Le dossier du mois

Une thématique dans chaque #DossierDuMois, avec la rédaction d’Infogreen et l’expertise de nos partenaires

Publié le 28 février 2022
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février 2022

Transmission en mouvement

"La transition, ce sont des idées et des gens qui décident de retrousser leurs manches en se disant : Et si ça marchait ? Essayons ! " (Rob Hopkins)

Transmission en mouvement
Société en transit
Société en transit

La transition, c’est devenu un terme à la mode, un peu comme « résilience ». Pas neuves, ce sont surtout des notions qui se défendent, que l’on s’approprie... et qui doivent faire avancer la planète, la société… La transition, c’est surtout un besoin, vital.

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C’est un mouvement amorcé il y a des années. Au Luxembourg, il s’est matérialisé dans des projets, menés notamment par CELL fondé en 2010 déjà, dans la foulée des actions pionnières du Beckerich de feu Camille Gira, dans la continuité du Transition Network parti de la petite ville britannique de Totnes.

Le langage nous rappelle que la transition, c’est la manière de passer de l’expression d’une idée à une autre en les reliant dans le discours. C’est, scientifiquement aussi, le passage en général lent et graduel d’un état à un autre, un état intermédiaire. On peut y voir aussi cette notion de transmission, de passage de témoin, car ce que l’on fait (ou pas) aujourd’hui aura un impact sur ce que pourront vivre (ou pas) les générations qui nous suivent.

Simple. Basique. Depuis un certain temps, les jeunes se mobilisent pour offrir, à notre / leur planète, un avenir meilleur. Cette mobilisation portera-t-elle ses fruits ? Notre société est-elle en transit ? Sans aucun doute ! Puisque, quoiqu’il arrive, notre comportement, positif ou négatif, a un impact sur notre environnement (tout ce qui nous entoure).

La transition, écologique, sociétale, économique, est au cœur du débat et, plus encore, de l’action. Comme le souligne à juste titre Georges Kieffer, responsable du projet BENU à Esch, « c’est réalisable mais il faut changer ses habitudes, pas seulement son vocabulaire !  » Les décideurs, économiques ou politiques, prônent ou utilisent de plus en plus les modèles de transition. Cela ne peut pas être qu’un « emballage ». Offrir un chou de Bruxelles enrobé dans de l’aluminium brillant comme une boule de Noël pourra ravir un petit enfant… jusqu’à ce qu’il découvre la supercherie.

Pour être efficace, que le résultat soit à la hauteur des attentes, la transition doit être pensée et vécue dans les moindres détails, en pesant le pour et (surtout) le contre. Au fond, l’objectif est simple : qu’un modèle fonctionne pour tous et que notre monde progresse… dans la bonne direction ; pas celle qui fonce droit dans le mur.

Utopies, théories, visions, coopération, participation ? Oui, il y aura des échecs, il y en a déjà eu. Mais il y a aussi ces réussites, modestes souvent, locales parfois, intéressantes dans tous les cas. Rob Hopkins, fondateur du mouvement de Transition, expliquait à Infogreen : « La transition, ce sont des idées et des gens qui décident de retrousser leurs manches en se disant : ‘’Et si ça marchait ? Essayons !’’ (…) Ce qui continue à m’étonner, ce sont les gens, à chaque rencontre, et le pouvoir des idées mises en commun qui se matérialisent, les projets qui se montent et qui prouvent que le modèle fonctionne ».

Si la majeure partie des citoyens avance avec cette idée-là en tête, le futur n’en sera que meilleur.

Sébastien Yernaux et Alain Ducat

Une ambition au top européen
Une ambition au top européen

Claude Turmes voit grand pour intégrer progressivement les énergies vertes dans l’économie luxembourgeoise. Solaire, éolien, biogaz ou encore géothermie, tous les outils pour améliorer la transition énergétique.

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Le Luxembourg continue son petit bonhomme de chemin pour intégrer progressivement les énergies renouvelables dans sa consommation annuelle. En 2020, le pays a d’ailleurs atteint son objectif de 11%, le dépassant même avec un score de 11,7%.

« Même si nous sommes encore loin des pays scandinaves, ce résultat est bon », souligne Claude Turmes, Ministre de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire. « En 2010, nous n’étions même pas à 2% d’énergies vertes. Grâce aux efforts et aux obligations de la directive renouvelable de 2008, nous avons mis en place des actions concrètes pour accélérer cette transition verte. Par exemple, sur le plan de l’énergie solaire, entre 2013 et 2018, nous faisions en moyenne 5 mégawatts annuels. En 2021, nous sommes passés à 50 mégawatts. Comment ? En multipliant par 10 les installations photovoltaïques. Pour atteindre nos objectifs climatiques, il faudrait parvenir à 80 - 100 mégawatts annuels. »

Le secteur éolien est également concerné. « Nous continuons d’avancer avec peu d’installations mais elles sont conséquentes comme sur le plateau de Bourscheid. On y remplace 13 vieilles éoliennes par 7 nouvelles, ultramodernes. Même si on passe de 13 à 7, on double la quantité d’électricité produite grâce à leur hauteur. »

Le biogaz a aussi la cote. « Nous sommes en train de relancer cette énergie produite en collaboration avec les agriculteurs. Nous avons également quelques projets industriels de biomasse où on va produire de l’électricité et de la chaleur que ces entreprises pourront utiliser dans leur processus et remplacer progressivement le gaz. Nous avons donc toute une panoplie pour progresser plus rapidement et se diriger vers les 25% d’ici 2030. »

La géothermie dans le Sud

Le Luxembourg fourmille d’idées pour diminuer son impact environnemental. « Nous souhaitons notamment remplacer le fuel et le gaz utilisés par le chauffage par des pompes à chaleur. En parallèle, nous menons une recherche pour passer du gaz vers la géothermie dans le sud du pays, entre Dudelange et Esch. Nous souhaitons utiliser le procédé de géothermie profonde avec un premier projet à Dudelange. »

Cependant, Claude Turmes a conscience que l’effort collectif passe également par des aides financières attrayantes. Les agriculteurs sont incités, par exemple, à placer des panneaux sur leurs toits. Les communes sont invitées à mettre à disposition leurs bâtiments pour aussi les équiper de panneaux. Enfin, les citoyens ne sont pas oubliés au niveau des aides. « Nous allons promouvoir l’autoconsommation via un programme solaire à domicile pour que les gens puissent charger leurs voitures électriques avec le solaire de leurs toits. Nous avons donc un programme complet. Le plus important, c’est d’accélérer en offrant de bonnes conditions financières. Et donc, nous avons un budget conséquent pour tout concrétiser. De plus, nous sommes en train de mettre en place, avec le Ministère de l’Environnement, un guichet unique pour accélérer les demandes d’autorisations pour les grands projets. »

Et Claude Turmes de conclure : « 25% en 2030, c’est le minimum car nous sommes en urgence climatique ! Mais à terme, il faudrait aller sur 100 % d’énergies renouvelables. Ça sera principalement l’électricité renouvelable, car dans ce secteur, les coûts du solaire et de l’éolien vont beaucoup diminuer. Et puis, une nouvelle forme d’énergie commence à émerger depuis 5 ans : l’éolien en mer. Des accords sont signés avec le Danemark pour un vaste projet. »

Sébastien Yernaux
Documents-infographie : MEA / Photos : ©Sophie Margue et ©Marc Lazzarini

Le vent en poupe !
Le vent en poupe !

Un parc éolien géant construit en mer, une île danoise pour produire l’énergie verte pour 10 millions de foyers européens. Le Luxembourg participe…

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L’Union européenne s’est fixée comme objectif d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Et pour ce faire, un méga projet est en cours de développement au Danemark via la construction de la première île énergétique au monde, d’une capacité potentielle de 10 gigawatts. Le Danemark apporte une contribution significative à cet objectif. Et le Luxembourg s’est engagé à ses côtés en signant un accord de coopération. « Nous allons essayer de participer, en tant que gouvernement, dans les appels d’offres du gouvernement danois pour rapatrier de l’énergie verte et renouvelable », souligne le ministre Claude Turmes. « Et nous faisons tout pour que les industriels luxembourgeois puissent participer à ce projet. Mais aussi que les entreprises luxembourgeoises achètent directement leur électricité via cette île. Ils pourront ainsi bénéficier d’un prix fixe sur 15 à 20 ans. »

Dans quelques années, l’île pourra accueillir des batteries de taille industrielle pour stocker l’électricité et la distribuer en cas de besoin.

De plus, l’énergie renouvelable produite par les parcs éoliens pourra être utilisée pour produire des combustibles non fossiles, comme de l’hydrogène vert, pour la navigation, l’aviation, l’industrie ou les véhicules utilitaires lourds.

Ce parc éolien aura une capacité initiale de 3 GW d’énergie éolienne offshore. Grâce à une évolution constante, la capacité pourrait être portée à 10 GW, ce qui pourrait fournir de l’électricité à 10 millions de foyers européens. Pour arriver à ce résultat, l’échelle pourrait être comprise entre 200 et 600 turbines d’une capacité de 15 MW par turbine.

Vu du Luxembourg

Claude Turmes explique : « Le Luxembourg ne bénéficie pas d’un ensoleillement idéal comme au Portugal, en Espagne ou en Grèce. De plus, nous n’avons pas de côtes alors que les meilleurs vents soufflent près de la mer. Mais nos besoins sont conséquents. Nous sommes un pays assez dense et qui accueille une grande activité de services comme des immeubles de bureaux et des datacenters. Nous attirons également beaucoup de frontaliers qui ont besoin de moyens de transport. Sans oublier les industries qui sont très énergivores. Il faut savoir que l’ensemble des entreprises consomme plus de 50% de notre électricité contre 20% pour les ménages. Cet accord avec le Danemark est donc une bonne chose car, même si nous continuons à développer les énergies renouvelables sur notre territoire, nous ne pourrons jamais produire toute l’énergie renouvelable au Luxembourg. »

On peut noter que ce projet aura d’autres touches luxembourgeoises. Par le volet financier et les fonds d’investissement à impact par exemple. Mais aussi sur le plan opérationnel : déjà, en juin 2021, l’Agence danoise de l’énergie a attribué à la branche danoise de Sweco (groupe international d’ingénierie qui comprend Boydens et utilise les compétences propres réparties dans toutes ses filiales, dont Boydens Luxembourg, part of Sweco) un contrat de 4 ans pour fournir les conseils et l’assistance technique de cet ambitieux projet d’îles énergétiques offshore.
Ces projets verts sont donc importants aux yeux du ministre. « Vu que nous ne pourrons jamais être totalement autonomes, nous devons être dans le haut du classement en termes d’efficacité énergétique avec la construction de bâtiments performants ou encourager les voitures électriques qui consomment 3 fois moins que des voitures diesel. Nous avons un objectif de 40 à 44% qui est le plus ambitieux au niveau européen. Nous devons l’être et nous avons toutes les cartes en main pour le réaliser. »

Sébastien Yernaux
Illustration : Danish Ministry of Climate, Energy and Utilities / COWI

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Les lignes de force de citoyens impliqués
Les lignes de force de citoyens impliqués

Luxembourg in Transition est en marche. Le Biergerkommitee Lëtzebuerg 2050 émet constats critiques et propositions.

