreprises privées, car le space mining (exploitation minière dans l’espace, ndlr) est un vrai sujet.

Nous développons aussi des algorithmes, permettant par exemple d’extraire des informations sur l’eau (p.ex., champs d’inondation) à partir d’images satellites, qui sont utilisés tous les jours par des start-up et des entreprises.

Vous avez aussi participé à la conception de l’exposition « Cours d’eau et climat du Luxembourg au fil du temps » qui sera présentée au Musée national d’histoire naturelle du 30 janvier au 16 mars 2025. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Comme je le disais plus tôt, nous manquons de données anciennes sur l’eau. Depuis une trentaine d’années, nous épluchons donc toutes sortes d’archives pour tenter d’obtenir des traces de mesures prises au fil des années. Que ce soit dans des documents retrouvés dans des églises, des mairies ou dans les journaux. L’idée est venue de là, nous avons voulu montrer comment, sur ces 175 dernières années, nous avons réussi à aboutir à un réseau très moderne de captage et d’échange d’informations sur l’eau et le climat.

Dans l’exposition, on retrouvera des instruments de mesures très anciens, mais aussi d’autres très modernes. Il y aura des ouvrages datant de la fin du 18e siècle qui faisaient déjà le lien entre le climat et certaines maladies. Les visiteurs pourrons aussi découvrir l’histoire d’un des premiers observateurs du climat au Luxembourg, un professeur de lycée qui a relevé très minutieusement des données tous les jours pendant 30 ans. À l’époque, il avait fait une demande à la Chambre des députés pour avoir un instrument de mesure financé par l’État, qui a refusé. Avec ce type de témoignage, on voit comme les choses ont bien évoluées, même en seulement quelques décennies !

Propos recueillis par Léna Fernandes

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Quand le climat bouleverse l'eau : enjeux et perspectives
Quand le climat bouleverse l’eau : enjeux et perspectives

Le changement climatique menace l’eau potable : sécheresses, précipitations extrêmes et écosystèmes perturbés en sont les conséquences. Regards d’experts : Guy Antony, Thierry Schaack et François Ries de Schroeder & Associés.

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Quels sont, selon vous, les impacts les plus critiques du changement climatique sur les ressources en eau dans notre région ?

Guy Antony ; ingénieur en chef  : Les impacts critiques incluent la disponibilité insuffisante, voire la non-disponibilité temporaire, d’eau potable. Ce problème affecte particulièrement les petites communes qui ne sont pas connectées aux réseaux de distribution des grands syndicats. De plus, les cours d’eau, souvent asséchés ou réduits à de faibles débits, souffrent d’un réchauffement des eaux, impactant gravement la faune et la flore.

Thierry Schaack ; cadre dirigeant  : Bien que le bilan annuel des précipitations reste relativement constant, les extrêmes sont de plus en plus fréquents. Les pluies torrentielles, par exemple, empêchent l’infiltration adéquate de l’eau pour recharger les réserves souterraines, menaçant ainsi la productivité des sources d’eau potable.

Les petites communes doivent alors rechercher de nouvelles sources ou envisager des raccordements coûteux avec des communes voisines. L’assèchement des cours d’eau en été et les épisodes de stress hydraulique dus aux pluies intenses sont également préoccupants, notamment en milieu urbain.


« Les phénomènes extrêmes, qu’il s’agisse de pluies torrentielles ou de sécheresses prolongées, constituent les défis majeurs. »

François Ries

François Ries ; administrateur  : Les phénomènes extrêmes, qu’il s’agisse de pluies torrentielles ou de sécheresses prolongées, constituent les défis majeurs. Ces événements affectent directement la quantité et la qualité de l’eau disponible. Assurer un approvisionnement suffisant dans toutes les régions, notamment celles où la production locale d’eau potable est insuffisante, nécessitera des investissements importants, comme des raccordements longue distance et des infrastructures coûteuses. Ces solutions impliquent souvent des coupes profondes dans la nature.

Quelles méthodologies ou outils utilisez-vous pour prévoir les impacts climatiques sur les ressources en eau potable ?

Thierry Schaack  : C’est une très bonne question. Les modèles climatiques spécifiques ne sont disponibles qu’à l’échelle internationale. Au Luxembourg, les communes sont approvisionnées en eau soit par le lac de barrage d’Esch-sur-Sûre, soit par les eaux de sources. Schroeder & Associés est plutôt actifs dans le domaine des sources.

Au Luxembourg, nous surveillons les débits des sources et mettons en place des systèmes de protection pour garantir la qualité de l’eau, même pendant les fortes précipitations. Nous observons également une augmentation de la consommation d’eau, en partie due à la construction croissante de piscines privées, une réponse aux températures élevées.


« Les modèles climatiques spécifiques ne sont disponibles qu’à l’échelle internationale. »

Thierry Schaack

François Ries  : Il est extrêmement difficile de prévoir les phénomènes extrêmes. Cependant, leur impact sur les réserves d’eau potable est indéniable, ce qui nécessite une attention constante pour garantir la disponibilité de cet élément vital.

Pouvez-vous partager des exemples de solutions innovantes que vous avez mises en place pour faire face aux défis climatiques liés à l’eau ?

Guy Antony : Dans le cadre du projet « Symbiosis » au site de reconversion de la « Metzeschmelz » au sud du pays, nous avons développé un système innovant de recyclage des eaux grises. Ce projet permet de produire des eaux non potables, réutilisables pour l’arrosage et les toilettes, tout en garantissant leur qualité et la fiabilité du service à long terme. Nous avons également accompagné un projet de serres, permettant d’arroser les légumes à 100% avec des eaux de pluie collectées sur place.


« Les impacts critiques incluent la disponibilité insuffisante, voire la non-disponibilité temporaire, d’eau potable. »

Guy Antony

Thierry Schaack : Un autre projet est localisé dans une commune du centre du pays, où nous élaborons un système de surveillance des eaux à distance. Ce dispositif permettra aux communes de mieux réagir face aux événements extrêmes, tout en collectant des données pour développer des modèles de prévision à l’avenir.

Texte et photo de Schroeder & Associés
Légende photo : (d. g. à d.) Thierry Schaack ; cadre dirigeant, Guy Antony ; ingénieur en chef et François Ries ; administrateur.

Lodyss : l'eau pure de l'ère glaciaire pour toute la famille
Lodyss : l’eau pure de l’ère glaciaire pour toute la famille

Puisée à 317 mètres de profondeur dans un aquifère préservé depuis 30.000 ans, l’eau Lodyss allie pureté et durabilité. Maurice Treinen, directeur de production à la Brasserie Nationale, nous raconte l’histoire fascinante de cette eau minérale luxembourgeoise et ses bienfaits.

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Un trésor naturel datant de l’ère glaciaire

« En 1997, nous avons installé un nouveau forage à 317 mètres de profondeur. Préservée depuis plus de 30.000 ans, Lodyss est une eau pure, protégée par des couches d’argile et de roche, garantissant l’absence totale de nitrates ou de polluants comme les PFAS et les TFAS », explique Maurice Treinen. Cette pureté exceptionnelle, confirmée par les analyses réalisées par l’institut Romeis et l’Administration de la gestion de l’eau, fait de Lodyss une eau adaptée à tous, y compris les nourrissons, les femmes enceintes et les seniors.

L’origine de Lodyss remonte à un besoin accru en eau pour la brasserie. « Notre ancien puits de 100 mètres de profondeur ne suffisait plus. En consultant Jacques Bintz, géologue renommé, nous avons découvert cet aquifère unique. Les analyses approfondies ont confirmé une qualité minérale exceptionnelle. »

Maurice Treinen, directeur de production à la Brasserie Nationale
Maurice Treinen, directeur de production à la Brasserie Nationale

L’eau artésienne de Lodyss jaillit naturellement sous pression grâce à sa profondeur. « Ce type de source garantit un niveau de protection élevé, avec une filtration naturelle qui dure 30.000 ans. Cela témoigne d’une pureté rare. »

Une eau pour nourrissons et familles

Reconnue comme eau minérale, Lodyss est soumise à des contrôles stricts effectués par des laboratoires indépendants et par l’État luxembourgeois. « Lodyss est parfaite pour les nourrissons car elle est sans nitrate et faiblement minéralisée, répondant ainsi aux besoins spécifiques des bébés. »

La qualité microbiologique de cette eau, qui ne nécessite qu’un léger processus de déferrisation, est assurée par une filtration naturelle. « Nous utilisons un filtre à sable qui préserve toutes les propriétés naturelles de l’eau », précise Maurice Treinen.

Pour répondre aux besoins des familles, Lodyss propose plusieurs formats adaptés à une consommation quotidienne et pratique. Elle séduit également une clientèle variée grâce à son goût pur et équilibré.

Un engagement durable et local

Produite et embouteillée sur site, Lodyss favorise les circuits courts pour réduire son empreinte carbone. La Brasserie Nationale a également revu son système de production : « Grâce à des panneaux solaires et au recyclage des eaux résiduelles, nous avons réduit de 50 % nos besoins en eau et considérablement optimisé notre consommation d’énergie. »

Le système de recyclage de l’eau mis en place par l’entreprise est un exemple concret d’innovation. « Nous avons réduit de 5 à 2,5 litres la quantité d’eau nécessaire pour produire 1 litre de boisson. C’est une avancée majeure qui montre notre engagement à préserver les ressources naturelles », ajoute Maurice Treinen.

Outre sa pureté, Lodyss s’inscrit dans une démarche durable. « Nous avons opté pour des bouteilles en verre consignées, réutilisées jusqu’à dix fois par an. Cela s’inscrit dans une logique d’économie circulaire et permet de limiter les déchets », explique le directeur.

Un succès grandissant

Lodyss est aujourd’hui déclinée en trois variétés : plate, légèrement pétillante (4,5 g de CO₂) et pétillante (plus de 7 g de CO₂). « La version plate, vendue en litre, est la plus prisée grâce à son goût pur et équilibré », ajoute-t-il.

Le succès de Lodyss ne repose pas uniquement sur sa qualité, mais également sur son image premium et son positionnement unique.

Un produit rare, témoin de l’histoire

Avec ses caractéristiques uniques, Lodyss est un produit haut de gamme. « C’est une eau rare, d’une pureté inégalée, puisée dans un aquifère datant de l’ère glaciaire. Elle attire une clientèle exigeante, notamment dans la gastronomie ».

Le marketing a également contribué à son succès. « La bouteille en verre est un symbole de qualité et d’authenticité. Chaque détail, jusqu’à son design, raconte l’histoire de cette eau. »

Lodyss bénéficie aussi de l’image de marque de la Brasserie Nationale, qui s’attache à garantir une qualité constante. « Nos processus de contrôle rigoureux permettent à Lodyss de rester une référence pour l’eau minérale au Luxembourg, utilisée comme étalon zéro pour la qualité de l’eau », affirme le directeur.

