Téléphones portables : pollution au bout du fil
A quoi ressemble la vie post mortem de vos téléphones portables ? Dans quelle mesure sont-ils réparés ou simplement mis au rebut ? Greenpeace a mené l’enquête
Nos smartphones, de leur fabrication au moment où ils se retrouvent enterrés sous une montagne de déchets électroniques, sont un véritable fardeau pour l’environnement. Greenpeace s’est penchée sur la question et a analysé le sort réservé à nos gadgets électroniques dans six pays différents. Une étude a ainsi été commandée dans six pays (États-Unis, Allemagne, Russie, Mexique, Corée du Sud et Chine) pour mieux cerner les attentes et les comportements des citoyens vis-à-vis de leurs smartphones : les réparent-ils ? Qui, selon eux, devrait prendre en charge leur recyclage ?
Les résultats sont surprenants ! Jugez par vous-même…
Suivre le train imposé par les fabricants est épuisant !
Plus de la moitié des personnes interrogées estiment que les fabricants de téléphones portables mettent trop de nouveaux modèles sur le marché et qu’il est parfaitement possible de conserver le même téléphone PLUS longtemps.
Qui devrait prendre en charge le recyclage de votre téléphone ? Vous ou le fabricant ?
Que faites-vous de votre téléphone quand celui-ci rend l’âme ? Le laissez-vous accumuler la poussière au fond d’un tiroir ? Finit-il dans une décharge de déchets électroniques au Ghana ou est-il recyclé et réutilisé ?
Près de la moitié des participants, tous pays confondus, pensent qu’il incombe avant tout aux fabricants de prendre des mesures pour faciliter le recyclage de leurs produits. Qu’attendent les entreprises pour fabriquer des appareils facilement recyclables, de leur conception jusqu’à leur collecte, en vue de les réutiliser ?
Une plus grande durée de vie pour les téléphones portables : une demande quasi unanime
C’est un constat évident : 80 % des personnes interrogées veulent un smartphone facilement réparable. Ce chiffre atteint même 95 % en Chine, 94 % au Mexique et 92 % en Corée du Sud.
Pourtant, les petits appareils électroniques comme les téléphones portables génèrent à eux seuls d’énormes quantités de déchets : environ trois millions de tonnes de déchets électroniques.
La Chine, leader de la réparation !
Tout du moins parmi les six pays couverts par l’étude. En effet, 66 % des participants en Chine et 64 % en Corée du Sud sont plus susceptibles de faire réparer leurs téléphones, contre seulement 28 % aux États-Unis et 23 % en Allemagne.
Des produits chimiques dangereux dans les smartphones ? Non merci !
Vous n’imaginez pas combien de produits chimiques dangereux entrent dans la fabrication de votre smartphone. On y trouve par exemple des substances cancérigènes telles que le benzène et le n-hexane, ainsi que d’autres substances aux effets tout aussi néfastes.
Quatre personnes sur cinq considèrent que les smartphones devraient être produits sans produits chimiques dangereux.
Quelle est la prochaine étape ?
Au vu de cette étude, il semble qu’une majorité de la population en a assez des méthodes de fabrication qui rendent les téléphones si facilement jetables et de la pression marketing qui nous entraîne dans une spirale d’achat compulsif sans fin. Nous voulons simplement des téléphones durables, facilement réparables et recyclables, fabriqués sans produits chimiques dangereux et qui ne finiront pas dans une décharge à l’autre bout du monde.
Les compagnies high-tech doivent faire preuve d’innovation aussi dans ce domaine !
Source : Greenpeace France - http://blog.greenpeace.fr/