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« Le Luxembourg a besoin d’une population engagée ! Ce n’est que lorsque tout le monde aura pris conscience que notre business-as-usual n’est pas viable qu’il y aura des changements individuels dans la vie quotidienne. » (Sue, citoyenne-membre du Biergerkommitee Lëtzebuerg 2050)

Cette déclaration figure, parmi quelques autres, en exergue du rapport du comité citoyen mis en place pour tracer l’avenir du pays. Pour rappel, la consultation Luxembourg in Transition a été lancée en juin 2020 pour imaginer comment le Luxembourg et les territoires frontaliers pourraient atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Des experts, un comité

Le ministre Turmes a souhaité intégrer les citoyens aux travaux des équipes internationales d’architectes et d’urbanistes. Le Biergerkommitee Lëtzebuerg 2050 (alias BK2050) est composé, selon un échantillon élaboré par TNS-Ilres, de 30 participants. Soit 25 résidents + 5 frontaliers ; 16 femmes + 14 hommes, jeunes et moins jeunes.

Après d’intenses discussions internes, le BK2050 a pu aligner 44 recommandations dans une série de domaines - gouvernance, aménagement du territoire et développement urbain, mobilité, protection des sols, architecture, protection des eaux, agriculture durable et biodiversité, économie et information aux citoyens.
Encadré par des experts, ce comité citoyen trace ses propres lignes, en marge du travail prospectif mené par Luxembourg in Transition. Rappelons qu’une équipe luxembourgeoise participe à ce processus d’envergure internationale : le consortium Luxembourg 2050 – Prospects for a Regenerative City-Landscape est emmené par l’Université du Luxembourg, avec le LIST, CELL, l’IBLA et OLM - Office for Landscape Morphology Co. Ltd. (France).

Quelques volées de bois vert

Et les citoyens ont le sens de la formule, parfois très politique et critique, voire décapante. La société luxembourgeoise « traditionnelle » y prend quelques volées de bois vert… La « résolution » numéro 1 donne déjà le ton : « Le temps des projets pilotes et des discours du dimanche est révolu. Le gouvernement, les députés, les échevins, les partis et les administrations doivent enfin accepter l’urgence de la question climatique ».

Le BK2050, pour une politique transversale, suggère notamment de « reformuler les objectifs » de tous les ministères, notamment ceux de l’Agriculture, de l’Intérieur et de l’Économie, pour « orienter vers la durabilité et la neutralité carbone ». Ou « rendre incompatibles mandats politiques nationaux et locaux (…), manière efficace de briser les multiples blocages et de répartir plus clairement les responsabilités ».
Ou encore la coopération transfrontalière qui « doit être renforcée et ne pas servir uniquement les intérêts immédiats du Luxembourg », ainsi que l’implication de la société civile « pour pallier les déficits du système électoral ». Mais aussi impliquer le secteur social dans les instances consultatives et faire en sorte que le Klima-Biergerrot reçoive un mandat clair, pour « ne pas servir d’alibi ».

Alain Ducat
Photos : © SIP - Uli Fielitz / MEA-Luxembourg in Transition

Le BK2050 en quête de nouveaux modèles
Le BK2050 en quête de nouveaux modèles

Le comité citoyen qui accompagne Luxembourg in Transition a des positions tranchées. Exemples et citations.

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Le Biergerkommitee Lëtzebuerg 2050, au travers des 44 propositions citoyennes pour la transition du territoire… et de la société qui l’habite, émet des avis sur l’aménagement, la mobilité, l’économie, la ruralité, l’alimentation…

On peut même dire que ce BK2050 multiplie les revendications (le texte intégral est disponible ici)

Il souhaite notamment un « moratoire immédiat » sur les routes de contournement « qui doivent être planifiées, si tant est qu’elles le soient, à proximité des localités et non en pleine nature ou dans des zones Natura2000 ». Mettre un frein à la croissance des villages qui « ne devraient pas être forcés de grandir ». Pousser les centres urbains à croître à l’intérieur de leur périmètre constructible. Rapprocher l’habitat du lieu de travail, et donc freiner la concentration toujours plus forte d’immeubles de bureaux dans et autour de la ville de Luxembourg. Encourager l’habitat alternatif dans les PAG des communes. Ou encore repenser les villes et l’espace public, mise en exergue-choc à la clé… « Le quartier de la Cloche d’Or est un parfait exemple d’aménagement urbain raté : imperméabilisation complète de plus de 60 hectares, absence d’une communauté locale d’habitants, infrastructures encourageant l’hyperconsommation… »

Protéger…

Pour favoriser la multimodalité et la mobilité douce et partagée, le comité citoyen parle de « territoires fonctionnels autonomes ». Il déplore « le retard pris à l’échelle nationale dans le développement des pistes cyclables et des chemins piétonniers ». Suggère la taxation des voitures qui « mobilisent des ressources excessives ou ont une consommation d’énergie disproportionnée », en ce compris les électriques le cas échéant. Et à propos d’énergie, il est recommandé de diminuer la dépendance en augmentant la capacité de production renouvelable locale.

Le texte des propositions citoyennes veut protéger les sols, notamment leur perméabilité, la végétalisation et l’ombrage des zones urbaines… Pour l’architecture et l’urbanisme, il mise notamment sur l’économie circulaire, l’usage parcimonieux et la récupération, les matériaux sains et locaux si possible, les surfaces multifonctions…

« La protection des eaux en général et de l’eau potable en particulier doit avoir la priorité absolue sur toute autre considération matérielle », lit-on également dans les propositions qui misent beaucoup sur l’agriculture durable et toutes les formes de production locale et raisonnée, la préservation des forêts anciennes (avec un regard critique sur les « mesures de compensation, instrument bien intentionné mais souvent inefficace »).

Scénario alternatif

La réflexion citoyenne prône clairement un autre modèle. « Dans le contexte du changement climatique, l’orientation actuelle de l’économie luxembourgeoise vers une croissance intensive en ressources doit être freinée. La question du financement des pensions ne doit pas éternellement servir de prétexte pour défendre un modèle économique non viable. Des scénarios alternatifs doivent être développés et discutés ». Le BK2050 table sur les circuits-courts, le soutien accru aux artisans, PME ou startup, « piliers » du système, des lois appropriées et l’adhésion de tout le tissu socioéconomique au projet climatique.

En particulier, « l’abandon du tourisme à la pompe devrait être effectif d’ici 2030 au plus tard. Pour cela, il faut maintenant une décision claire, fixer les étapes pour y arriver et proposer un plan permettant d’en atténuer les conséquences budgétaires ». Sur l’impact financier encore, le groupe estime que « les réserves du Fonds de compensation commun au régime général de pension et d’autres fonds publics ne doivent plus financer les énergies fossiles. Les fonds publics et privés doivent être évalués sur leur capacité de financement de la transition énergétique ».

Un vrai programme, à l’épreuve d’une nouvelle société ?

Alain Ducat
Photo Mullerthal © Tom Simon / Comité Inspiring Luxembourg
Photo Forêt-Enfants © SIP

Du pissenlit pionnier à la cellule qui se développe
Du pissenlit pionnier à la cellule qui se développe

Fondatrice de CELL, Katy Fox, avec les mains dans la (et les pieds sur) terre, a implanté le mouvement de la transition dans un élan sociétal, pour un laboratoire du mode de vie durable.

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On la retrouve au « Bout du Monde »… C’est le nom de son lieu de vie et de travail, un éco-lieu, centre de formation en agroécologie et ferme en permaculture, aux portes du Bois d’Arlon. Katy Fox, docteure en anthropologie sociale, organisatrice communautaire, enseignante et designer écosocial, avant tout passionnée par le changement social et culturel, a développé son activité indépendante, Mycelium. On s’y concentre sur le design en permaculture, les modes de vie régénérateurs et le renforcement des capacités de résilience des communautés.

« C’est motivant de créer, de mettre le mouvement en marche pour qu’ensuite la communauté s’approprie les concepts et les fasse pousser dans d’autres projets »

C’est un peu le principe de la cellule biologique qui, au-delà du jeu de mots, a guidé la création de CELL (Centre for Ecological Learning Luxembourg), en 2010. Katy Fox l’a fondé à Beckerich, avec un petit noyau de proches, autour de formations à la permaculture. Dr Fox utilise la métaphore de la plante pionnière : « Dans le contexte de la succession écologique, sur la terre nue de nos contrées, le chêne ne peut pas s’installer. Il faut d’abord les plantes pionnières, comme le pissenlit, puis des arbustes et des arbres comme le bouleau, et finalement des espèces climatiques comme le chêne. Disons que je fais partie des pissenlits de l’écosystème ».

De nouveaux modèles inspirés

CELL est né de cette quête d’un autre mode de développement sociétal, directement inspiré par le mouvement de la transition, parti de Grande-Bretagne. « J’ai vécu 10 ans hors du Luxembourg, pour mes études, mes recherches, ma thèse, mes activités dans la justice internationale. En Écosse, on avait développé pour les étudiants un café communautaire, avec repas bio, produits Fairtrade, productions locales… J’ai aussi travaillé avec les collaborateurs de Rob Hopkins, sur un éco-village. Le mouvement de la transition était en marche, dans une nouvelle logique - moteur de changement, courroie de transmission -, un développement personnel et collectif, un impact local dans un objectif global ».

Dans la foulée, en Roumanie, l’anthropologue a fait sa thèse de doctorat sur l’impact de la politique agricole commune pour la petite paysannerie locale.

Tout était posé, les questions environnementales et sociologiques, les relations entre individus et collectif, l’impact de la globalisation, la transmission d’une planète à préserver et d’une société plus équitable aux générations suivantes… De retour dans le Luxembourg natal, en 2010, Katy fonde donc CELL, « une organisation à but non lucratif servant de laboratoire pour un mode de vie durable » et qui a l’ambition de montrer qu’« un autre monde est possible ».

Transition citoyenne

La « cellule » a bien grandi, en parallèle de l’émergence des mouvements écologistes ou altermondialistes, avec indépendance et implication. « J’ai pris un peu de recul en 2018, pour cause d’épuisement et aussi de nouvelle maternité », observe Katy Fox. « Mais le moment était opportun pour passer le flambeau, laisser vivre l’association dans une professionnalisation utile à son développement ; une occasion de fédérer, de lancer de nouvelles pistes et de créer de nouvelles opportunités ».

Ces projets ne manquent pas, la transition sous toutes ses formes – agro-alimentaire, sociétale, économique, citoyenne, territoriale… - reste le moteur et le mouvement a effectivement essaimé, initiant des projets locaux aux quatre coins du pays et s’inscrivant comme une force de proposition citoyenne reconnue.

Katy organise encore des formations pour CELL et garde une tendresse particulière pour l’Äerdschëff à Redange : elle a préparé le dossier de financement FNR en 2019 et a rejoint en 2020 la phase de finalisation de ce projet citoyen et participatif, modèle de circularité et d’autonomie, dont elle avait coordonné la conception et la facilitation entre les partenaires. « L’Äerdschëff est un laboratoire de la transition citoyenne en espace rural. C’est une démonstration pratique pour une réflexion approfondie sur la manière de se loger, se nourrir, d’utiliser les ressources et de partager les compétences de chacun ».