Pour l’instant, Lodyss est vendue exclusivement au Luxembourg, mais l’entreprise n’exclut pas une future expansion dans la Grande Région.

Lodyss, l’eau de l’excellence

Lodyss est bien plus qu’une simple eau : c’est une ode à la pureté, à la durabilité et à l’histoire. Adaptée à tous, des nourrissons aux amateurs de gastronomie, elle incarne le savoir-faire luxembourgeois et une vision respectueuse de la nature.

Maurice Treinen conclut : « Nos efforts pour préserver la qualité de Lodyss et réduire notre empreinte écologique font de cette eau un produit d’exception. »

Réalisé pour la Brasserie Nationale
Photos : ©Picto Communication Partner

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Un Luxembourgeois consomme au moins 130 litres d'eau potable par jour
Un Luxembourgeois consomme au moins 130 litres d’eau potable par jour

Alors que l’eau douce ne représente que 1 % de l’eau mondiale accessible, le Luxembourg gère efficacement cette ressource vitale. Avec 120.000 mètres cubes d’eau distribués quotidiennement, le pays applique une gestion durable de l’or bleu, une ressource à surveiller de très près.

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Une ressource limitée et précieuse

L’eau douce constitue à peine 3 % des réserves hydriques de la planète, et la majeure partie est enfermée sous forme de glace (69 %) ou dans des sols profonds inaccessibles (30 %). Selon Romain Lavie, responsable des projets de recherche et innovation liés au cycle de l’eau auprès du Groupe Strane Innovation, « ce contexte laisse seulement 1 % de l’eau totale disponible pour l’humanité (0,975 %) et le vivant (0,025 %) comme les nappes phréatiques, les eaux de surface avec les lacs et les rivières, l’atmosphère et la biosphère qui comprend notamment les végétaux et les animaux ».

Au Luxembourg, chaque jour, 120.000 m³ d’eau potable sont distribués, dont en moyenne 130 litres par habitant (149 litres en France, 128 litres en Allemagne et 119 litres en Belgique). Lorsque les usages économiques sont inclus, ce chiffre grimpe à 200 litres. Ces volumes se maintiennent malgré la hausse constante de la population, notamment grâce à un taux de fuite exceptionnellement bas, inférieur à 5 % dans ses grands centres urbains comme Luxembourg-Ville, grâce à des infrastructures modernes et bien entretenues.

Une gestion locale et durable

Dans la capitale, 60 % de l’eau potable proviennent de sources locales situées dans des zones préservées comme Mühlenbach, Grünewald et Septfontaines. Les 40 % restants sont issus des eaux de surface, principalement du lac de la Haute-Sûre. Ces eaux, minutieusement traitées, garantissent une qualité conforme aux normes européennes.

Évolution de la fourniture en eau potable 2012-2022 (en litres)
Évolution de la fourniture en eau potable 2012-2022 (en litres) - © Ville de Luxembourg

À l’échelle nationale, la répartition est équilibrée entre ressources souterraines et eaux de surface traitées. Les 250 sources naturelles et 40 forages permettent de puiser de l’eau jusqu’à 100 mètres de profondeur, assurant une réserve stratégique. Ce modèle diversifié protège le pays des aléas climatiques tout en répondant aux besoins croissants de sa population et de son économie.

Une consommation modernisée et réfléchie

Dans les foyers de la capitale, la consommation moyenne s’élève à 160 litres par jour et par personne pour les besoins domestiques. Une différence de 30 litres par rapport à la moyenne nationale qui s’explique par une concentration importante d’habitants, contrairement à certaines zones plus rurales, nettement moins peuplées. Une part infime, soit 2 litres, est utilisée pour la boisson et la cuisson, tandis que le reste est réparti entre soins corporels, toilettes, lessives et usages divers comme le lavage des voitures ou l’arrosage.

Cette consommation, maîtrisée et réfléchie, résulte d’équipements ménagers modernes, moins gourmands en eau, et d’investissements massifs dans la détection des fuites. Ces efforts permettent au Luxembourg de garantir un approvisionnement fiable tout en limitant l’impact environnemental.

Au-delà de cette porte, vous plongez vers l'une des nombreuses sources de captage luxembourgeoise.
Au-delà de cette porte, vous plongez vers l’une des nombreuses sources de captage luxembourgeoise. - © Yves Tonnar

Des défis mondiaux à ne pas ignorer

Bien que le Luxembourg illustre une gestion maitrisée, la situation mondiale reste préoccupante : quelque 2,1 milliards de personnes, soit 30 % de la population mondiale, n’ont toujours pas accès à des services d’alimentation domestique en eau potable et 4,4 milliards, soit 60 %, ne disposent pas de services d’assainissement gérés en toute sécurité. L’artificialisation des sols, la déforestation et les bouleversements climatiques perturbent le cycle de l’eau, notamment l’évapotranspiration, un mécanisme clé pour les précipitations.

Face à ces défis, le Luxembourg montre que l’innovation, l’investissement et la préservation peuvent faire la différence. Néanmoins, l’avenir de cette ressource précieuse requiert une vigilance collective.

Sébastien Yernaux
Photos : Yves Tonnar (Ingénieur – Responsable Télétransmissions / Ville de Luxembourg)

Eau potable au Grand-Duché : entre préservation et regard vers l'avenir
Eau potable au Grand-Duché : entre préservation et regard vers l’avenir

La gestion de l’eau potable au Luxembourg est un modèle de rigueur organisationnelle et d’innovation technologique. Confronté aux défis climatiques et aux risques liés à l’eau, le pays se distingue par ses infrastructures modernes, ses efforts de protection des ressources naturelles et ses collaborations transfrontalières.

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Christophe Piersanti, Risk and Security Engineer chez Vinçotte Luxembourg, souligne que « la gestion du cycle de l’eau au Luxembourg est excellente et constitue un exemple de rigueur ». Le pays se distingue notamment par une gestion publique de l’ensemble du secteur de l’eau, ce qui favorise une allocation optimale des ressources et des investissements réguliers.

Une gestion rigoureuse et une protection des ressources

La station de traitement d’Eschdorf, inaugurée en 2023 après 12 années de développement, incarne l’engagement du Luxembourg en matière de gestion de l’eau. Avec une capacité de traitement de 110.000 m³ par jour, elle reflète la volonté de garantir un service continu. « Les exploitants d’infrastructures ont l’obligation légale de maintenir un service continu 24h/24 », explique Christophe Piersanti. « Ces infrastructures stratégiques nécessitent des plans de continuité d’activité fondés sur des analyses approfondies des risques. »

Les ressources en eau du pays se répartissent entre le lac de la Haute-Sûre et les captages souterrains. Pour les préserver, des zones de protection ont été créées, qui interdisent certaines activités telles que la navigation à moteur, et encadrent fortement les pratiques agricoles. « Les principaux utilisateurs des sols coopèrent ainsi activement pour gérer les ressources de manière collaborative. »

Les processus de traitement, modernes et automatisés, sont constamment adaptés en fonction de la qualité de l’eau brute. L’eau souterraine, naturellement filtrée par le grès luxembourgeois, requiert peu de traitement, tandis que celle issue du lac nécessite une intervention plus importante. Cependant, des phénomènes climatiques exceptionnels, comme les pluies intenses ou les sécheresses, mettent parfois en tension les ressources disponibles.

Le réseau de distribution luxembourgeois, avec ses installations modernes, est fortement maillé et rigoureusement entretenu, ce qui réduit considérablement les risques tels que les casses de canalisations. « Une rupture de canalisation, bien qu’exceptionnelle, peut avoir des conséquences importantes, notamment si elle touche un lieu sensible pour le public », souligne Christophe Piersanti. « Une autre menace importante, tout aussi rare, est la pollution du réseau pouvant survenir en conséquence d’un incident, permettant à des impuretés de pénétrer dans les canalisations. Des mesures préventives et curatives sont alors rapidement prises par les autorités. »

Christophe Piersanti, Risk and Security Engineer chez Vinçotte Luxembourg
Christophe Piersanti, Risk and Security Engineer chez Vinçotte Luxembourg - © Vinçotte Luxembourg

Vinçotte Luxembourg : un acteur clé de la résilience

En matière de gestion des risques, Vinçotte Luxembourg joue un rôle central en accompagnant les acteurs du cycle de l’eau. L’entreprise aide les opérateurs à élaborer des plans de résilience permettant de garantir un fonctionnement continu, même en cas de crise majeure. Ces solutions s’inscrivent dans le cadre d’un renforcement du contexte législatif européen en termes de résilience des infrastructures des États membres.

Les évaluation de risques menées par Vinçotte sont particulièrement précieuses pour anticiper les scénarios critiques. « Sont notamment évalués les risques de cyberattaque sur les installations relevant du cycle de l’eau », indique Christophe Piersanti. L’entreprise propose également des formations, des audits et des certifications pour mettre les exploitants en conformité avec les normes internationales, dont l’ISO 22301, relative à la gestion de la continuité d’activité, et l’ISO 27001, dédiée à la sécurité de l’information. En allant au-delà du secteur de l’eau, Vinçotte étend son expertise à d’autres infrastructures du Luxembourg, démontrant ainsi la polyvalence et la fiabilité de ses solutions.

Innovation et coopération : les clés du succès luxembourgeois

Depuis plusieurs décennies, le Luxembourg s’appuie sur la professionnalisation des services de secours et des collaborations transfrontalières pour renforcer la gestion des risques liés à l’eau. Ces partenariats permettent par exemple l’organisation d’exercices réguliers sur la thématique anti-pollution. « Ces progrès significatifs illustrent une approche proactive et concertée, essentielle face aux défis globaux. »

En parallèle, des initiatives nationales sous l’impulsion des autorités compétentes permettent de définir des plans de gestion de crise bien adaptés. L’emploi d’équipements mobiles de traitement de l’eau et de gestion des polluants garantit un approvisionnement même en cas d’incident sur la ressource, tandis que des systèmes avancés tels que la cartographie en temps réel des niveaux des cours d’eau, surveillent les risques d’inondation. L’usine d’Eschdorf incarne cette résilience en intégrant les enseignements tirés d’incidents passés pour limiter les impacts futurs. « Le Luxembourg est un modèle en matière de gestion de l’eau, mais cette excellence est aussi facilitée par la petite taille du pays », admet Christophe Piersanti.