Pas de nuage dans le ciel de la transition ? Avec la conscience politique d’une femme d’engagement et son recul d’analyste scientifique, Katy Fox commente : « Au Luxembourg, comme partout dans le monde, on assiste à un processus de montée de l’extrême droite. Ce n’est ni anodin, ni spontané. Il y a des forces, des intérêts, des moyens, des bots sur les réseaux sociaux où se mène la guerre. Il y a aussi des amalgames, notamment avec la spiritualité et les angoisses nées de la pandémie. Il est important pour moi que le mouvement de la transition fasse face à ce danger de récupération, sans être naïf sur la question ».

Alain Ducat
Photos : CELL/Mycellium
CELL - partenaire Infogreen

Combinaison détonante
Combinaison détonante

Économie linéaire et changement climatique : deux facettes du même problème ! Alors quelle conclusion en tirer ?

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Le lien intuitif entre le changement climatique, les émissions de carbone et l’économie circulaire est relativement simple. Si nous fabriquons plus efficacement des produits de meilleure qualité, que nous les utilisons plus longtemps et que nous préservons des ressources précieuses au sein de nos systèmes industriels, nous allégerons la charge environnementale et limiterons la nécessité d’une production primaire incontrôlée et à forte intensité d’émissions, ainsi que l’impact associé à des cycles de vie des matériaux plus courts.

Les émissions de carbone sont le résultat de plus de plus de 200 ans d’un modèle économique dit linéaire : extraire des ressources, les utiliser et les jeter (en polluant au passage l’air, l’eau, le sol,…). Les énergies fossiles ont rendu possible la croissance effrénée et les multiples améliorations de la condition humaine que nous avons connues.

La relation entre la protection du climat et l’économie circulaire gagne du terrain. Selon le Circularity Gap Report 2021, les stratégies d’économie circulaire peuvent réduire de 39% les émissions mondiales de gaz à effet de serre, maintenir la planète bien en-deçà d’une trajectoire de 2 degrés et augmenter la proportion de matériaux réutilisés de 8,6 à 17%. Notamment, le plan d’action pour l’économie circulaire de l’Union européenne est un élément important de la feuille de route européenne qui vise à devenir le premier continent « zéro émisson » d’ici 2050.

Pourtant, alors que les organisations sont de plus en plus nombreuses à s’engager dans la lutte contre le changement climatique, à fixer des objectifs scientifiques ou à prendre le train en marche vers le « net zero », les stratégies d’économie circulaire ont été notablement absentes de la plupart des feuilles de route des entreprises en matière de climat, malgré le lien intuitif entre les deux.

Alors, pourquoi cette déconnexion ?

Beaucoup diront que l’idée d’atteindre un objectif climatique par le biais d’une stratégie d’économie circulaire s’est trop longtemps reposée sur ses lauriers d’amélioration intuitive. Et quand il s’agit du changement climatique, l’intuition ne suffit pas.

Le défi de calculer de manière fiable et efficace l’empreinte carbone des stratégies circulaires à l’échelle du produit, de l’entreprise et du pays est la préoccupation la plus courante que j’ai entendue l’année dernière dans ce contexte. Un nombre croissant d’outils et de cadres ont été développés (ou sont en cours de développement) pour mesurer et rendre compte des réductions d’émissions associées au passage à des emballages recyclables, biosourcés ou réutilisables, à des modèles commerciaux tels que la réparation et la revente ou à la gestion des matériaux en fin de vie, entre autres initiatives circulaires.

Il est logique de s’attendre à ce que les stratégies circulaires soient justifiées par des mesures de réduction des émissions de carbone, et certains s’efforcent de faire les bons calculs, de réduire les émissions grâce à de nouvelles approches significatives de l’engagement de la chaîne d’approvisionnement. Mais dans l’équation de l’équilibre entre les émissions de carbone et les stratégies d’économie circulaire, les calculs ne sont pas toujours justes.

Prenons l’exemple du recyclage : le processus de collecte, de tri, de retraitement et de fabrication de plastique post-consommation est souvent plus intéressant que l’approvisionnement en films vierges légers et bon marché (qui seront finalement mis en décharge ou brûlés – « valorisation thermique » sic !) du point de vue des émissions de carbone. Ce calcul ne tient pas compte de l’extraction incontrôlée de produits pétrochimiques non renouvelables et des implications sociales et environnementales qui y sont associées, ni de l’accumulation de déchets à la fin de leur vie utile (enterré pendant des années dans une décharge, c’est un puits à carbone, non ?).

Si toutes les initiatives d’économie circulaire n’étaient adoptées que si elles offraient des réductions de carbone à court terme, beaucoup d’entre elles pourraient ne pas voir le jour.

Je ne m’oppose certainement pas à la rigueur des objectifs scientifiques et de la comptabilisation du carbone ; ce sont des outils d’une importance vitale pour établir une stratégie et suivre les progrès en matière d’atténuation du changement climatique. Mais ces mesures quantitatives ne peuvent négliger la valeur de la préservation des écosystèmes et de la biodiversité, du soutien aux communautés et de la création de prospérité économique, de l’élimination des ressources non renouvelables, de la notion de déchets et de décharges, sans oublier l’atténuation des risques et la résilience de la chaîne d’approvisionnement. Après tout, c’est pour cela que le concept d’économie circulaire a été développé en premier lieu.

Les décisions « en faveur du climat » ne peuvent se baser uniquement sur un seul ensemble de données (bilan carbone) mais sur un ensemble de données et sur une approche systémique.

Romain Poulles, Président du Conseil supérieur pour un Développement durable (CSDD), Happy CEO - Circular Eco Officer

FRUGAL : Favorisons la réduction du gaspillage alimentaire
FRUGAL : Favorisons la réduction du gaspillage alimentaire

Une centrale d’échange bientôt présente dans la Grande Région. Elle mettra en lien des producteurs, des distributeurs et des transformateurs. Elle favorisera d’une part les échanges de dons alimentaires et d’autre part, les échanges de pertes, surplus et invendus au travers de l’économie circulaire.

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Chaque année, 88 millions de tonnes de nourriture sont gaspillées dans l’Union européenne. Une part importante de ces denrées gaspillées est émise par la production et la distribution. En s’appuyant sur le modèle d’économie circulaire, le projet FRUGAL (Favoriser la RédUction du Gaspillage Alimentaire au moyen de la consommation Locale) a pour objectif de lutter contre ce gaspillage alimentaire en Grande Région via la création d’un réseau transfrontalier et d’une centrale d’échanges en ligne qui permettront l’optimisation de la collecte, la transformation, la valorisation et la distribution des pertes, surplus et invendus agro-alimentaires issus de la production, de grandes surfaces et de l’industrie.

« Ce projet Interreg regroupe plusieurs partenaires sur la Grande Région, c’est-à-dire la France, la Belgique, l’Allemagne et le Luxembourg », explique Sarah Struvay, Project Manager chez IMS Luxembourg. « L’objectif est de créer une plateforme fonctionnant comme une centrale d’échange en ligne. Les partenaires du projet pourront échanger leurs pertes, surplus et invendus via cette centrale d’échange. Ce sont des acteurs de terrain avec une belle expérience. Elle servira également de point de départ pour le développement du réseau avec d’autres partenaires.  »

Parmi les partenaires du projet, on peut citer l’association française « Partage ton Frigo » qui travaille dans la transformation de produits issus des surplus de producteurs ou de la Banque alimentaire de Moselle. Cette dernière a été un partenaire de PTF dès le début dans une perspective non lucrative. Elle récupère les invendus, les redistribue tels quels ou demande à Partage ton Frigo d’en transformer une partie si elle n’arrive pas à les distribuer. Les producteurs qui ont des surplus de production à valoriser passent soit par de la transformation à façon (prestation de service), soit en vendant à PTF leurs surplus qui les transforme et les commercialise sous son propre nom «  La Conserverie Locale  ».

Du côté belge, L’ASBL Alimen’T fait également partie de l’aventure. « Elle réalise la collecte, le stockage, la distribution et la valorisation de produits (non)-alimentaires pour les plus démunis ». Il y a aussi le CER qui a un atelier de transformation via son ASBL Agrinew à la base, pour la viande mais qui a également un atelier de transformation de fruits et légumes. Pour terminer, le « Futur Simple » est un centre d’insertion socio-professionnel qui dispose d’une cuisine de collectivité où ils réalisent diverses préparations pour les Centres Publics d’Action Sociale, les maisons de retraites ou encore les écoles.

Sur le Luxembourg, il y a le Pall Center Exploitation qui possède des magasins, une station-service et un restaurant. Dans le projet, ils apportent leur expérience dans la gestion des surplus et invendus en magasin. IMS Luxembourg est responsable de la mise en réseau, de la réalisation de guides et usages de bonnes pratiques et d’ateliers en vue de créer des liens entre producteurs, transformateurs et distributeurs.

Sur le versant allemand, La HTW Saar - Hochschule für Technik und Wirtschaft des Saarlandes, s’occupe de la partie scientifique du projet et travaille sur l’état des lieux de la gestion des pertes, surplus et invendus en Grande Région ainsi que sur la modélisation d’un modèle d’économie circulaire.

Et pour que tous ces partenaires interagissent, le projet se base sur l’expérience du dernier partenaire du projet, DYNAPSE, une organisation française spécialisée dans le développement de plateformes numériques à destination des producteurs. « C’est grâce à eux que nous allons pouvoir développer notre plateforme en ligne. Les premiers utilisateurs seront les partenaires du projet déjà actifs dans la gestion des pertes, surplus et invendus. Ensuite le projet développera son outil pour permettre à de nouveaux utilisateurs de rejoindre la centrale. »

En établissant les liens nécessaires entre ces acteurs, le réseau et la plateforme contribueront à renforcer les complémentarités sur les différents versants de la Grande Région. Le projet FRUGAL contribuera également au développement des unités locales de transformation existantes, au développement d’outils d’aide à la structuration de nouvelles unités, à la formation en gestion des pertes et invendus et autres outils réalisés dans le cadre du projet.

Sarah Struvay précise qu’« Outre les échanges, cette centrale proposera également des fiches techniques avec, par exemple, des recettes, des conseils de logistique pour toute personne qui souhaite s’engager dans la transformation. Ou encore, des fiches réglementaires pour que les entreprises s’adaptent aux différentes législations propres à chaque pays. Jusqu’au mois d’avril, nous mènerons une analyse pour comprendre et chiffrer les pertes, surplus et invendus, via des entretiens qualitatifs et quantitatifs avec les producteurs et distributeurs. »

Sébastien Yernaux

L'équation à bénéfices multiples
L’équation à bénéfices multiples

La décarbonation est un outil majeur de la transition. Pour Bruno Renders (CDEC-IFSB), il faut « montrer que c’est possible ». Il y a des techniques à appliquer, des stratégies à manager, des organisations à adapter. Le bilan-carbone est la base objective, une étape fondamentale qui permet d’agir quantitativement et qualitativement.

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« Nous sommes en transition. Il faut une approche pragmatique, pour s’adapter, faire évoluer les modèles. Et donc prendre les bonnes décisions managériales, sur base de données objectives ». Bruno Renders, Administrateur – directeur général du CDEC - Conseil de Développement Économique de la Construction, peut être considéré comme un pionnier de la vision « éconologique » (une vision holistique des activités, à la fois rentables économiquement et soucieuses de l’environnement) au Luxembourg. Pour lui, la « croissance raisonnable » n’est pas une chimère, elle peut se montrer efficace, dans le secteur de la construction bien sûr, mais plus globalement dans la société.

Pour réussir le challenge, il faut des indicateurs fiables sur l’impact de chaque activité, sur un plan quantitatif et qualitatif, et des outils qui aident à la décision. « La tonne équivalent CO2 est un indicateur-clé. C’est l’enjeu, c’est la valeur comptable aussi. Parce que, un jour ou l’autre, il y aura taxation pour les producteurs de carbone. Je suis de ceux qui plaident pour l’incitation, la valorisation des indicateurs positifs. L’IFSB, qui s’appuie sur l’écosystème CDEC, avec Neobuild, Cocert, fait son bilan carbone depuis 10 ans. Le bilan carbone est une référence. Cela permet d’éviter le greenwashing ou les fausses bonnes idées. C’est un outil indispensable désormais, selon moi, car il permet d’objectiver les choses, quantitativement et qualitativement. Avec le bilan sous les yeux et entouré de la bonne expertise, le manager peut alors se poser les bonnes questions et trouver les bons éléments de réponses ».

Plus l’opportunité que la contrainte

L’institut de Bettembourg a anticipé, préparant sa propre transition, énergétique, écologique, économique, en ayant à l’esprit son rôle formateur, sa capacité d’innovation, sa valeur d’exemple aussi, pour tout un secteur et, au-delà, pour tout un écosystème, avec une vision socioéconomique réaliste face aux défis du quotidien. Là où d’aucuns temporisent encore, attendant une forme de contrainte, l’équipe de Bruno Renders a choisi l’opportunité, l’investissement, la résilience. « On peut retourner la question dans tous les sens : la mesure carbone, c’est l’étalon. La tonne équivalent CO2 que l’on se fixe pour objectif de ne plus produire ou de compenser intelligemment. Le carbone que l’on stocke, dans les arbres ou dans la terre, c’est prégnant aussi. Tout est mesurable, tout permet de définir des ratios utiles. Sachant que l’activité humaine, de toute manière, va avoir une empreinte, il faut pouvoir activer les bons leviers pour décarboner au maximum et ramener sa propre empreinte au minimum ».

Dans un secteur que l’on sait gros consommateur de ressources mais qui dispose de bien des atouts à faire valoir pour devenir exemplaire de la transition sociétale (économie circulaire, réutilisation et recyclage, fonctions nobles des bâtiments https://www.infogreen.lu/la-valeur-ajoutee-des-fonctions-nobles-14612.html qui doivent devenir actifs et à impact négatif https://www.infogreen.lu/des-batiments-multifonctionnels-actifs-et-a-impact-societal-positif.html ...), l’IFSB œuvre sur plusieurs tableaux. « Nous sommes à la fois dans l’opérationnel et dans les services. Il faut intégrer une vision transversale des organisations, et cette approche est transposable à toute une série d’activités et de secteurs. Dans notre bilan carbone, nous avons intégré tous les paramètres mesurables. Par exemple, nous accueillons quelque 7000 stagiaires à l’année et l’activité est en croissance. L’idée n’est dons pas de faire moins, mais de faire plus avec moins pour faire mieux ! On s’attache notamment à l’impact des déplacements de nos stagiaires (par exemple en incitant à la multimodalité et à l’électromobilité), ce qui est aussi valable pour nos employés. On développe l’enseignement à distance, des modules virtuels… Idem pour les intrants, idem pour chaque poste qui influe sur le bilan carbone – et ils ont tous une influence.

Il importe donc d’avoir une vision systémique, d’avoir les bases concrètes et objectives, qui permettent de décider, d’adapter son organisation, son fonctionnement et sa réflexion. La transition est un cercle vertueux, et cela nécessite de mettre en place des solutions – elles existent – à impacts multiples, pour que l’équation devienne à bénéfices multiples ».

Alain Ducat
Photos : Fanny Krackenberger

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Processus de transformation majeure
Processus de transformation majeure

Visions économiques, croissance démographique, responsabilité individuelle et sociétale, objectifs carbone… Les défis s’annoncent chauds comme le climat.

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« De toute évidence, nous entrons dans un processus de transformation majeure et le futur immédiat fera obligatoirement figure de multiples révolutions. Dans la mesure où ces processus sont enclenchés, il n’y a pas de recul possible (…) Les entreprises et les individus devront assumer leur part de responsabilité ; mais la société qui les porte devra jouer son rôle et tenir son rang (…) Si l’humanité comprend et accepte que pouvoir et responsabilité vont de pair, l’utopie est à sa portée. (…) Compte tenu de l’existence de réponses institutionnelles, théoriques et scientifiques aux graves problèmes à résoudre, compte tenu du coût (de l’ordre de 6000 à 10 000 milliards de dollars sur 10 ans) somme toute maîtrisable des investissements nécessaires à la transition vers une économie bas carbone, compte tenu de la dépendance des géants du numérique aux infrastructures publiques, compte tenu de la pression des plus jeunes et du renouvellement des générations en politique et dans les entreprises, il est encore permis de rêver ».

On trouve ces quelques phrases dans un récent ouvrage : ‘’Le temps des Crises’’, édité par la Section des Sciences morales et politiques de l’Institut grand-ducal, est un essai co-écrit par Jean-Jacques Rommes, juriste, ex-directeur de l’ABBL (association des banques) et ex-« patron des patrons » luxembourgeois (administrateur délégué de l’UEL), d’une part, et Michel-Edouard Ruben, économiste à la Fondation Idea, auteur parfois iconoclaste aussi.

Modèle luxembourgeois ou Luxembourg modèle ?

Au fil des 187 pages, on trouve nombre de constats, concepts, scénarios et suggestions, aux confins raisonnables des visions, parfois très différentes mais pas inconciliables, des deux auteurs.

Sous des dehors parfois badins, on retrouve des aspects cinglants, économiquement imparables, politiquement incorrects et inversement. « La place financière a un rôle de premier plan à tenir dans le financement mondial des investissements nécessaires pour accompagner la transition énergétique et permettre d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 », lit-on notamment. « Le grand-Duché pourrait servir de modèle en s’engageant à prendre en considération les compétences réelles au sujet des défis climatiques, au moment de nommer ses représentants dans les conseils d’administration des établissement publics et des entreprises privées ».

Cela étant, les auteurs croient moins dans la « décroissance » ou la « sortie du capitalisme » que dans une « réorganisation du village global ». « Pour réussir au niveau local une refondation du contrat social, il faudra négocier un nouvel ordre – économique, social, technologique, climatique – international, à même de prendre le relais de l’ordre multilatéral post-1945 ».

Réalités locales pour empreinte carbone

La réalité du Luxembourg peut s’avérer contraignante. « Le fait que le pays connaisse une croissance démographique aussi soutenue n’est pas neutre sur le plan des objectifs climatiques », souligne l’économiste Vincent Hein, dans un édito récent pour la Fondation Idea.

Il y a, d’une part, les objectifs : celui qui visait pour 2020 une baisse des émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport au niveau de 2005 a été atteint au Luxembourg, avec le coup de pouce de COVID-19 qui a réduit considérablement les activités humaines. « Mais une forte accélération de l’effort est attendue d’ici à 2030. La comparaison est impressionnante : depuis 2005, les émissions baissaient en moyenne de 0,7% par an (en excluant l’année 2020), alors que le plan climat national ambitionne un recul moyen des émissions de plus de 6% chaque année entre 2021 et 2030. Cette accélération de la trajectoire apparaît d’autant plus ambitieuse que les années 2017, 2018 et 2019 étaient marquées par un retour de la hausse des rejets carbonés au Luxembourg ».

D’autre part, la croissance démographique quasi galopante a des influences mathématiques. « Quand les émissions totales n’ont baissé que de 0,7% par an en moyenne de 2005 à 2019, les émissions par tête ont reculé de 2,7% l’an, passant de près de 22 tonnes équivalent CO2 (teCO2) par habitant à 15 (…) La perspective d’une forte dynamique démographique, qui pourrait déboucher sur un Luxembourg à 760.000 habitants en 2030, revient à comprimer les émissions par tête de l’ordre de 8% par an entre 2021 et 2030, pour les amener autour de 6 teCO2 par tête. Cela représente un triplement du rythme de baisse observé depuis 2005 ».

Vincent Hein souligne : « Vu les projections démographiques d’Eurostat et les objectifs nationaux en discussion depuis le rehaussement des objectifs en juillet dernier, il s’agit là – et de loin – du plus important effort attendu en comparaison européenne ».

Il faudra tenir compte des « estimations à venir de l’empreinte carbone, réellement liée aux ‘’modes de vie’’ et de ‘’production’’ des entités résidentes. Le défi s’annonce (vraiment) considérable », conclut l’économiste.

Alain Ducat
Photos-illustrations : Fondation IDEA / Institut Grand-Ducal

Des idées à l'épreuve de la réalité
Des idées à l’épreuve de la réalité

Autour de la transition, il y a beaucoup de questions, entre analyses et faisabilité. Relocalisation, décroissance, autonomie, consommation… Petit tour d’horizon.

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Totnes : Transition Town

S’il est un modèle de mouvement citoyen, c’est probablement la Transition. Son acte de naissance remonte à plus de 15 ans, et certains en sont encore à le découvrir… Rob Hopkins, universitaire britannique au départ spécialiste de la permaculture, s’est trouvé à la base d’un groupement citoyen dans sa petite ville de Totnes, dans le Devon, avec juste l’idée de fédérer les compétences et les idées, pour avancer, localement, et créer une communauté économique, écologique, résiliente, la plus autonome et ouverte possible. Depuis 2005, Transition Town Totnes a grandi et est devenue un symbole. Rob Hopkins est, lui, devenu un porte-parole du «  Transition Network  », représenté dans plus de 50 pays, au travers de communautés locales ou régionales actives et innovantes.

Luxembourg modèle ?

Rob Hopkins suit les avancées luxembourgeoises, via les activités de CELL essentiellement, mais aussi au travers des décisions et orientations politiques. « On constate des accents pionniers, comme l’interdiction du glyphosate, les transports gratuits… Et surtout des initiatives citoyennes, qui mettent une véritable transition en avant eti défrichent de nouvelles perspectives locales : coopératives, marchés de terroir, culture biodynamique, maraîchage et permaculture, pépinières d’entreprises locales, économie solidaire... Ces initiatives trouvent du soutien et aussi des financements publics pour les accompagner. Le Luxembourg est un pays riche, sensible aux richesses locales et prêt à soutenir les approches économiquement viables et porteuses d’emplois. Il pourrait avoir un leadership européen et être un exemple pour la transition ».