Grâce à son organisation rigoureuse, ses infrastructures robustes et son expertise en gestion des risques, le Luxembourg continue de renforcer son modèle de préservation et d’innovation. « Vinçotte Luxembourg, par ses solutions sur mesure et son rôle central dans l’accompagnement des acteurs de l’eau, reste un pilier essentiel de cette réussite. »

Sébastien Yernaux
Portrait : Vinçotte Luxembourg
Photo : LCC

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SIGNA surveille la qualité de l'eau au robinet
SIGNA surveille la qualité de l’eau au robinet

SIGNA, expert en sécurité alimentaire et diététique, joue un rôle crucial dans la surveillance de la qualité de l’eau, notamment dans les structures d’accueil pour enfants. De l’analyse aux recommandations, l’entreprise accompagne ses clients pour garantir une consommation sans risque.

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Garantir la qualité de l’eau dans les structures SEA

L’utilisation de l’eau de réseau est privilégiée dans les structures SEA (secteur d’éducation et d’accueil pour enfants) qui couvrent les crèches, maisons relais et foyers de jour. Aussi bien pour boire que pour cuisiner, ce mode de consommation est destiné à réduire l’impact environnemental lié à l’eau en bouteille. Il impose des analyses régulières pour garantir la qualité à la sortie du robinet.

Bertrand Paul
Bertrand Paul - © SIGNA

« Notre rôle englobe la diététique, la sécurité alimentaire et la surveillance de l’eau, conformément au Guide de bonnes pratiques d’hygiène validées par l’État », explique Cédric Jacques, CEO de SIGNA.

Une obligation réglementaire pour le secteur SEA

Bertrand Paul, directeur audit et sécurité alimentaire, poursuit : « les établissements SEA doivent réaliser au moins une analyse d’eau par an, comme l’exige le Guide de bonnes pratiques. Les communes garantissent la qualité de l’eau jusqu’à l’entrée des bâtiments, mais il revient aux structures de surveiller l’eau sur les derniers mètres de tuyauterie jusqu’à la distribution. »

Les problèmes ne sont pas rares dans les bâtiments récents. « Lors de la réception de nouvelles constructions, il arrive fréquemment que la première analyse révèle une mauvaise qualité, souvent liée à des conduites neuves qui n’ont pas encore été utilisées », ajoute Bertrand Paul. Une décontamination des conduites est alors nécessaire avant toute validation.

L’eau du robinet, une ressource écologique et surveillée

Pour Cédric Jacques, l’eau du robinet est une ressource précieuse qu’il faut valoriser. « Il est crucial de souligner que l’eau du robinet est l’un des éléments les plus contrôlés. Nous encourageons fortement son utilisation dans les structures d’accueil, en dehors des biberons pour les bébés de moins de six mois. »
Cependant, des précautions doivent être prises, notamment pour les installations peu utilisées, comme une douche rarement employée. « Ces zones peuvent développer des problèmes microbiologiques, comme les légionelles. Pour ces zones, nous conseillons des mesures simples comme faire circuler l’eau régulièrement. Cela suffit souvent à prévenir ces problèmes. »

Des analyses rapides et un accompagnement personnalisé

Cédric Jacques
Cédric Jacques - © SIGNA

En cas de problème, SIGNA agit rapidement. « Les résultats d’analyse sont transmis sous 3 à 4 jours, accompagnés de recommandations », indique Bertrand Paul. « Nous jouons un rôle similaire à celui du médecin quand vous faites une analyse de sang. Nous interprétons les résultats émis par le laboratoire. En cas de problème, nous aidons à identifier les causes et à mettre en œuvre des solutions, qu’il s’agisse de désinfecter les conduites, de changer un filtre, ou de vérifier un adoucisseur. »

Ce suivi rigoureux s’applique non seulement au secteur SEA, mais aussi à d’autres domaines. Cédric Jacques rappelle : « Nous travaillons également avec des bouchers, des boulangers, ou encore des industries agroalimentaires, pour qui l’eau est essentielle dans leurs processus ».

L’importance de la réglementation

Le CEO insiste enfin sur l’importance du cadre réglementaire européen et national qui garantit la qualité de l’eau : « Nous nous concentrons surtout sur les paramètres microbiologiques, car ils impactent directement la santé des consommateurs. Mais il y a également des paramètres physico-chimiques à respecter. » SIGNA œuvre ainsi pour sensibiliser les établissements aux bonnes pratiques et à l’importance d’une surveillance accrue.

Réalisé pour SIGNA Audit
Portraits : © SIGNA
Photo : LCC

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Rosport à la pointe de la RSE via un engagement durable
Rosport à la pointe de la RSE via un engagement durable

Rosport, producteur emblématique d’eaux minérales naturelles au Luxembourg, met l’éco-responsabilité au cœur de sa stratégie. Max Weber, son directeur, revient sur les initiatives durables mises en place, du recyclage local à la réduction drastique des transports, pour conjuguer performance économique et respect de l’environnement.

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Des investissements significatifs pour réduire l’empreinte carbone

Rosport a investi près de deux millions d’euros dans une souffleuse de bouteilles installée directement sur son site de production. « Transporter des bouteilles vides sur des centaines de kilomètres n’était plus acceptable. Produire sur place nous permet de réduire les trajets et donc, notre empreinte écologique », explique Max Weber. Grâce à ce nouvel équipement, l’entreprise limite les transports de semi-remorques pour les bouteilles vides, économisant jusqu’à 28 camions pour une seule production de bouteilles de 1,5 litre.

En outre, les bouteilles produites sur place intègrent du PET recyclé provenant du Luxembourg, via un circuit fermé collaboratif impliquant Valorlux et Lux-PET. « Nous tenons à ce que les bouteilles que nous mettons dans le circuit reviennent sous forme de matière première pour nos propres produits », précise le directeur.

Un processus de fabrication optimisé et écologique

La production a également été simplifiée grâce à l’utilisation de trois préformes standards pour toutes les gammes de Rosport, qu’il s’agisse des bouteilles classiques, bleues, ou aromatisées. Ces préformes, majoritairement transparentes, facilitent le recyclage. « Les couleurs foncées sont difficiles à recycler. Nos bouteilles quasi transparentes sont conçues pour intégrer facilement le circuit de recyclage », ajoute Max Weber.

L’abandon des anciennes bouteilles colorées, difficiles à recycler, illustre également cet engagement vers des produits plus éco-responsables.

La gamme d'eau minérale Rosport et Maw Weber, directeur de Sources Rosport
La gamme d’eau minérale Rosport et Maw Weber, directeur de Sources Rosport - © Sources Rosport

Favoriser les partenariats locaux

Rosport s’efforce de privilégier les fournisseurs locaux, une philosophie qui s’étend aux étiquettes de ses bouteilles. Depuis plusieurs années, elles sont produites par Heintz van Landewyck, un fabricant luxembourgeois. « Nous cherchons toujours des solutions locales. Ce partenariat est un bel exemple de collaboration ».

Même pour les emballages, bien que certains matériaux proviennent d’Allemagne, leur proximité géographique – 60 kilomètres – reste un critère de choix.

L’importance de rester local

Rosport reste fidèle à sa politique de ne pas exporter ses produits. « Pourquoi vendre de l’eau en bouteille à l’étranger quand nous avons un marché local suffisant ? » interroge le spécialiste. Cette stratégie permet non seulement de réduire l’impact environnemental, mais également de renforcer le lien avec les consommateurs luxembourgeois, qui plébiscitent les produits locaux.

Une gamme variée adaptée aux besoins des clients

Les eaux plates dominent le marché, avec la Rosport Viva représentant environ 60 % des ventes. Le verre consigné continue de séduire, représentant 54 % des contenants vendus. Ce succès est attribué tant au secteur de la restauration qu’aux particuliers, qui apprécient la facilité du système de consigne.

Les eaux aromatisées, bien qu’elles représentent moins de 15 % des volumes, trouvent leur place grâce à leur caractère local et leur fraîcheur. « Ces produits sont une alternative locale que les consommateurs apprécient de plus en plus », ponctue Max Weber.

Réalisé pour Rosport
Photos : © Rosport

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L'eau au Luxembourg : une ressource à préserver et à partager
L’eau au Luxembourg : une ressource à préserver et à partager

Au Grand-Duché, où l’eau potable est considérée comme un acquis, la sensibilisation, la consommation intelligente et la collaboration entre secteurs sont essentielles pour garantir une gestion durable de cette ressource précieuse. Plongée dans les différentes initiatives pour une gestion exemplaire de l’eau.

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Créer une culture de respect de l’eau

La sensibilisation à la protection de l’eau est importante aux yeux de l’État. Il se base sur la logique d’impliquer les citoyens, d’aujourd’hui et de demain. « L’eau est une denrée alimentaire précieuse », souligne Marc Hans, directeur de l’Administration de la gestion de l’eau. À travers des campagnes de sensibilisation ou des expositions itinérantes dans les lycées, l’objectif est clair : sensibiliser dès le plus jeune âge. « Ces initiatives s’accompagnent de formations pour les enseignants afin de transmettre des messages-clés sur la préservation de l’eau. »

Le site teamwaasser.lu vient renforcer cette approche pédagogique, fournissant exercices et jeux aux écoles. « Les enfants jouent un rôle essentiel en expliquant à leurs parents l’importance de réduire le gaspillage », ajoute Tom Schaul, responsable du groupe « Eau » au ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité.

Marc Hans (directeur de l'Administration de la gestion de l'eau) et Tom Schaul (responsable du groupe « Eau » au ministère de l'Environnement, du Climat et de la Biodiversité)
Marc Hans (directeur de l’Administration de la gestion de l’eau) et Tom Schaul (responsable du groupe « Eau » au ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité)

Une prise de conscience collective

Les Luxembourgeois consomment en moyenne moins d’eau par habitant qu’il y a 15 ans - 130 litres par jour actuellement -, un résultat attribué à une meilleure qualité des services fournis par les communes et syndicats de communes, et à une prise de conscience progressive suite notamment à des campagnes éducatives.


« La sensibilisation est un travail de longue haleine. Nous collaborons avec l’ALUSEAU, l’association luxembourgeoise des services d’eau pour améliorer les comportements. »

Marc Hans, directeur de l’Administration de la gestion de l’eau

Sensibiliser sur le traitement de l’eau

Un autre axe de sensibilisation concerne la qualité des eaux usées. En incitant les citoyens à ne pas jeter de produits inappropriés comme des lingettes humides dans les toilettes, les campagnes améliorent le fonctionnement des stations d’épuration. « Ce geste simple contribue directement à la qualité de nos rivières », poursuit Marc Hans.

Limiter les excès dans un pays en croissance

La consommation intelligente est une « sobriété » nécessaire pour le bien-être de l’environnement. Face à une population croissante et à des étés plus secs, le Luxembourg doit innover pour éviter de futures pénuries. « Nous devons repenser la façon dont nous utilisons l’eau potable, notamment en privilégiant l’eau de pluie pour certaines activités domestiques », explique Tom Schaul.