Voix francophone

Pablo Servigne, Versaillais qui a étudié l’agronomie puis travaillé dans l’économie sociale en Belgique, est devenu une des voix francophones dans le concert de la transition. Il s’intéresse tout particulièrement aux questions d’agroécologie, de « collapsologie » - effondrement sociétal - et de résilience collective. Suivant la vision de la transition par des actions locales, inspirée de Hopkins et du mouvement britannique, il présente en octobre 2013, au Parlement européen, son étude « Nourrir l’Europe en temps de crise ». En 2015, il publie avec Raphaël Stevens « Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes », puis en 2018 « Une autre fin du monde est possible », dans lequel il invite à l’entraide et à l’autonomie alimentaire, via la permaculture.

Donut Economy

Le Donut ou «  Doughnut model  », est un « cadre graphique » pour une économie durable, un diagramme développé par l’économiste d’Oxford Kate Raworth dans un document de l’ONG Oxfam puis dans son livre «  Doughnut Economics : Seven Ways to Think Like a 21st-Century Economist ». Ce cercle vertueux avec un trou un milieu matérialise les limites planétaires et les frontières sociales, pour élaborer un modèle dans lequel la performance d’une économie se mesure à la satisfaction des besoins des citoyens sans dépasser le plafond écologique de la Terre. Une économie est considérée comme prospère lorsque les 12 fondements sociaux sont réunis sans dépasser aucun des 9 plafonds écologiques.

Décroissance soutenable

« La décroissance est une utopie, faute de scénario de transition », expliquent Marc Prieto et Assen Slim, dans leur livre « Consommer moins pour vivre mieux (2010) ». De plus en plus de personnes se révèlent sensibles aux pratiques de la « simplicité volontaire » qui milite pour la fin de la consommation de masse et du gaspillage qui y est associé. Les auteurs ne se revendiquent pas du mouvement des « objecteurs de croissance ». Ils approchent ce concept de décroissance avec une analyse mesurée. Et touchent plutôt le concept de « croissance raisonnable » ou de « décroissance conviviale et soutenable ».

Permaculture d’entreprise

Philippe Ledent, Ardennais de Belgique, est un dirigeant et administrateur d’entreprises qui conseille les entreprises souhaitant (re)penser leur modèle économique. Notamment fondateur en 2002 de Challenge, coopérative qui accompagne de jeunes starters en Wallonie, il a été Président du Comité Économique et Social de la Grande Région. Auteur de plusieurs ouvrages - dont « L’Entrepreneur idéal. Eloge de la permaculture d’entreprise » (2019) – Philippe Ledent parle notamment de résilience post-crise due et de transition économique. Il voit émerger la «  déconsommation volontaire, motivée par la prise en compte des enjeux sociétaux et environnementaux », à l’inverse de « la déconsommation subie, qui résulte davantage de la conjoncture économique ». Il observe les circuits-courts et la production locale, comme un nouveau mode de relation production-consommation.

Alain Ducat
Photos – Rob Hopkins à l’Aërdscheff en 2020 – © CELL
Transition Town Totnes : Licence CC
Donut : Oxfam / kateraworth.com
Pablo Servigne : Barricade
Philippe Ledent : Challenge

Wiltz et la transition circulaire
Wiltz et la transition circulaire

Hotspot national de l’économie circulaire, la commune de Wiltz veut prendre ses responsabilités pour les générations futures. Tour d’horizon avec l’échevin Pierre Koppes.

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Hotspot communal de référence dans le pays, Wiltz est aussi devenue la première commune du Pacte Climat à être certifiée pour son engagement en faveur de l’économie circulaire.

Avec une vingtaine de projets en cours, la « Capitale des Ardennes » s’est engagée à promouvoir un modèle qui vise à accroître l’efficacité de l’utilisation des ressources et à réduire l’impact environnemental.

(Video, avec Patty Koppes, chargée Economie Circulaire à l’administration communale, et Pierre Koppes, échevin de la commune de Wiltz)

Une grille de lecture et d’analyse

« Il y a toute une panoplie de projets qui concernent la commune, la région, et surtout ses habitants », explique l’échevin Pierre Koppes. « Beaucoup de projets viennent d’une initiative citoyenne, dans une démarche bottom-up, et se mettent en place avec enthousiasme par des associations et avec le soutien communal » (armoire à objets réutilisables, repair-café, magasin de seconde main Re-Naissance, festival do-it yourself, ateliers d’inclusion pour la récupératon et le recyclage de mobilier, etc). Quels que soient l’envergure et l’investissement, l’économie circulaire est devenue une ligne de conduite. « Nous avons établi une grille, basée sur 6 grands piliers et champs d’application de l’économie circulaire, à travers laquelle nous réalisons un screening et un suivi pour tous les grands projets de la commune de Wiltz ».

Le champ « Santé & Bien-être » se focalise sur la qualité de l’air, la qualité acoustique, la qualité visuelle, la qualité du sol et la biodiversité consolidée, un environnement socialement équitable, l’intégration et la participation des citoyens.

« Laboratoire & Centre de formation » (testing-training), véritable laboratoire pour l’économie circulaire, s’applique à l’activation de la transition vers l’économie circulaire, pour les autres communes, en direction du secteur privé et en direction du grand public, mais aussi à une optimisation continue des projets et processus.

Le pilier « Énergie & Eau » veille aux sources renouvelables, à l’utilisation efficiente, à l’approvisionnement et à l’utilisation responsables, à la gestion écologique de l’eau de pluie notamment.

« Urbanisme & Aménagement » s’attache à un aménagement polyvalent et transformable, à la mutualisation des infrastructures et équipements, à une gestion responsable du sol, à la symbiose entre la construction et la biodiversité, à la récupération et à la réutilisation des composants et matériaux de (dé)construction, à une gestion intelligente des infrastructures et à la résilience par rapport aux effets du changement climatique. La rénovation de la « Villa Thilges » pour l’Hôtel de Ville en a été un exemple.

« Économie & Ressources » promeut « la transition du modèle de propriété vers le modèle de l’usage et du service », les modes de vie coopératifs, le bon usage des ressources (approvisionnement, gestion des flux, valorisation en fin de cycle…), la prise en compte des coûts opérationnels et de maintenance lors de la conception

Enfin, le champ « Services & Logistique » s’applique à l’accessibilité et à la proximité des biens et services, au transport respectueux, à la mobilité multimodale, aux réseaux qualitatifs, efficients et sécurisés pour favoriser la mobilité douce

L’exemple public

« Les institutions publiques ont un rôle d’exemple et d’incitation », précise Pierre Koppes. « On ne peut pas tout faire, mais on peut marquer un engagement par des investissements pour les générations futures. Aussi en pensant, au moment de fixer les objectifs de chaque projet, aux bienfaits à court terme pour les habitants de la commune et de la région ».

La commune, qui dans un premier temps avait bénéficié d’une personne mise à disposition par Luxinnovation et le ministère de l’Économie pour son programme en économie circulaire, a poursuivi la démarche en embauchant des conseillers en la matière. « Cela nous permet de traduire la réflexion en actes concrets, de suivre les idées, de promouvoir cette transition indispensable, en mode circulaire ». Exemple parmi beaucoup d’autres, le projet d’extension de la zone d’activités Salzbaach qui intégrera les principes d’économie circulaire dans son développement et accueillera de nouvelles entreprises.

De même, les infrastructures publiques de services, comme le campus éducatif Géitzt, seront les premières à installer la vie et la vision circulaires sur le futur quartier « Wunne mat der Wooltz », « on espère dès l’automne 2023 pour les premières ». Et, en parallèle un lotissement communal pour plus de 100 maisons unifamiliales se prépare «  Op Heidert » également dans l’optique de l’économie circulaire et dont les détails seront dévoilés dans les prochains mois.

« Environnement, économie et humain sont nos trois axes majeurs de promotion et de développement d’une vision circulaire intelligente. C’est un mouvement qui est en marche, une transition sociétale concrète », conclut l’échevin Koppes.

Alain Ducat avec la commune de Wiltz, partenaire Infogreen

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Citoyens en transition, personnes en parcours
Citoyens en transition, personnes en parcours

Le CIGL Esch nourrit ses missions par des actes de terrain. L’association poursuit deux grands objectifs : accompagner la réinsertion de personnes sans emploi et développer des services qui répondent à des besoins.

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Né en 1997 sous la forme d’une ASBL, le Centre d’Initiative et de Gestion Local (CIGL) d’Esch-sur-Alzette illustre la faisabilité d’une transition à la fois économique, sociale et solidaire au service du développement local, de la citoyenneté et de la durabilité.

Carlos Breda, coordinateur général du CIGL Esch, rappelle les actes fondateurs : « L’association poursuit deux grands objectifs. Le premier est d’aider des personnes sans emploi à retrouver un travail et à se réinsérer dans la vie sociale. Le second est de développer des services qui répondent à des besoins non satisfaits de la population. Le CIGL Esch défend un système économique soucieux de plus de solidarité et d’équité. Dans le cadre de projets d’intérêt commun, nous œuvrons à un développement local durable dans divers domaines de l’économie. »

Au travers d’une série de projets porteurs de développement individuel ou/et sociétal, on retrouve l’action du CIGL sur le terrain, dans des services à la personne et à la collectivité, d’accueil pour enfants, de formations, d’éducation à l’environnement ou de mise en valeur du patrimoine.

Acteur de son projet de vie

« Passer d’un état à un autre état », c’est une des définitions de base de la « transition ». Une personne en réinsertion est dans cette situation, de « quête de mieux », de quête de sens aussi. Le service « Accompagnement vers l’emploi » du CIGL Esch le vit. « La mission consiste à accompagner une dynamique dont le seul acteur est la personne en parcours, les encadrants ne sont que des catalyseurs », résume le coordinateur général.

Dès son arrivée, dès le premier entretien, le demandeur d’emploi est impliqué dans le développement de sa situation personnelle et professionnelle, dans la construction de projets lui permettant d’intégrer plus facilement le premier marché du travail. « On est dans une logique d’engagement mutuel, pour un parcours d’insertion individuel, la construction d’un projet de vie, avec des actions de formation adaptées ».

Et puis, par le biais de projets répondant à des besoins locaux et sociaux, le CIGL Esch met le demandeur d’emploi au centre de ses actions, le rendant acteur de son projet de vie.

Le CIGL Esch ne manque pas de projets porteurs. Le plus « visible » est sans doute Vël’OK, devenu régional (autour d’Esch, dans les communes du Sud).

La mise à disposition des vélos en libre-service contribue à la mobilité douce et à la qualité de vie… Les entretiens et réparations se font sur place ou dans un atelier où les personnes en insertion trouvent à montrer leur façon de faire et d’être ; tout reste géré localement.

D’utiles jardins

Et puis, dans le domaine « Nature, Création et Citoyenneté », il y a aussi Den Escher Geméisguart. Le projet pilote, centré au départ sur la production de légumes biologiques à destination des maisons relais de la Ville d’Esch-sur-Alzette, vise un développement local, qui concilie le social, l’environnement et l’économie, à travers une démarche d’économie solidaire.

La notion de « ville comestible » ou « mangeable » s’affine et ne manque pas de perspectives.

Video Interreg : https://www.facebook.com/watch/?v=255554980050786

« In fine, l’objectif est de pouvoir fournir des aliments sains et de qualité au plus grand nombre de citoyens. Dans un premier temps, les produits de la serre étaient destinés aux maisons relais de la Ville. Selon les surfaces de production disponibles, on peut cibler d’autres cuisines de collectivités, voire une commercialisation directe ».

L’optique est claire : privilégier des denrées produites localement et de saison pour augmenter la résilience territoriale et diminuer l’impact écologique (transports, déchets..). Au fil des collaborations avec d’autres acteurs locaux, et d’animations pédagogiques et de sensibilisation sur place, on peut développer une production et une consommation locales. Et, en suivant le même fil, le modèle peut « sortir » du local pour passer au régional, puis essaimer dans d’autres régions et s’y reproduire…
L’angle économique est alors aussi atteint : « le développement du projet permet la création d’emplois ; le travail d’exploitation, de valorisation ou de commercialisation des produits agricoles permet de former les salariés à de nouveaux métiers porteurs d’avenir et d’espoir sociétal ».

Pédagogie active

Carlos Breda poursuit, avec un regard sur quelques chiffres, marquant l’évolution récente. « Le volet animation, formation et pédagogie, dès le plus jeune âge, est important ».

Important, utile et efficace, s’agissant de travailler pour, et avec, les générations futures ! Ainsi, il y a une demande croissante, surtout pour des animations régulières, une fois par semaine par exemple.

« On a pu intéresser près de 1800 enfants en 2021 ! Ces animations apportent une réelle plus-value, pour les enfants comme pour les équipes. Elles contribuent aussi au développement des autres activités, comme la vente de fruits et légumes ou les aménagements en construction. Tout cela donne un sens au travail et responsabilise l’équipe ».

Alain Ducat avec le CIGL- ESCH/ALZETTE, partenaire Infogreen
Photos © CIGL-ESCH

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Differdange : pour une alimentation durable
Differdange : pour une alimentation durable

Le projet FUSILLI vise à créer un système alimentaire durable qui préserve la sécurité alimentaire, améliore la santé et la qualité de vie, et protège l’environnement. L’aide des citoyens et d’autres acteurs est vivement souhaitée.

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Notre système alimentaire présente un niveau élevé de sécurité alimentaire et offre aux consommateurs une grande variété de produits. Cependant, il s’avère peu durable d’un point de vue écologique, économique et social. Si les conditions générales n’évoluent pas, cela représente un danger pour les ressources naturelles, notre santé, le climat et l’économie. Une transformation vers un système alimentaire durable est donc nécessaire.

À propos de… FUSILLI

Differdange a connu une forte transformation, transitant d’un passé industriel à une belle ville verte avec un centre créatif, des établissements d’enseignement supérieur et un centre sportif national. Dans le cadre de cette transformation, la commune a décidé de participer au projet FUSILLI. De plus, le Luxembourg importe quasiment 96 % de ses fruits et légumes. Il est donc important de devenir plus indépendant et d’être autosuffisant.

FUSILLI est un projet innovant sur le thème de l’alimentation et des ressources naturelles. Il est financé par le programme-cadre de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’UE pour une période de quatre ans (2021-2024). Outre Differdange, onze autres villes participent à ce projet. FUSILLI vise à aider les villes à passer à un système alimentaire durable, local et sain, conformément aux priorités de Food 2030.

Voici les objectifs

Les principales priorités de FUSILLI consistent à surmonter les obstacles à la transformation du système alimentaire et à la mise en œuvre de politiques/pratiques alimentaires durables. Pour y parvenir, le projet réunit les 12 villes dans un réseau d’échange et d’apprentissage. Voici les objectifs concrets pour Differdange :

  • Une bonne politique d’information de la population sur les thèmes alimentation saine et production locale ;
  • Un « conseil de l’alimentation » local et un plan alimentaire ;
  • Un projet agroécologique durable produisant des fruits et légumes (avec des ateliers citoyens) ;
  • Un accès équitable à des aliments sains et une réduction du gaspillage alimentaire.

Ces objectifs seront réalisés au niveau local en collaboration avec les citoyens et les parties prenantes du système alimentaire. De nouvelles coopérations/propositions d’action seront testées sous forme de projets pilotes. En d’autres termes, la ville entière sera transformée en laboratoire réel — y compris une partie du terrain de Saulnes, en France, qui appartient également à la commune.

Ernärungsrot : de quoi s’agit-il ?

Selon la Dr Rachel Reckinger de l’Université du Luxembourg (partenaire local du projet), les Ernärungsréit sont les principaux instruments qui s’engagent en faveur de la souveraineté alimentaire, c’est-à-dire l’idéal d’un système alimentaire juste, respectueux de l’environnement, résilient et autodéterminé, construit conjointement dans le cadre d’un processus démocratique avec la participation égale de tous les acteurs (notamment les producteurs et les citoyens).

Un appel à participer au conseil de l’alimentation local suivra prochainement. Les citoyens et autres acteurs du système alimentaire qui souhaitent participer peuvent se signaler via le site www.differdange.lu/fusilli.

Votre opinion est demandée

Le slogan central de FUSILLI est : Do it together ! Vous aussi, vous pouvez participer dès maintenant à une vision commune de Differdange. Dans le numéro de janvier de DIFFMAG, une carte postale vous permettait de vous informer sur le projet et d’indiquer les thèmes qui vous semblaient importants. Last but not least, il est vivement souhaité que vous fassiez également part à l’équipe de vos idées/suggestions via la carte de Diffmag ou en ligne. Vous pouvez remettre cette carte à l’Aalt Stadhaus (réception). En guise de remerciement, une petite surprise vous attend. Les résultats de l’action serviront d’input pour l’Ernärungsrot et pour des ateliers avec des citoyens.

Upcoming Events 2022 (sélection)

- 18-20 mars : deux ateliers citoyens Au Goût du Terroir dans la commune de Käerjeng
- Printemps : atelier citoyen à partir des résultats de la carte postale
- 5 juin : marché producteur à Lasauvage

Vous êtes intéressé(e) ? Participez et inscrivez-vous ! Tous les événements sont gratuits.

Pour en savoir plus : www.differdange.lu/fusilli | https://fusilli-project.eu

Contact

Projet FUSILLI
T. 58 77 1-2578 | martin.kracheel@differdange.lu
T : 58 77 1-2590 | carla.jellema@differdange.lu
T : 58 77 1-1490 | martine.claus@tnt-chiers-alzette.eu

Ville de Differdange, partenaire Infogreen

Article publié dans le Diffmag de janvier

Une intégration efficace… et réfléchie !
Une intégration efficace… et réfléchie !

Intégrer des personnes en situation de handicap dans un « environnement professionnel dit ordinaire » est loin d’être évident. Mais la société est en train d’évoluer. Rencontre avec Jérôme Colson et Christophe Lesuisse du Groupe Tricentenaire.

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Pourquoi ne pas employer les compétences des personnes en situation de handicap, qu’il soit mental, psychique ou moteur ? Du côté du Tricentenaire, on ne se pose même pas la question. La formation et l’intégration sont les chevaux de bataille du groupe.

Christophe Lesuisse, Administrateur Délégué, se félicite de l’augmentation des initiatives inclusives. « À côté d’un camping, un hôtel inclusif sera construit à Wiltz (coopération Wiltz asbl), dans le sud, l’asbl Trisomie 21 va ouvrir un restaurant. La Ligue HMC ou Autisme Luxembourg ont également de belles initiatives. Sans oublier l’APEMH avec le Parc Merveilleux à Bettembourg ou encore la Yolande Coop avec le Jardin des papillons à Grevenmacher. Beaucoup de chouettes projets se développent bien au Luxembourg. Nos ateliers d’inclusion à Bissen fonctionnent également très bien. Maintenant, par rapport au milieu dit ordinaire, il faut être réaliste. L’inclusion d’un salarié en situation de handicap se déroule bien s’il y a un accompagnement des responsables qui l’accueillent. Sinon, ça ne fonctionne pas. »

Jérôme Colson, Directeur des Ateliers du Tricentenaire, confirme ce besoin d’accompagnement. « Nous formons actuellement 12 stagiaires dans notre centre. Ils y restent de 3 mois à 3 ans, selon leurs besoins d’apprentissage. Nous accueillons beaucoup de personnes ayant subi un accident qui a entraîné un traumatisme crânien. Elles souffrent notamment de problèmes de mémoire immédiate, ce qui entraîne l’obligation de répéter régulièrement les mêmes consignes. L’accompagnement du salarié en intégration permet d’expliquer, dans ce cas, qu’il ne s’agit pas de “mauvaise volonté” de la personne à retenir les processus de travail. »

Les responsables sont tout de même optimistes quant à l’évolution des mentalités en matière d’intégration des personnes en situation de handicap. Au Luxembourg, mais également à l’étranger. « En Suisse, nous avons visité un atelier d’inclusion qui possédait sa propre structure au cœur d’un supermarché », poursuit Jérôme Colson. « Une intégration parfaitement réussie et il a même été observé qu’il y avait moins d’absentéisme au sein des collaborateurs, une plus grande solidarité dans le staff et une meilleure ambiance de travail. Ces intégrations sont excellentes pour nos stagiaires car elles leur permettent d’acquérir une plus grande confiance. Certains arrivent même à former d’autres stagiaires, ce qui leur procure une fierté et une joie intense. »

Et Christophe Lesuisse d’ajouter : « Autant les travailleurs que leurs proches sont vraiment fiers, et du travail, et de l’évolution personnelle. Cette transmission et ce sentiment d’apporter une vraie valeur ajoutée à la société n’ont pas de prix. »

Projets à valeur ajoutée

Autre projet sur les rails, la transformation d’un ancien café à Prettingen en espace intergénérationnel et convivial. Il accueillera notamment une micro-brasserie, un restaurant et un espace destiné à la vente et réparation de vélos. Une initiative ambitieuse qui proposera un travail valorisant à une bonne quarantaine de salariés en situation de handicap et une dizaine de moniteurs d’atelier. Le projet a le plein soutien de la commune de Lintgen.