Des mesures incitatives, telles que les subventions pour l’installation de récupérateurs d’eau de pluie, encouragent les ménages à adopter des pratiques durables. « La modernisation des infrastructures contribue également à réduire les pertes. La professionnalisation de la gestion des réseaux par les communes et les syndicats de communes a permis de diminuer les fuites et d’assurer une meilleure distribution », précise Marc Hans.

Une distinction selon les usages

Si les ménages représentent 60 % de la consommation d’eau potable, d’autres secteurs, tels que l’agriculture et l’industrie, doivent aussi adapter leurs pratiques. « Pourquoi utiliser de l’eau potable pour l’irrigation quand des alternatives existent ? », s’interroge Tom Schaul, soulignant la nécessité d’une approche plus rationnelle.

Au-delà des grandes campagnes, des solutions simples comme les mousseurs pour robinets et douches peuvent réduire la consommation domestique. Les programmes d’incitation à leur adoption, financés par le Fonds de la gestion de l’eau, permettent d’équilibrer économie et écologie.

Protéger les ressources à la source

La collaboration avec le monde agricole est une politique intelligente qui mène vers une gestion globale de l’eau.


« La qualité de l’eau commence bien avant le robinet. Des zones de protection couvrent désormais 80 % des ressources en eau potable du pays, renforcées par des règlements stricts et des mesures collaboratives avec les agriculteurs. Réduire les pesticides et les engrais demande un dialogue constant entre tous les acteurs. »

Tom Schaul, responsable du groupe « Eau » au ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité

Une collaboration active avec les agriculteurs

L’introduction de zones de protection des ressources s’accompagne d’un dialogue avec le secteur agricole. « Les agriculteurs ne sont pas des pollueurs intentionnés. Ils subissent aussi des pressions économiques. Un échange constant est nécessaire pour garantir des pratiques durables », explique Tom Schaul. L’Administration de la gestion de l’eau travaille en étroite collaboration avec des gestionnaires de projets régionaux (« animateurs ressources eau potable »), qui jouent un rôle crucial dans la mise en œuvre des solutions sur le terrain.

Selon les deux experts, le Luxembourg se distingue par une gestion proactive et collaborative de l’eau, alliant sensibilisation, innovation et coopération. Dans ce contexte, chaque citoyen et secteur a un rôle à jouer pour préserver ce bien vital, aujourd’hui et pour les générations futures.

Sébastien Yernaux
Portraits : Fanny Krackenberger
Photo : LCC

Exploiter le potentiel d'économie d'eau avec ëGEN PRO
Exploiter le potentiel d’économie d’eau avec ëGEN PRO

Philippe Bauer a fondé ëGEN PRO avec trois principes en tête : écologie, durabilité et économie. Il propose ainsi des dispositifs permettant aux entreprises de l’Horesca et des collectivités de réduire leur consommation d’eau, mais aussi des solutions de traitement d’eau durable, pour particuliers et professionnels, tous secteurs confondus.

Publi-reportage
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Formé en mécanique des fluides et des structures, Philippe Bauer s’est servi de ses compétences et de son expérience pour lancer ëGEN PRO. L’entreprise opère autour de deux axes d’activité.

Réduire la consommation d’eau des cuisines professionnelles

Les solutions d’ëGEN PRO s’adaptent aux besoins des restaurateurs/collectivités « en fonction de la typologie du bâtiment et du nombre de couverts par service : 50, 100 ou 150 pour l’instant, avec l’objectif d’encore augmenter nos capacités. » Après la réalisation d’une étude de faisabilité, l’entreprise peut intervenir sur des installations déjà existantes ou sur des installations neuves et propose du matériel de classes énergétiques A à A+++. Il est ainsi possible d’atteindre « jusqu’à 70% de réduction d’eau par service sur la laverie et 50% sur l’ensemble de l’établissement. »

Ce qui permet évidemment de réduire les coûts pour le client, mais pas que. « Nous sommes capables de gérer tout le système de traitement, de récupération et de diffusion de l’eau à distance grâce à une application mobile. En cas de panne, d’anomalie ou s’il faut réaliser un entretien, nous sommes directement prévenus. Cela évite au restaurateur de devoir s’en préoccuper. »

Philippe Bauer a également créé un dispositif de traitement et de récupération d’eau dédié aux cuisines professionnelles. Ce système a été développé en étant le plus physique et naturel possible. Cela fait l’objet d’un dépôt de brevet. « Nous traitons l’eau de manière naturelle, en ne rejetant aucune eau de fonctionnement et en améliorant, qui plus est, la qualité de lavage. Éviter ce gâchis permet une économie de 50% du volume d’eau utilisé sur une installation conventionnelle. »


« Un établissement de 150 couverts/service consomme 700 mètres cube d’eau/an. Nous pouvons réduire cette consommation de moitié, ce qui fait 350.000 litres d’eau épargnés. Il y a environ 2.300 restaurants au Luxembourg, le potentiel d’économie est énorme. Des projets sont déjà en cours en France et en Belgique aussi. »

Philippe Bauer, fondateur d’ëGEN PRO

Un traitement anticalcaire pour les particuliers et les professionnels

Les produits et services proposés par ëGEN PRO ne s’adressent pas seulement aux professionnels de l’Horesca. « Nous offrons des solutions écologiques de traitement anticalcaire à destination des particuliers, des entreprises de tous les secteurs d’activité ou encore des acteurs publics ou des clubs sportifs, comme au stade de football de Niederkorn où j’ai récemment installé ce système pour protéger un ensemble de 80 douches. »

Pour décalcariser l’eau, « là encore, il n’y a pas de traitement chimique. La transformation est physique et naturelle, elle change le calcaire en un autre minéral, l’aragonite. Ainsi, la qualité de l’eau n’est pas impactée. » Cette technologie inox est certifiée ACS (Attestation de Conformité Sanitaire), et garantit un taux unique, sur le marché de traitement, de plus de 99 %.

Ce système est durable puisqu’il ne nécessite aucune maintenance régulière, « seulement tous les huit ans. Il suffit de le démonter et de changer les composants qui se trouvent à l’intérieur. Ensuite on repart pour huit ans de plus. » Et comme le reste des solutions d’ëGEN PRO, celle-ci permet de réduire la consommation d’eau : « Le fonctionnement d’un adoucisseur domestique représente 15% de la consommation d’eau du foyer. Avec le nôtre, il n’y a aucune perte, c’est zéro litre consommé. »

Léna Fernandes

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Santé et durabilité : vos installations sanitaires à la loupe
Santé et durabilité : vos installations sanitaires à la loupe

Les dispositifs de distribution d’eau requièrent une attention particulière afin de garantir le confort des occupants, l’efficacité énergétique et la durabilité des installations tout en minimisant les coûts et l’impact environnemental. Novalair Luxembourg accompagne ses clients dans le traitement préventif et curatif de leurs installations.

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Pourquoi prendre soin de ses installations et réseaux d’eau ?

En premier lieu il est essentiel de vérifier la qualité de son eau potable et notamment le risque de former du calcaire. L’ajout d’un équipement adapté, par exemple un adoucisseur, va permettre de limiter la formation de tartre dans les conduites et dans les équipements comme les ballons d’eau chaude ou les robinets. Avec le temps, les débits d’eau peuvent réduire et l’eau peut se colorer par moment.

Plus important encore, des installations régulièrement et correctement entretenues nous protègent d’éventuels problèmes sanitaires. Le plus fréquent et le plus connu d’entre eux est la prolifération de légionnelles, des bactéries généralement présentes dans les milieux humides et qui peuvent être à l’origine d’infections respiratoires.

Au-delà de cela, une bonne maintenance des systèmes de chauffage ou de refroidissement optimise leur rendement, ce qui a des répercussions positives sur le confort des occupants et leurs factures énergétiques, ainsi que sur la préservation de nos ressources naturelles et des sources d’énergies. À titre d’exemple, 1 mm de tartre dans une canalisation augmente la consommation d’énergie de 10 % et ce pourcentage n’augmente pas de façon linéaire comme le montre le diagramme ci-dessous.

Surconsommation due au calcaire
Surconsommation due au calcaire - ©Novalair

Qui peut vous aider ?

Seul un spécialiste sera à même de proposer le traitement curatif approprié, mais également de prévenir les possibles récidives. Novalair Luxembourg, expert en hygiène de l’air mais aussi en hygiène de l’eau, fort d’un solide background en chimie, s’attaque à la source des problèmes sur les réseaux sanitaires de manière à les solutionner de manière durable.

Pour ce faire, l’audit est une phase essentielle. Émeline Canu, Business Developer chez Novalair Luxembourg explique : « L’idée n’est pas d’intervenir en tant que pompiers, mais d’apporter un réel accompagnement à nos clients. S’ils font face à un problème, nous mettons tout en œuvre pour le régler dans l’immédiat : nous nettoyons les réseaux bouchés ou encrassés et nous traitons les pollutions bactériennes. Mais ensuite, nous étudions ce qu’il est possible de mettre en place pour limiter les risques que ce problème se réitère ». Cela passe par la recommandation de protocoles de maintenance adaptés pour prévenir la réapparition des contaminations ou des dysfonctionnements, mais aussi par des conseils sur les bonnes pratiques que chacun peut facilement adopter : « Par exemple, lors d’une intervention récente dans une crèche, nous avons observé que le chauffe-eau n’était pas réglé à la température adéquate, qui est de minimum 55°C. Cela peut sembler anecdotique, pourtant c’est ce qui permet de prévenir les risques de développement de la bactérie légionelle. Nous en avons informé nos clients afin qu’ils puissent remédier au problème. Cela fait aussi partie des services que nous leur rendons », raconte Tony Russo, administrateur délégué de Novalair Luxembourg.

Traitement des canalisations et préservation de la nature sont-ils compatibles ?

Oui, si l’utilisation de substances chimiques est soigneusement contrôlée, c’est-à-dire si elle intervient uniquement là où c’est nécessaire et de manière réfléchie, comme le fait Novalair. Le fait que l’entreprise ait été fondée et soit dirigée par un chimiste est un gage d’efficacité des interventions conciliée avec la limitation de l’impact environnemental.

Tartre dans les conduites
Tartre dans les conduites - ©Novalair

« Comme nous connaissons bien les effets des produits chimiques, nous ne nous en servons jamais de manière excessive et uniquement lorsqu’un traitement chimique est nécessaire, par exemple pour éradiquer une pollution ou traiter une contamination spécifiques. Nous adaptons les protocoles à la conception et aux matériaux de chaque installation pour en préserver l’intégrité. Cela permet d’éviter des réactions indésirables, comme l’endommagement de joints ou la piqûration de certains métaux », indique Tony Russo.

« Dans tous les cas, nous privilégions des méthodes alternatives chaque fois que cela est possible, pour résoudre les problèmes sans en créer de nouveaux », ajoute Émeline Canu.

Au-delà de cela, pour accompagner ses clients vers une gestion plus durable et économique des ressources en eau, Novalair Luxembourg envisage de proposer à moyen terme des solutions telles que la récupération des eaux de pluie ou le recyclage des eaux grises. Tony Russo a d’ailleurs lui-même installé un système de récupération d’eau de pluie dans sa maison, qui fonctionne depuis plus de 20 ans, démontrant une maîtrise du sujet à travers une utilisation domestique durable.

Vue thermique d'un radiateur
Vue thermique d’un radiateur - ©Novalair

Comment être sûr que les mesures prises ont fait effet ?

« Nous utilisons les méthodologies telles qu’appliquées dans les secteurs industriels et tertiaires où nous avons déjà une grande expérience. Nous nous appuyons sur des indicateurs-clés mesurés en amont et en aval des interventions pour démontrer leur efficacité », explique Tony Russo. Par exemple, lors d’une opération de désembouage, le rendement énergétique d’un système de chauffage est évalué à l’aide d’outils comme des caméras thermiques qui permettent de visualiser les gradients de températures à divers endroits (radiateurs, sol) avant et après intervention.

Mélanie Trélat

Les micropolluants, de nos maisons aux rivières
Les micropolluants, de nos maisons aux rivières

Que deviennent nos eaux usées, notamment après qu’on se soit brossé les dents, douché, ou qu’on ait fait la vaisselle ? Ces eaux dites « résiduaires » sont envoyées vers les stations d’épuration, où elles sont filtrées avant de rejoindre les cours d’eau. Une filtration qui a ses limites…

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Au Grand-Duché, sept syndicats se partagent les stations d’épuration du pays, complétés par la Ville de Luxembourg qui gère la station de Beggen. Actuellement, le traitement des eaux usées consiste en une filtration mécanique des résidus solides, suivie par un traitement biologique appelé « procédé des bouées activées », ou par disques biologiques dans les plus petites stations.

Le problème, c’est que ces systèmes ne sont pas en mesure de débarrasser les eaux sales des micropolluants, qui se retrouvent automatiquement dans les rivières. Dr.-Ing. Christian Köhler est responsable du service exploitation de la division technique au sein du SIDERO, Syndicat intercommunal de dépollution des eaux résiduaires de l’Ouest. Auparavant, il était chercheur au Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST), sur cette thématique précise. Il explique : « Nous avons réalisé des études de cas dans une dizaine de stations d’épuration. Nous avons mené des campagnes de mesures pour définir la quantité de micropolluants qui entre dans nos stations, la quantité qui en sort et la quantité présente dans les rivières. Et c’est plutôt substantiel. »

Cliquez pour agrandir
Cliquez pour agrandir - ©SIDERO

Une soixantaine – 59 pour être exact – de micropolluants ont été analysés, issus d’une liste proposée par la Commission européenne. Il poursuit : « Plus de 50% de ces composants étaient présents en haute concentration dans les eaux usées et dans les effluents des stations. Certains d’entre eux sont réputés néfastes pour l’environnement. » Dans les rivières aussi, les chiffres sont élevés, bien au-dessus des normes de qualité environnementale.

Des dents propres pour une rivière sale

Ce slogan pourrait être attribué à de nombreuses marques de dentifrices très répandues sur le marché. Beaucoup de produits d’hygiène, comme les dentifrices et bains de bouche, contiennent du triclosan, un agent antibactérien reconnu comme perturbateur endocrinien.

Nous avons donc probablement tous des produits problématiques dans nos armoires. « Le diclofenac, par exemple, contenu dans le Voltaren, a des conséquences sur l’environnement », précise l’ingénieur. Il ne devrait être utilisé qu’en cas de nécessité absolue, et surtout ne pas être trop rapidement suivi par une douche, qui envoie le diclofenac droit vers nos rivières…

Dispositif d'analyse des micropolluants du SIDERO
Dispositif d’analyse des micropolluants du SIDERO - ©SIDERO

En dehors des murs, d’autres substances sont concernées : le plus classique est certainement le glyphosate, d’abord interdit au Luxembourg avant d’être de nouveau autorisé en 2023. Les peintures pour façades sont aussi source de problèmes pour les cours d’eau. Dès qu’il pleut, elles libèrent des polluants.

Depuis un an, le SIDERO dispose de son propre laboratoire d’analyse à Beringen, qui couvre les besoins de tout le pays, à l’exception du Nord et de la capitale, qui ont leur propre matériel. « Nous y mesurons les polluants conventionnels, pour répondre aux normes de qualité de l’Agence pour la gestion de l’eau (AGE). Et depuis 2023, nous avons un système de chromatographie liquide qui est capable de mesurer les micropolluants ». Cette attention pour la présence de micropolluants est très récente et sera prochainement convertie dans des textes légaux.

Les innovations technologiques, pour aller de l’avant ?

Il paraît évident que ces produits néfastes, tant pour l’Homme que pour la nature, devraient être supprimés de nos consommables. Cela éviterait de nombreux soucis de santé et épargnerait des sommes astronomiques investies dans la R&D.

Heureusement, toutefois, que l’innovation peut permettre de limiter certains dégâts. Des projets pilotes sont menés à travers le pays pour davantage filtrer ces polluants ou les transformer pour les rendre plus acceptables.

À Neuhausen, un bassin grandeur nature a été construit (avec le soutien de l'AGE et de l'Université du Luxembourg) en vue de tester la filtration RBFplus. Ronny Diederich, SIDEN : « Inspirés des processus naturels, les bassins de filtration RBFplus utilisent des substrats spécifiques pour adsorber les micropolluants tout en favorisant leur décomposition biologique. »
À Neuhausen, un bassin grandeur nature a été construit (avec le soutien de l’AGE et de l’Université du Luxembourg) en vue de tester la filtration RBFplus. Ronny Diederich, SIDEN : « Inspirés des processus naturels, les bassins de filtration RBFplus utilisent des substrats spécifiques pour adsorber les micropolluants tout en favorisant leur décomposition biologique. » - ©SIDEN

Ronny Diederich, ingénieur diplômé, a récemment présenté sur infogreen.lu des projets mis en place par le SIDEN, Syndicat intercommunal de dépollution des eaux résiduaires du Nord : « Ces initiatives, souvent réalisées en collaboration avec l’Université du Luxembourg et l’AGE, ainsi que des acteurs européens, couvrent des approches variées, allant des solutions techniques aux solutions naturelles ». Quatre techniques y sont ou y ont été appliquées :
-* Le charbon actif pulvérisé (PAK)

  • Le procédé AOP (ozonation-oxydation)
  • Les bassins de filtration RBPplus
  • La combinaison de l’ozonation et du charbon actif
    Cette dernière sera prochainement utilisée dans la station de Bleesbrück. Les travaux débuteront fin 2025.

Le SIDEN n’est pas le seul à mettre en place ces méthodes pionnières. L’Université de Luxembourg prévoit par exemple des essais pilotes avec la technologie RBF sur le site de Hersberg, comme le confie Danièle Mousel, directrice adjointe du Syndicat Intercommunal de dépollution des eaux résiduaires de l’Est (SIDEST).

« En sus, le SIDEST avait un projet pilote qui investiguait une combinaison filtration, ozonisation et charbon actif pour éliminer les micropolluants organiques et mettre à disposition des eaux désinfectées pour une réutilisation comme eau d’irrigation dans l’agriculture, la viticulture et le domaine urbain. Ce projet fut réalisé à Grevenmacher et est terminé. Les résultats sont très prometteurs », précise Mme Mousel.

Au SIDERO, les stations de Mamer et Beringen/Mersch seront équipées d’un système combinant ozonation et filtre biologique d’ici trois à quatre ans. « Les installations sont très coûteuses et nécessitent beaucoup d’espace, ce dont nous ne disposons pas facilement au Luxembourg », note Christian Köhler.

Dans les plus petites stations, qui concernent l’équivalent de 10.000 habitants maximum, de tels investissements ont peu de sens. Des marais artificiels pourraient être construits à proximité des sites de Dondelange, Fischbach et Bourglinster. Cette alternative plus économique semble être efficace pour les plus petites centrales, comme étape de post-traitement, selon les recherches de Silvia Venditti de l’Université du Luxembourg.

Toutes ces méthodes sont, à un stade ou un autre des procédés, très énergivores. Et ne résolvent le problème qu’en bout de chaîne…

Marie-Astrid Heyde
Photo principale : station d’épuration de Heiderscheidergrund ©SIDEN

Les enjeux de la réutilisation de l'eau
Les enjeux de la réutilisation de l’eau

Un workshop d’idéation a mis en avant une demi-douzaine de projets susceptibles d’améliorer la gestion des ressources hydriques au Luxembourg et dans la Grande Région.

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La gestion durable des ressources hydriques va devenir, au fil des ans, un enjeu majeur pour toutes les économies occidentales. Au Luxembourg, comme ailleurs, les ressources en eau sont sous pression sous l’effet combiné du changement climatique et de la croissance démographique.

Mieux gérer et, surtout, mettre en place des démarches de réutilisation des eaux usées, devient une nécessité pour réduire la pression sur les eaux souterraines et de surface. On estime qu’en Europe, 40% des eaux usées industrielles pourraient être réutilisées.

Très concrètement, réutiliser l’eau dans les procédés industriels, avec ou sans prétraitement, ou utiliser sa température de sortie pour chauffer ou refroidir une autre étape du procédé, permet d’envisager de substantielles économies de ressources. Il en va de même dans le secteur du bâtiment, sans parler de la diminution des risques de pollutions des rivières ou de la biodiversité locale.

Générer des idées nouvelles

C’est autour de ces thématiques qu’une quarantaine d’experts se sont retrouvés, le 10 décembre dernier, à l’occasion d’un workshop d’idéation organisé par Luxinnovation, en partenariat avec le consortium de partenaires du projet Interreg Greater Green +.

Il s’agit du premier des workshops thématiques prévus dans le cadre de ce projet Greater Green +, qui vise à faire de la Grande Région un territoire leader de la transition écologique au service de l’économie circulaire et du développement durable. L’énergie, la construction et rénovation durable, les technologies de recyclage et la bioéconomie serviront de support à des workshops ultérieurs, en 2025.

« L’objectif était de réunir des experts, des universitaires, des usagers et des personnes intéressées par le sujet, afin de générer des idées nouvelles, et de répondre plus précisément à des défis concrets », explique Caroline Holz, Project Engineer chez Luxinnovation.