Et les idées ne manquent pas au Tricentenaire. « Grâce à un vrai dialogue permanent avec le ministère du Travail, de l’Économie sociale et solidaire, ainsi qu’avec le ministère de la Famille et de l’Intégration, nous pouvons proposer des ateliers d’inclusion à haute valeur ajoutée. »

C’est notamment le cas pour la collaboration future avec les HPPA Mersch (Homes pour Personnes âgées) où un projet intéressant de « buanderie inclusive » est sur la table. « HPPA construit pour ses besoins, toujours grandissant, une toute nouvelle buanderie sur son site de Mersch », explique Jérôme Colson. « Dans un avenir proche, nous aurons l’opportunité d’y intégrer un groupe de collaborateurs en situation de handicap. Cette équipe travaillera auprès de salariés de HPPA Mersch et sera supervisée par nos soins. Au programme, laver le linge, le ranger, le plier, l’étiqueter et le repasser. »

Autre beau projet, celui développé avec l’Institut Viti-Vinicole de Remich. « Nous avons réalisé trois jours de vendanges en octobre 2021. 6 travailleurs en situation de handicap y ont participé. Nous avons à nouveau observé un travail concret avec des résultats rapides pour les travailleurs. Même si les tâches n’étaient pas si faciles à comprendre, chacun y a mis de la bonne volonté et ces journées se sont déroulées à merveille. Si à terme nous pouvions exploiter un vignoble cela agrandirait l’offre d’emploi de nos services et cette fois au grand air. »

Avec un bon encadrement et de bonnes mesures d’accompagnement, ces inclusions sont toujours une réussite !

Sébastien Yernaux
Photos : @Tricentaire

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« Changeons nos habitudes au lieu de notre vocabulaire »
« Changeons nos habitudes au lieu de notre vocabulaire »

BENU Village est un concept simple qui ne laisse pas de place aux belles paroles. Son but : vivre en totale autonomie et surtout, en ne produisant pas de déchets.

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Georges Kieffer a la tête bien sur les épaules. Pour lui, lorsqu’un projet est lancé, l’important est d’aller dans la bonne direction sans se laisser distraire par de belles paroles ou des promesses en l’air. Selon lui, la transition, qu’elle soit économique ou écologique, doit suivre cette même voie.

« Actuellement, j’ai l’impression que le vocabulaire utilisé par le grand public et par l’industrie est nettement plus rapide que les changements de comportements », souligne le responsable de BENU (prononcez « bi niou ! » - en anglais « Be New ! »). « Aujourd’hui, tout le monde estime recycler, mais il y a encore du boulot. Dernier exemple en date, je reçois un carton d’invitation pour un événement qui se dit durable et le support est en pur plastique. C’est bien beau d’utiliser des termes à la mode comme « économie circulaire » et « développement durable », mais si on ne joint pas le geste à la parole, c’est inutile. »

Sommes-nous en transition ? « Je suis certain qu’il y a plus de personnes qui commencent à réfléchir, si on compare à il y a 20 ans. Par contre, la vitesse pour améliorer cette transition est inexistante. L’homme développe de nombreux programmes pour améliorer son existence et se donner bonne conscience, pour finalement ne rien changer. C’est d’ailleurs une des missions de BENU. Donner des idées concrètes pour que cette transition se concrétise. »

Une histoire de pantalon

L’idée du village BENU est venue d’un accident vestimentaire classique. « J’étais en promenade et mon pantalon s’est déchiré. Le réflexe malheureux de beaucoup de personnes est de jeter et d’en acheter un nouveau. Réflexe humain mais incompréhensible car on peut toujours le réparer. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi 31% des vêtements présents dans les conteneurs sont brûlés. C’est une ineptie parmi beaucoup d’autres. »

Et donc, cette histoire de pantalon ? « Elle m’a fait réfléchir à mon mode de fonctionnement pour l’améliorer au quotidien. Beaucoup d’efforts sont effectués mais si on gratte un peu derrière, on s’aperçoit qu’il y a encore des lacunes à corriger. Je pense au bio par exemple. Le label est important mais il ne suffit pas toujours. Surtout quand on sait que certains secteurs emploient encore de jeunes enfants. Une paire de jeans marquée “bio-coton” peut parcourir jusqu’à 20.000 kilomètres. Est-ce normal ? »

Et le commerce équitable, Fairtrade ? « C’est également paradoxal. Les producteurs de cafés qui participent à ce label ont vu leurs revenus augmenter de 15%. Sur papier, c’est bien. Mais quand on voit qu’à la base, ils touchent une misère, est-ce vraiment un pas en avant ? Tous ces efforts sont beaux mais il est important de faire mieux en analysant ce qu’ils garantissent vraiment. »

Georges Kieffer devait donc trouver une solution qu’il était capable d’appliquer. « Partant de tous mes constats, l’idée est venue de dire que si on jette tellement alors que la qualité est encore plus que correcte, il y a moyen d’agir différemment. C’est pourquoi j’ai engagé des professionnels locaux. Après réflexion, on a trouvé les moyens d’éviter d’exporter notre misère à l’étranger et on a donné du travail qualifié dans la région. »

Le concept du premier éco-village est devenu une référence globale. « Nous construisons uniquement avec des déchets, des plantes, de la terre, de la laine de mouton. Nous apportons la preuve que c’est possible de recycler un maximum. C’est pourquoi les universités de Luxembourg et de Trèves viennent nous voir. Le circulaire est réalisable mais il faut changer ses habitudes au lieu de changer son vocabulaire ! »

Le village est basé sur 3 étapes. « Dès que nous aurons prouvé que la première fonctionne parfaitement, nous allons passer à la 2e en aidant notre petite région autour de nous. Nous allons remercier la main publique qui nous a soutenus pleinement pour rendre ce projet réalisable. Nous allons nous rendre dans les communes qui veulent vivre cette transition en cohésion avec l’ensemble des gens. »

La 3e phase sera de concevoir des projets similaires. « Nous avons déjà eu des demandes de deux grandes villes allemandes. C’est une belle reconnaissance. »

Sébastien Yernaux avec BENU, partenaire Infogreen
Photos : ©BENU

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Pas de transition sans placer l'être humain au centre
Pas de transition sans placer l’être humain au centre

Après la pandémie, notre monde est en transition vers un environnement durable. Au niveau sociétal, notre objectif est de viser plus de durabilité de l’espèce humaine et de développer la responsabilité sociale dans nos environnements de travail.

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Pour les chefs d’entreprise et les ressources humaines, le retour au bureau ne se fait pas sans se poser un nombre de questions :

  • Est-ce que vos collaborateurs sont en perte d’énergie ?
  • Est-ce que la collégialité de vos salariés est en perte de vitesse ?
  • Vos collaborateurs voient-ils encore du sens dans leur travail ?
  • Y-a-t-il un manque de proximité du management ?
  • Quels sont vos plans pour motiver vos équipes ?

Après la COVID, on s’est rendu compte que le monde du travail a changé. Dans ce contexte VUCA (Volatil, Uncertain, Complex, Ambigu), l’être humain a pris conscience de l’impact du travail dans sa vie en général. Certes, le travail n’est pas pour tous le centre de ses préoccupations mais des questionnements quant à ses valeurs et à ses priorités sont inévitables à l’heure actuelle.

  • Êtes-vous prêt à placer l’être humain au centre de vos activités ?
  • Êtes-vous prêt à remettre vos priorités en question pour maintenir votre capital humain ?
  • Êtes-vous prêt à assurer la santé physique et mentale ainsi que le bien-être de vos collaborateurs ?

Nous constatons cette année, dans le rapport de la Chambre des salariés pour le « Quality of Work index », une nouvelle baisse de la satisfaction au travail après 2020. La situation est toutefois plus claire en ce qui concerne la motivation au travail (vigueur) et le bien-être général, qui atteignent leur niveau le plus bas. Le bien-être général subjectif a ainsi diminué de 14% depuis 2016.

Cette crise COVID a mis en danger notre santé et notre bien-être, et est une réelle opportunité de revoir ce qui nous est important : notre vie, notre travail et notre place au sein de la société.

Parmi vos responsabilités professionnelles et privées, avez-vous pris l’occasion de réfléchir à ce qui vous importe et ce qui sera durable dans votre vie ?

  • Profitez-vous réellement de chaque instant, de chaque échange ?
  • Quelle est votre approche face à la difficulté et à l’effort ?
  • Pourquoi faut-il attendre que l’on soit en crise pour réfléchir à nos priorités ?

Que ce soit une crise de milieu de vie ou de début de carrière, nous entendons chaque jour parler des personnes qui courent dans leur roue de hamster sans avancer pour autant.

  • Sont-ils réellement efficaces et productifs ?
  • Qui est la personne la plus importante de votre vie ?
  • Vous êtes-vous déjà arrêtés pour y penser ?

Dans votre contexte d’évaluation du travail, est-ce que le bien-être de votre équipe est pris en compte comme indicateur ? Certaines organisations sont en train d’innover et d’inclure l’indicateur mental dans leurs évaluations.

Cela nécessite aussi bien du courage que d’accompagnement pour réaliser cette transition afin de replacer l’humain au centre des préoccupations des organisations. Un besoin de revoir sa mission, valeur et vision, exercice qu’une direction d’une grande institution du nord du Luxembourg n’a pas hésité à faire en analysant la situation post-COVID du bien-être de l’ensemble de ses salariés.

Cette démarche se fait via le questionnaire COPSOQ (Copenhagen Psychosocial Questionnaire), l’outil reconnu au niveau international comme le plus efficace pour évaluer la qualité de vie au travail. Nous accompagnons notre client dans cette démarche de transition vers la durabilité de son capital humain surtout par la prise de conscience de créer un environnement de travail où tout salarié se sent valorisé et entendu, éléments extrêmement importants pour la motivation et la performance durable de toute l’institution.

Infos : www.wellbeingatwork.lu

Neo-humanism : a new narrative for social and environmental sustainability
Neo-humanism : a new narrative for social and environmental sustainability

Environmental, social and economic challenges have proven an elusive task for modern societies. Part of the reason is that each challenge has been considered separately from the others.

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For instance, attempts to overcome the economy’s tendency to stagnate increased greenhouse gas emissions, pollution, and deforestation to the extent that climate change is nearly irreversible. Similarly, the belief that well-functioning markets are the key to better lives has likely contributed to the erosion of social capital, intended as the fabric that keeps a society together and enables it to pursue shared goals. Reports indicate that loneliness, mistrust in others and in institutions are on the rise in many countries.

Neo-humanism proposes a holistic approach to overcome these challenges, a new culture to inform a cohesive reform of modern societies. Neo-humanism is a movement to put humankind and the environment back at the center of societies’ attention. It re-discovers the foundations of what makes a life worth living and proposes to organize modern societies accordingly. By organizing the knowledge from quality-of-life studies, neo-humanism argues that it is possible to establish a virtuous circle in which the explicit pursuit of well-being through policies, such as those for social capital, contributes to a socially and environmentally compatible economic growth.

People consume for various reasons, including defensive ones : each time we buy a bigger car to keep up with our neighbors, we purchase a holiday to escape from stressful jobs, we invest in security devices to protect our belongings, or we buy to compensate for the lack of time with our dear ones, we seek in the market a solution to our unhappiness. This sort of consumption is called defensive : the higher is our demand for defense, the more the economy grows. Thus, from the point of view of the market, happiness is undesirable because happy people do not consume.

Neo-humanism proposes to break this chain by promoting well-being through policies for social capital. People with rich social lives are more satisfied with their lives, tend to consume less, and to compare less with others. This, on one hand, reduces negative externalities of consumption to the benefit of the environment, and creates the conditions for cooperation and cohesiveness in happy societies.