Défis et projets

Si la pertinence de la thématique ne fait aucun doute, la mise en œuvre de projets et de solutions semble plus délicate à appréhender. « Ce qui est ressorti des discussions, c’est que techniquement, tout existe déjà. Mais les retours sur investissement de tels processus de réutilisation des eaux usées sont encore trop incertains, voire lointains, pour susciter un intérêt immédiat. Pourtant, il va bien falloir se préoccuper de la question », résume Caroline Muller, Cluster Manager – Materials & Manufacturing chez Luxinnovation, qui a coordonné l’atelier « Industrie » de ce workshop. Il faut dire que l’eau, en tant que matière première pour les industries, n’est pour le moment pas chère comparée à son traitement et aux installations nécessaires à son traitement.

 Charles-Albert Florentin, Cluster Manager – CleanTech chez Luxinnovation
Charles-Albert Florentin, Cluster Manager – CleanTech chez Luxinnovation - ©Luxinnovation


« À terme, nous serons tous obligés d’économiser les ressources en eau. Autant avoir les bons réflexes maintenant. »

Charles-Albert Florentin, Luxinnovation

Un des enseignements majeurs a, par ailleurs, été que toutes les problématiques sont très spécifiques et nécessitent, de fait, une réponse spécifique. Il n’est guère envisageable de dupliquer et reproduire des process qui fonctionneraient ailleurs. « Adapter les solutions disponibles aux systèmes déjà existants n’est pas toujours possible. Le réseau d’eau n’est pas toujours en bon état et il n’est pas toujours cartographié », ajoute Mme Muller.

Les discussions de ce groupe de travail ont permis d’identifier trois grands défis d’ordre technique (comment adapter les technologies vertes existantes pour la réutilisation de l’eau aux usines viellissantes), individuel (comment optimiser la consommation d’eau au sein d’une même entreprise) et collectif (comment gérer les eaux usées d’une zone industrielle).

Il en est ressorti trois idées de projets :

  • Cartographier les usages de l’eau à l’échelle de l’industrie et d’un espace industriel, en tenant compte des obstacles, notamment réglementaires, de la gestion de sous-produits, des différentes catégories d’eau, et les besoins spécifique en eau pour chaque étape des procédés ;
  • Créer une base de données et une plateforme proposant des solutions disponibles pour l’industrie, permettant de connecter les besoins et la demande ainsi que la recherche, et les opportunités de financement ;
  • Mener un projet pilote à l’échelle d’un zoning industriel, avec un ou plusieurs porteurs de projets industriels.

À la recherche de porteurs de projets

« À terme, nous serons tous obligés d’économiser les ressources en eau. Autant avoir les bons reflexes maintenant », prévient Charles-Albert Florentin, Cluster Manager – CleanTech chez Luxinnovation, en charge de la coordination de l’atelier « Construction » de ce workshop.

Trois défis majeurs ont été relevés dans ce secteur d’activité, à savoir démontrer la rentabilité des processus circulaires en matière d’eau ; atteindre le risque zéro en terme de contaminations (définir les paramètres physico-chimiques de l’eau par type d’usage, réaliser des analyses de cycle de vie des technologies, effectuer des contrôles qualité systématiques…) ; et permettre une gestion efficace des opérations, depuis la formation en amont jusqu’aux monitorings et aux prises de responsabilités.

Il en a résulté quatre propositions de projets concrets :

  • Création, à l’échelle européenne, de sites-pilotes d’économie circulaire de l’eau avec un risque sanitaire réduit à zéro ;
  • Étude de l’impact de l’utilisation des eaux usées/grises traitées sur les terres agricoles ;
  • Création d’un passeport de l’eau, à l’instar de ce qui existe en matière énergétique dans le secteur industriel ;
  • Développement d’outils/indicateurs complets relatifs à la gestion des différentes installations (y compris celles du traitement d’eau et de la récupération de chaleur) dans un bâtiment.

« D’une certaine façon, c’est maintenant que tout commence, car il faut désormais que des acteurs directement concernés s’emparent de ces thématiques et portent ces projets », prévient Charles-Albert Florentin. Une ambition qui s’inscrit parfaitement dans la philosophie du projet Interreg Greater Green + d’optimisation des ressources et d’accompagnement dans la lutte contre le changement climatique.

Par Jean-Michel Gaudron, Head of Content chez Luxinnovation

Texte initialement publié sur le site de Luxinnovation
Photos : ©Luxinnovation

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La gestion durable des eaux pluviales et usées, nécessité de notre époque
La gestion durable des eaux pluviales et usées, nécessité de notre époque

Pour créer les quartiers durables de demain, AGORA développe une nouvelle stratégie de gestion de l’eau, notamment basée sur des solutions innovantes pour la rétention et la réutilisation des eaux pluviales et usées. Il s’agit de protéger et de faire les meilleurs usages de notre ressource la plus précieuse.

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Pourquoi la gestion durable des eaux est-elle une priorité écologique du développement de nouveaux quartiers ?

Alexandre Londot, directeur des opérations, AGORA : L’eau est une ressource essentielle à nos vies et à toutes nos activités urbaines, et nous savons aujourd’hui qu’elle risque de se faire de plus en plus rare et qu’il importe de la sauvegarder. Chez AGORA, notre souci est autant de favoriser une quantité d’eau suffisante pour utilisation par les citadins que de garantir la qualité des cours d’eau et de la biodiversité – nous planifions par exemple la renaturation de l’Alzette à Metzeschmelz.

Nos réflexions portent autant sur la rétention et sur la dépollution des eaux que sur notre responsabilité à limiter l’impact négatif de nos aménagements urbains sur les flux d’eau. Le tout répond aussi à un cadre règlementaire très précis au Luxembourg qui vise à protéger nos cours d’eau, à généraliser les bonnes pratiques de gestion des inondations, à limiter toutes utilisations abusives de la ressource, de même qu’à encourager la rétention et la récupération des eaux pluviales.

Au cœur des projets urbains actuels d’AGORA, pourquoi les stratégies de gestion des eaux usées et des eaux pluviales en particulier vous semblent de la première importance  ?

Yves Biwer, directeur-coordinateur quartier Metzeschmelz : Chaque goutte d’eau dépensée inutilement a un impact négatif sur nos écosystèmes. Il nous semble donc évident que l’une des solutions à notre surconsommation d’eau et à la raréfaction de la ressource est d’améliorer les cycles de nos utilisations de cet or précieux et de repenser les infrastructures pour une utilisation rationnelle de l’eau.

Je dirais que, dans toutes les communes européennes, le traitement des eaux usées et des eaux pluviales est peut-être l’une des opérations qui a le moins évolué au fil des décennies. Les systèmes standardisés opérés par la majorité des municipalités ne s’appuient pas sur une approche de circulation des eaux ni sur une réflexion sur les cycles hydrologiques possibles. Il est temps de s’y pencher et de faire de grands changements. Les citoyens doivent aussi s’adapter à la nouvelle situation de raréfaction et modifier leurs comportements. Nous sommes à un moment charnière.

Yves Biwer et Alexandre Londot
Yves Biwer et Alexandre Londot - © Agora

Pouvez-vous détailler les approches spécifiques développées à Belval et Metzeschmelz ?

Alexandre Londot : Nous avons une approche globale qui affecte toute la chaîne d’utilisation de l’eau et il serait long de nommer tout ce qui est envisagé. Mais abordons quelques exemples dignes d’intérêt. Il est prévu notamment de réutiliser au maximum les eaux pluviales pour l’arrosage et les toilettes, par exemple. Cela implique de construire des bassins de rétention et d’autres structures permettant de récupérer cette eau et de la filtrer au besoin. Les eaux usées, quant à elle, pourront servir à plusieurs reprises dans la vie domestique, par exemple l’eau de la douche pouvant être filtrée et redirigée vers la cuvette de toilette. L’eau potable, elle, ne servirait dans ce scénario qu’à la consommation humaine et cesserait d’être utilisée à outrance.

Nous envisageons aussi la récupération de chaleur lors du filtrage des eaux grises pour la transformer en source d’énergie. C’est une nouvelle façon de faire, révolutionnaire, mais j’aimerais toutefois souligner qu’à Belval, il y a déjà un historique de récupération des eaux pluviales. Toutes les eaux pluviales drainées par le quartier Belval transitent par les étangs d’ArcelorMittal situés au Nord du site et sont utilisées pour le processus de refroidissement de l’usine. Nous nous inscrivons dans cet historique et allons plus loin.

Quels sont les plus grands défis techniques de réalisation du plan de gestion des eaux pluviales et usées  ?

Vanessa Villeneuve, ingénieur chef de projet, AGORA : Dans le cas précis de Metzeschmelz, un quartier que nous construisons presque de A à Z, l’anticipation des inondations et la construction de structures aptes à les contenir sont un défi, en termes d’ingénierie, car elles impliquent des calculs complexes de volume de rétention, pour dimensionner des bassins qui s’intégreront bien dans le paysage urbain, ou pour déterminer comment les bassins existants et le nivellement naturel des terrains peuvent être utilisés. Nous travaillons à partir du concept de ville-éponge, c’est-à-dire une ville capable d’absorber les eaux pluviales dans le sol ou sur des toits verts pour réguler les inondations, et également pour diminuer la vulnérabilité en période de sécheresse.

L’idée est aussi de vraiment multiplier les espaces de rétention, pour s’assurer de récupérer et de contrôler la destination de la plus grande quantité d’eau possible lors des grandes averses ou des orages, entre autres. En ce qui concerne les canalisations, le défi est d’anticiper les futurs développements du site, que nous voulons toujours doter de canalisations permettant plusieurs utilisations d’une même eau. C’est vraiment la tendance à adopter et la voie d’avenir.

Vanessa Villeneuve et Philippe Genot
Vanessa Villeneuve et Philippe Genot - © Agora

Philippe Genot, Chief Innovation Officer, Schroeder & Associés : Nous nous assurerons aussi, par diverses techniques, de contrôler le débit des ruisseaux pour maintenir l’équilibre écologique. Et c’est un défi considérable ! Il faut garantir un certain débit, et contrôler aussi minutieusement la quantité d’eau usée qui, à la fin de tous les cycles d’usage par nos citoyens et nos industries, pourrait être reversée dans l’Alzette. Cette eau doit avoir été analysée et traitée pour s’assurer d’un niveau moindre de pollution.

Tout cela implique des calculs savants, certes, mais aussi l’implantation d’éléments structuraux, à la surface des cours d’eau, mais parfois aussi en souterrain. Cela peut paraître laborieux, mais c’est également passionnant, et, surtout, c’est essentiel dans le contexte actuel !

Texte et photos : AGORA

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Décharger les canalisations publiques pour faire face à la crise climatique
Décharger les canalisations publiques pour faire face à la crise climatique

BIRCO GmbH propose des solutions dans le domaine du drainage de surface, du traitement des eaux pluviales et du passage de gaines. C’est le savoir-faire, les idées et la créativité qui ont fait de BIRCO un synonyme de caniveaux de drainage dans de nombreuses régions d’Allemagne, de France et du Benelux.

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Dans la gestion des eaux pluviales, BIRCO est synonyme de solutions intelligentes adaptées au changement climatique. Depuis des décennies déjà, BIRCO est un partenaire fiable du négoce des matériaux de construction. Depuis le 1er mars 2023, BIRCO fait partie du groupe Müller-Steinag (Rickenbach, Suisse). Après plus de 95 ans en tant qu’entreprise familiale traditionnelle, BIRCO est et reste solidement enracinée dans le sud de l’Allemagne. Avec plus de 160 collaborateurs, elle est en outre un industriel reconnu dans la région de Baden-Baden.

Jamais un été n’a été aussi chaud qu’en 2024, écrivait le service européen sur le changement climatique Copernicus en septembre 2024. Quelques jours plus tard, retournement de situation : la tempête « Boris » provoquait des pluies torrentielles.

Il s’agissait des précipitations les plus fortes jamais mesurées en Europe centrale. Elles entraînèrent des inondations dévastatrices en Pologne, en République tchèque, en Autriche et en Roumanie. Au moins 24 personnes perdirent la vie et des milliers d’autres durent quitter leur domicile.

Des hivers plus pluvieux, des étés plus chauds

Depuis plus de dix ans, World Weather Attribution (WWA) analyse l’influence du changement climatique sur les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les tempêtes, les fortes pluies, la chaleur et la sécheresse. La tempête « Boris » a également été analysée dans le cadre d’une étude du WWA. Résultat : le changement climatique provoqué par les humains, qui a déjà réchauffé la terre de 1,3°C depuis l’ère préindustrielle, double la probabilité de tels événements météorologiques extrêmes. Les fortes pluies vont encore s’intensifier d’environ 7 %, même s’il ne s’agit là que d’une estimation prudente.

On prévoit jusqu’à 30 % de pluie en plus pendant les mois d’hiver, tendance à la hausse. Et pendant les mois d’été ? Les températures devraient augmenter de 1,5°C à 2,5°C d’ici 2050. Les projections climatiques montrent que les étés seront généralement plus secs, mais que les précipitations convectives seront plus intenses en raison des températures de l’air plus élevées. Les besoins en eau accrus en été ne seront toutefois plus compensés sur la moyenne annuelle car nos réserves d’eau souterraine diminuent.

L’objectif d’une planification sensible à l’eau est de réduire dans une large mesure les risques dus à l’augmentation des fortes pluies. Parallèlement, il convient de lutter contre un drainage excessif. En matière de climat, nous sommes à un tournant.

La gamme BIRCO pour gérer les eaux pluviales

Pour toutes ces raisons, la demande concernant les installations de traitement des eaux pluviales et les systèmes de rétention innovants ne cesse d’augmenter.

BIRCOprime®
BIRCOprime®

Chez BIRCO, nous développons ces concepts de manière systématique et continuelle. Le système BIRCOmax-i® offre par exemple un volume de rétention de 512 litres par mètre linéaire, ce qui représente une décharge significative des canalisations publiques. Les modules de stockage tels que les tunnels de rigoles BIRCO de StormTech® ou les BIRCOrainblocks offrent d’énormes volumes de stockage et une infiltration contrôlée des eaux pluviales.

Les installations de traitement telles que BIRCOprime evo® ou BIRCOpur® épurent l’eau de pluie en partie pré-contaminée et garantissent la propreté des eaux souterraines.

BIRCOpur® et BIRCOmax-i®
BIRCOpur® et BIRCOmax-i®

Dans le contexte du changement climatique, la protection des eaux mérite une attention particulière. Les liquides dangereux pour l’eau doivent être collectés et évacués en toute sécurité. Pour cela aussi, il existe des solutions de drainage, conformément à la loi sur l’eau allemande. Un béton robuste et un revêtement intérieur PEHD étanche garantissent une évacuation sûre des substances agressives. L’agrément du DIBt (Institut Allemand des Techniques du Bâtiment) offre en outre une sécurité de planification à chaque phase du projet.

Ce ne sont que quelques-unes des nombreuses idées innovantes du spécialiste allemand du drainage BIRCO.

Texte et visuels de BIRCO GmbH

La Banque de Luxembourg s'engage aux côtés la Fondation de Luxembourg
La Banque de Luxembourg s’engage aux côtés la Fondation de Luxembourg

Au Moulin de Kalborn près de Clervaux, la Fondation Hëllef fir d’Natur élève des moules pour protéger la biosphère au Grand-Duché de Luxembourg. Un projet à impact local fort, soutenu par la Banque de Luxembourg à travers un partenariat avec la Fondation de Luxembourg.

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La Fondation pour le Climat, créée en avril 2024 sous l’égide de la Fondation de Luxembourg, soutient des projets touchant à l’éducation, la recherche scientifique et la préservation de la biodiversité. Face aux dangers du réchauffement climatique, la Banque de Luxembourg se mobilise afin de préserver les espaces naturels luxembourgeois. À travers la signature d’un accord de partenariat, elle apporte ainsi son soutien à un projet d’élevage de moules, une initiative inédite au Luxembourg.


« La Banque de Luxembourg est un partenaire de longue date en matière de philanthropie. Son engagement auprès de la Fondation pour le Climat, sous notre égide, nous réaffirme que les entreprises sont des acteurs clés dans la transition climatique. Notre mission est de leur offrir, de façon simplifiée, l’opportunité d’agir et d’amplifier leur impact à l’échelle locale. »

Tonika Hirdman, Directrice Générale, Fondation de Luxembourg

Deux espèces de moules indigènes sont élevées au nord du Grand-Duché, avant d’être réintroduites dans le fleuve de l’Our pour restaurer la faune et la flore avoisinants. En effet, véritable espèce parapluie, les moules jouent un rôle important dans leurs écosystèmes : elles se nourrissent par filtration de l’eau, déposant les déchets au fond et produisant ainsi de la nourriture pour d’autres espèces. Par ailleurs, en se déplaçant, les jeunes moules remanient constamment le fond graveleux et créent un environnement propice à accueillir les poissons qui fraient dans des conditions favorables, attirant à leur tour leurs ennemis naturels.

Aller au-delà du soutien financier

Avec ce nouveau partenariat, la Banque de Luxembourg, certifiée B Corp depuis 2023, réitère son engagement en matière de responsabilité sociale et sociétale de l’entreprise, en faveur d’une économie plus inclusive, équitable et régénératrice, conciliant but lucratif et intérêt général.


« Nous souhaitons incarner nos valeurs dans des actes forts, assumés et à l’impact mesurable. Nous mobilisons au quotidien nos équipes, nos ressources et notre écosystème afin de démultiplier l’impact positif de nos activités. Parce que la raison d’être de notre Maison n’a de sens que si nous mettons tout en œuvre pour préserver les chances des générations futures. »

Pierre Ahlborn, Administrateur délégué, Banque de Luxembourg

La Banque souhaite jouer un rôle actif dans le soutien au développement durable de sa communauté et de son pays, selon le principe du « giving back ». Ainsi, elle mobilisera cette année ses collaborateurs bénévoles pour prêter main forte aux agents sur le terrain. Cette action leur permettra de se rendre compte de l’importance de l’initiative face aux enjeux climatiques.

Texte et visuels de la Banque de Luxembourg

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L'eau, ce véritable joyau aquatique à l'origine de la vie
L’eau, ce véritable joyau aquatique à l’origine de la vie

Y-a-t-il plus beau dans notre univers que l’eau et sa limpidité, sa transparence, sa magnifique palette apaisante allant du bleu jusqu’au vert, et sa capacité à glisser sur les éléments en se renouvelant sans cesse ?

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Elle est au cœur de notre existence, il faut savoir la protéger, la valoriser, la choyer car sa présence dans notre monde est miraculeuse : elle a permis l’apparition de la vie et continue de la maintenir dans un équilibre fragile.

Oui ! Un équilibre plus que fragile ! Nous ne réalisons pas à quel point elle est vitale pour notre survie et pourrait nous manquer cruellement si nous n’agissons pas rapidement pour la sauvegarde des glaciers et des océans.

Pour vous montrer à quel point l’eau peut nous inspirer, je vais insister sur son pouvoir poétique et sur le bien-être qu’elle peut nous apporter :

En sa présence, notre corps et notre esprit s’apaisent et nos sens s’éveillent.

Ses teintes changeantes, et même vivantes, du turquoise cristallin au bleu nuit font naître un sentiment de liberté et de quiétude où le temps semble suspendu.

Dans l’eau, on retrouve une véritable palette de peintre qui évolue au fil de la journée et des endroits où l’on se trouve.

Sur les plages tropicales, ses couleurs issues du turquoise lumineux sont baignées par le soleil et invitent au farniente.

Dans les fjords, l’eau devient vert émeraude grâce aux reflets des minéraux des glaciers millénaires.

Au fond de l’océan, des bleus nuit et bleus de cobalt s’éclaircissent au fil de la remontée à la surface, au point de se confondre , parfois, avec l’horizon !

L’eau des lacs de montagne évolue entre le bleu glacier et le vert jade, la couleur change au gré de la lumière et des saisons.

Dans les fameuses calanques, l’eau cristalline prend des tonalités inspirées du prisme de la lumière.

Et que dire des cascades aux voile d’argent, des grottes où le clapotis de l’eau se fait entendre ajoutant au mystère du lieu !

Oui, l’eau est une symphonie de couleurs mais surtout un élément vivant à part entière : elle nous désaltère, nous réchauffe, nous rafraîchit, nous nourrit.

Elle est garante de notre santé et de notre présence sur Terre !

Conclusion

Apprenons à préserver l’eau, car elle est l’essence même de la vie !

Agissons ensemble pour laisser aux générations futures cette eau nourricière, pure et vivifiante !

L’eau crée un lien sacré entre les êtres sur notre belle planète. Sachons le garder solide et bien noué !

Texte de Béatrice Mange, CEO de Color Wellness
Photos : ©Freepik

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Vers une gestion durable de l'eau inspirée par la nature
Vers une gestion durable de l’eau inspirée par la nature

L’eau est une molécule aux propriétés fascinantes indispensable à la vie. Notre mode de vie exerce une influence néfaste sur le cycle de l’eau. Nous avons franchi la sixième limite planétaire en 2022, celle de l’eau douce (1). Inspirons-nous des solutions innovantes et régénératives de la nature !

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Le cycle de l’eau perturbé par la pollution et le changement climatique

Depuis la révolution industrielle, avec l’extraction et la combustion massive d’énergie fossile, on assiste de plus en plus à des évènements climatiques extrêmes comme des canicules, sécheresses, pluies intenses. Les inondations en Belgique de 2021 ainsi qu’en Espagne en octobre 2024 ne sont que les premières démonstrations de ce changement en cours. D’autres éléments aggravants sont : l’étalement urbain, l’imperméabilisation des sols, la déforestation, la monoculture et la pollution liée aux pesticides, l’élevage intensif, etc. C’est notre mode de vie actuel qui est responsable de l’utilisation massive de cette ressource, pour notre production alimentaire et nos industries.

Comment régénérer le cycle de l’eau ?


« (…) La régénération des cycles de l’eau repose sur plusieurs constats : plus un paysage est habité par des forêts peu modifiées par l’homme, plus ce paysage sera capable de retenir et de recycler l’eau de pluie. Ils le font depuis des centaines de millions d’années, les arbres sont la plus puissante des technologies ! » (2)

En observant la nature, nous pouvons découvrir de nouvelles stratégies pour une gestion beaucoup plus efficace de l’eau (3). Dans l’urbanisation ou l’architecture, l’idéal est de récolter l’eau de pluie et de la traiter en fonction des besoins.

La potabilisation peut être effectuée par de simples systèmes éprouvés et peu cher à l’usage. Il n’est pas nécessaire d’utiliser de l’eau potable pour nettoyer ou pour les besoins corporels, et encore moins pour éliminer nos déjections. Il existe une nette différence de traitement entre les eaux grises, les simples eaux usées et les eaux noires, contenant des déjections humaines. Ne plus produire d’eau noire résout la majeure partie de la problématique liée à la gestion des eaux usées.

Schéma simplifié d'une gestion des eaux en fonction des besoins.
Schéma simplifié d’une gestion des eaux en fonction des besoins.

La désimperméabilisation des sols et l’installation de jardins de pluie en zone urbaine favorisent une infiltration douce de l’eau dans le sol. De simples systèmes d’épurations naturelles permettent de rejeter vers le milieu, de l’eau d’une qualité équivalente à celle récoltée.

Individuellement, nous pouvons végétaliser notre assiette en mangeant moins de viande, acheter des produits issus d’une agriculture paysanne locale, prendre soin des arbres, de nos sols, de la biodiversité et de l’eau.

Et maintenant ?

Changer nos habitudes en s’inspirant du vivant permet non seulement de résoudre des problèmes majeurs mais aussi de créer de nombreux emplois et participe à la régénération de nos sols. La vie crée des conditions propices au développement de la vie, elle est régénérative par essence. Elle fonctionne essentiellement avec de l’énergie solaire, recycle tout, exige une expertise locale, n’utilise que la quantité d’énergie dont elle a besoin, favorise la biodiversité et limite les excès de l’intérieur, etc.

Inspirons-nous !

Texte et visuels de SensLab By Sensbox, l’équipe pluridisciplinaire au service du vivant


(1) Richardson et al. Science advances, 2023 (https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adh2458)
(2) Charlène Descollonges, ingénieur hydrologue. « Comment régénérer le cycle de l’eau | Charlène Descollonges | TEDxTours - 2 oct. 2023 »
(3) Nature’s strategies for managing stormwater in the Willamette Valley https://www.aequinoxhabitat.com/wp-content/uploads/2018/03/130425-GofP-projectsummary-small.pdf (consulté le 23/12/2024)

Quelques idées de lecture pour aller « eau-delà » du dossier
Quelques idées de lecture pour aller « eau-delà » du dossier

La thématique de l’eau et ses nombreuses problématiques vous intéressent ? Voici quelques références pour approfondir vos connaissances.

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« Rendre l’eau à la Terre, Alliances dans les rivières face au chaos climatique » de Baptiste Morizot avec les superbes illustrations de Suzanne Husky - aux éditions Acte Sud

Résumé de l’éditeur : Sur la planète Terre, une rivière vivante s’entoure de milieux humides qui protègent la vie. Pourtant, nous lui avons pris ces milieux pour déployer nos villes et nos agricultures industrielles. Corsetées, drainées, bétonnées, les rivières ne peuvent plus nous préserver d’un climat déréglé. Face au péril, il est temps de rendre l’eau à la terre, pour abreuver les déserts que l’extractivisme nous laisse en héritage.

Comment ramener l’eau à la vie ? En enquêtant sur le temps profond des rivières. On découvre qu’elles ont coévolué avec une forme de vie qui travaille depuis des millions d’années à hydrater les milieux : c’est le castor. Il ralentit l’eau, l’infiltre dans les sols, la purifie et la donne en partage à tous les vivants. Il façonne ainsi des oasis de vie qui peuvent nous aider à traverser les sécheresses, les feux et les crues. Son action amplifie la vie. Traqué pendant des siècles comme un nuisible, peut-il devenir aujourd’hui un allié ? Le castor peut-il nous inspirer une philosophie de l’action enfin libérée du culte du pétrole, du machinisme et du contrôle ? Saurons-nous apprendre d’un autre animal comment guérir les rivières ?

L’enjeu est de changer de paradigme, vers une pensée de l’eau vivante capable de désaltérer un monde assoiffé. En ces temps bouleversés, il est temps de passer des alliances avec des puissances non humaines. D’explorer la possibilité de participer, en humains, à l’autoguérison du monde. Et d’apprendre, nous aussi, à amplifier la vie.

« 20000 ans ou la grande histoire de la nature » de Stéphane Durand - aux éditions Acte Sud

Résumé de l’éditeur : Des armées de saumons à Strasbourg, des bancs de marsouins et d’esturgeons à Paris, des phoques par centaines sur les plages de Deauville et de Saint-Tropez, des troupeaux de baleines à Arcachon, des hardes d’aurochs à Clermont-Ferrand, des chamois et des bouquetins aux portes de Marseille, des récifs de posidonies et des ripisylves aux allures tropicales… La France nous accorde depuis 20 000 ans des spectacles naturels prodigieux que l’on a malheureusement détruits puis oubliés. C’est le syndrome de l’amnésie écologique : on n’imagine pas que la France fut d’une incroyable richesse naturelle et que cette surabondance fut longtemps la norme. Au contraire, c’est la rareté actuelle qui est exceptionnelle…

Cet ouvrage invite les lecteurs à une étonnante plongée dans le temps à la découverte d’une nature inattendue. Écrit dans une langue alerte et légère, le livre fourmille d’anecdotes étonnantes sur la biologie et l’écologie de ces espèces ainsi que sur les hommes qui en ont été les témoins. De l’âge de glace à nos jours, ce grand voyage à travers le pays témoigne du potentiel de la France sauvage.

« Accumuler du béton, tracer des routes » de Nelo Magalhães - aux éditions La Fabrique Une histoire environnementale des grandes infrastructures

Résumé de l’éditeur : Dans les décennies d’après-guerre, des milliers de kilomètres de routes et d’autoroutes sortent de terre pour soutenir l’intensification du trafic et relier, à travers les paysages agricoles remembrés, les métropoles aux zones industrielles, ports, aéroports, centrales électriques et complexes touristiques. C’est le début d’une « Grande accélération » qui bouleverse la production de l’espace. Sur les chantiers, le béton coule à flots tandis que le bruit des machines (qui ne font pas grève) a remplacé le tumulte des terrassiers. La chimie et l’industrialisation des techniques affranchissent la construction des contraintes du relief, du climat et de la géologie : « abstraire le sol » pour faire passer la route – et supporter le poids des camions – devient un leitmotiv de « l’aménagement du territoire » qui nécessite l’extraction et le déplacement continus de milliards de mètres cubes de terres, sable et granulat.

Si les dégâts se font rapidement sentir dans le lit des rivières, les abords des carrières et dans l’atmosphère – sans parler de la mortalité sur les routes –, la frénésie du bitume n’a jamais faibli : il faut sans cesse réparer, épaissir, étendre cette infrastructure dévoreuse d’hectares et d’argent public. Ce livre offre une remarquable vue en coupe de cet engrenage technique, économique et politique. Alors que les luttes se multiplient contre le modèle routier et l’industrie cimentière, il identifie quelques verrous qui rendent le bâti si pesant. Un préalable pour penser des perspectives plus légères.

« Théorie et pratique des rivières » de Jim Harrison - aux éditions Domaine Étranger

Résumé de l’éditeur : Confession symbolique des tourments de l’auteur qui ne trouve réconfort qu’au contact de la nature et des rivières, on retrouve ici les thèmes fétiches de Jim Harrison : les animaux, la bonne chère, mais aussi l’amour et l’enfance. La puissance habituelle de Jim Harrison alterne au gré des pages avec une subtilité différente, une prose poétique, musicale, presque romantique.Les familiers de l’auteur découvriront une nouvelle facette de ce grand écrivain qui est aussi un personnage hors du commun.

« Nous ne sommes pas seuls. Politique des soulèvements terrestres » de Antoine Chopot et Léna Balaud - aux éditions du SEUIL

Résumé de l’éditeur : Que devient la « politique » lorsque des paysannes et des écologistes disséminent des graines de plantes résistantes aux herbicides dans les monocultures d’OGM pour en saboter les rendements ? Lorsque des naturalistes en lutte invitent un couple de balbuzards pêcheurs à protéger un fleuve menacé par un énième projet inutile et imposé ? Lorsque des villageois kirghizes échappent à la mainmise de l’État sur leurs moyens de subsistance en greffant en secret une forêt fruitière ?

D’autres manières de faire, de se défendre, de résister, nous devancent, nous déstabilisent et nous renforcent : des manières animales, végétales, sylvestres, microbiennes, fongiques... Nos alliés sont multiformes, considérablement plus nombreux et divers que ce que notre imagination laisse entrevoir.

Si nous sommes bien les seuls responsables d’un choix concerté de cibles et de stratégies contre les causes du ravage et des inégalités, nous ne sommes pas les uniques acteurs du changement que nous souhaitons voir advenir. Appel à refuser la mise au travail de la planète, ce traité d’écologie politique terrestre ouvre de nouveaux horizons pour agir avec la nature contre ceux qui l’effondrent.

« Artefacts naturels - nature, réparation, responsabilité » de Marion Waller - aux éditions de l’Eclat

Résumé de l’éditeur : La conseillère en urbanisme étudie, dans une philosophie de l’environnement, les possibilités de restaurer la nature comme cela s’effectue avec les monuments. Dès lors, par les reconstitutions naturelles visibles dans les villes, elle s’interroge sur la valeur de l’artefact naturel.

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