Increased well-being, on the other hand, contributes to productivity, which is good for economic growth. Such growth, however, is driven by creativity, not defensive needs ; it may be slow, but is well suited to fit people’s needs. Most importantly, in such a future, people’s ability to enjoy life does not depend on the resources they own, and economic growth is a desirable but not necessary consequence of humans’ activity.
The change in culture advocated by neo-humanism is not easy, but possible. The preeminence of GDP in policy, social discourse, and the media has diverted attention from important aspects of people’s lives, such as their relationship with others and the environment. The erosion of the social and natural environments results from such myopic thinking. It is time to give happiness a chance.

Francesco Sarracino - Statec Research

This article is based on a working paper co-authored by Kelsey J. O’Connor (STATEC Research) which will soon appear in “Applied Research in Quality of Life”. The working paper can be downloaded here : https://www.iza.org/publications/dp/14980/neo-humanism-and-covid-19-opportunities-for-a-socially-and-environmentally-sustainable-world

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Alimentation, production, conditions et consomm'action
Alimentation, production, conditions et consomm’action

Pas de transition écologique, économique et sociétale sans appréciation des coûts cachés. Et si on cherchait à connaître le « prix juste » des aliments pour changer de modèle ?

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« On estime qu’environ un quart de l’empreinte écologique d’un Luxembourgeois est dû à ses habitudes alimentaires. En particulier, notre forte consommation de viande, de produits laitiers, de sucre et de produits riches en graisses consomme beaucoup d’énergie et détruit des écosystèmes précieux, souvent au détriment des conditions de vie des populations du Sud », explique Danielle Bruck, du département « Information et Sensibilisation » chez SOS Faim Luxembourg.

Clairement, la transition, écologique, économique, sociétale, passe par une appréciation des coûts cachés de l’alimentation, bases d’une réflexion pour devenir des « consomm’acteurs ». « Si nos habitudes alimentaires actuelles ne changent pas, on estime que les coûts de santé liés à l’alimentation et les coûts sociaux des émissions de gaz à effet de serre associées à nos habitudes alimentaires actuelles dépasseront 2 000 milliards d’euros par an d’ici 2030 ».

Olivier de Schutter, ancien rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation et membre de SOS Faim, explique : « On dit que le système alimentaire industriel fournit des aliments bon marché aux ménages pauvres, mais cette affirmation est trompeuse. En fait, il s’agit d’une forme d’alimentation très coûteuse, qui a surtout de nombreux impacts négatifs sur l’environnement. Les coûts sociaux, environnementaux et sanitaires ne sont pas inclus dans le prix que le consommateur paie au supermarché. Qui supporte donc ces coûts ? C’est aux générations futures, aux contribuables, de régler les problèmes de ce type de production et de consommation ».

Changer de menu…

SOS Faim a lancé sa campagne « Changeons de Menu » en 2015, avec 10 gestes simples et quotidiens en exemple, et un objectif affiché : « sensibiliser les consommateurs luxembourgeois aux conséquences que nos habitudes alimentaires peuvent avoir sur notre planète et ses habitants, et ainsi inciter les consommateurs à changer et à consommer plus consciemment ». Quelques années plus tard, les défis demeurent. « Les partisans de l’agriculture industrielle prétendent toujours produire au moindre coût pour le plus grand nombre de personnes, et les entreprises nous disent combien elles sont respectueuses de l’environnement, même s’il n’y a généralement pas grand-chose derrière. Pire encore, en leur offrant plus de choix, de nombreuses entreprises tentent simplement de rejeter la responsabilité sur les consommateurs ».

La consommation consciente peut être très fastidieuse - parcourir les listes d’ingrédients, regarder d’où viennent les différents produits, identifier les conditions dans lesquelles ils ont été produits... – et les promotions, remises, emballages, positionnement en magasin… compliquent encore la tâche. « Le pouvoir économique se concentre entre les mains d’un petit nombre de sociétés transnationales, qui sont en mesure d’exercer une influence démesurée sur les politiques et de prendre des décisions clés concernant nos systèmes alimentaires, comme la nature des aliments produits, la manière dont ils sont produits, le lieu où ils sont produits, les personnes qui les produisent et celles qui les consomment ».

… et de paradigme

Le système peut marginaliser et appauvrir davantage les petits acteurs agricoles, perturber les circuits traditionnels de commercialisation des aliments locaux… « Les aliments sains et frais coûtent en moyenne près de 5 fois plus cher que des aliments transformés, et sont donc inabordables pour de nombreuses personnes. Les chaînes de valeur alimentaires mondialisées nous maintiennent, en tant que consommateurs, dans une certaine dépendance vis-à-vis de l’alimentation industrielle ».

Pour SOS Faim, c’est clair : « Le droit à l’alimentation saine et digne est un droit de l’homme, que nous produisions notre propre nourriture ou que nous l’achetions. Cela implique que les États doivent créer un cadre favorable permettant à chaque individu d’avoir un accès illimité à une alimentation quantitativement et qualitativement adéquate pour lui-même et sa famille. La réalisation de ce droit pour tous nécessite donc l’adoption de politiques économiques, environnementales et sociales adéquates, tant au niveau national qu’international. »

Ainsi, nos choix de consommation (produits locaux, saisonniers, issus d’une production durable ou du commerce équitable) peuvent sans doute contribuer à changer les choses. Nous pouvons de plus en plus soutenir les petits producteurs, au Nord comme au Sud, en privilégiant les circuits courts de commercialisation. « Au-delà de nos décisions en tant que consommateurs, nous devons surtout, en tant que citoyens, interpeller la politique, voter pour des personnes et des programmes qui créent des conditions plus favorables à une agriculture familiale durable. Nous pouvons nous engager et, au sein de la société, influencer les conditions-cadres politiques de manière à ce qu’elles deviennent plus justes et permettent à chacun dans le monde de manger à sa faim. Nous avons besoin d’une consommation responsable, mais nous avons d’abord besoin d’une production responsable et durable ! »

Alain Ducat, avec SOS Faim Luxembourg
Photos : SOS Faim

Adoptons une consommation responsable !
Adoptons une consommation responsable !

Saviez-vous que l’équivalent de 95 t-shirts sont jetés, chaque minute, au Luxembourg ? Un chiffre interpellant qui peut nous faire réfléchir à notre façon de consommer et de gérer nos vêtements. Chez Caritas, formations et ateliers sont au programme pour interpeller.

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Nous sommes tous concernés pour améliorer les conditions de vie dans le monde. Nos comportements ont toujours des conséquences, positives ou non, sur d’autres personnes. En achetant nos smartphones, nos vêtements ou encore nos aliments, nous oublions souvent que des personnes, habitant de l’autre côté de la planète, ne vivent pas dans des conditions décentes. Mais pourtant, ce sont elles qui nous permettent d’assouvir nos envies d’acquérir de nombreux produits.

Caritas Luxembourg est évidemment impliquée pour conscientiser la population à ce constat. Notamment via le programme « Plaidons Responsable. » Basé sur une double dimension politique et citoyenne, il s’agit du programme de sensibilisation de la Coopération Internationale. Il vise à compléter le travail de terrain mené par cette coopération en thématisant les causes et les conséquences des situations d’injustices et d’inégalités sociales. Mais aussi, en analysant les rapports de force qui sont à l’origine de ces dysfonctionnements (ou qui sont perpétrés par eux), pour les comprendre et proposer des alternatives adaptées.

« En tant que citoyen, nous avons tous un pouvoir d’agir sur les situations de pauvreté et d’injustice », souligne Ana Luisa Teixeira, coordinatrice du programme “Plaidons Responsable”. « Nous souhaitons que les progrès écologiques et sociaux s’améliorent conjointement. Afin de sensibiliser l’opinion publique, nous offrons de nombreuses conférences. Nous animons également des ateliers où de nombreux jeunes sont sensibilisés. Ils représentent la génération qui peut améliorer notre société. »

En effet, outre interpeller via des campagnes fortes sur les réseaux sociaux ou des actions, Caritas souhaite également donner des outils pour que le monde bouge. « Beaucoup se posent des questions et nous devons leur proposer des réponses solides. L’urgence climatique existe réellement et je ne suis pas certaine que la population soit prête à accepter les défis qui se présentent. Dans un premier temps, il faut tenter d’éradiquer la surconsommation. Nos comportements ont un impact au cœur des pays défavorisés, au Bangladesh par exemple, qui est dépendant à 80% des produits de l’exportation. Ce sont des chiffres à peine croyables mais si on arrête aujourd’hui de produire du textile, on en aura encore pour les six générations à venir. Cela démontre à quel point la surproduction est omniprésente dans une économie qui a pour seul objectif la maximisation des profits. »

Et cette surproduction entraîne une surconsommation. D’après les estimations, chaque citoyen au Grand-Duché jette 12,26 kg de textiles et vêtements par an, alors que seulement 0,02% sont réutilisés au Luxembourg dans des activités d’upcycling vestimentaire. L’évolution des déchets textiles est en hausse permanente, tandis que le budget consacré par les ménages pour les habits et les chaussures est en baisse. Comment ? Car les prix baissent suite à une grande production.

« Ce sont des chiffres assez interpellants. Chaque minute, l’équivalent de 95 tee-shirts est jeté. Et ce, rien qu’au Luxembourg ! Une solution simple existe pourtant. Pour s’habiller durablement, il suffit de conserver ses vêtements le plus longtemps possible. »

Consommer intelligemment

« Au niveau mondial, 40 millions de personnes vivent dans des conditions d’esclavage moderne. Maintenant, je ne suis pas contre la délocalisation de la production de vêtements, comme au Bangladesh. Si tout est fait dans le respect des droits humains, il n’y a aucun souci. Malheureusement, nous sommes encore loin du compte. Et pourtant, je suis persuadée que les gens ne seraient pas contre de payer plus cher si cette différence allait dans les poches des travailleurs et pourraient ainsi contribuer à un vrai développement global. »

C’est évidemment simple sur papier, mais encore faut-il que cela se retrouve dans nos comportements quotidiens. Et les chiffres ne mentent pas. D’après une étude réalisée ensemble avec le Ministère de la protection des Consommateurs, on estime que 7 454 tonnes de déchets textiles sont produites au Luxembourg ! Heureusement, certaines organisations sont toujours sur le terrain pour valoriser les textiles de seconde main. Toujours selon cette étude, 36 tonnes de vêtements ont été distribuées par Stëmm vun der Stross et 96,5 tonnes par la Caritas et Croix-Rouge (Spëndchen) aux personnes dans le besoin au Luxembourg. BENU a, de son côté, upcyclé 1,3 tonnes de textiles et vêtements usagés.

Sébastien Yernaux avec Caritas Luxembourg
Portrait photo : ©Fanny Krackenberger
Photo intérieure : ©Caritas

Chiffres tirés du document « Les flux de textiles au Luxembourg » (https://www.caritas.lu/sites/default/files/publication_flux_de_textiles_2022.pdf)

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Vers des Climate-smart villages
Vers des Climate-smart villages

AEIN s’est engagée dans la transition de villages indiens afin de les adapter aux changements climatiques. 800 foyers sont concernés.

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En mars 2019, Aide à l’Enfance de l’Inde et du Népal (AEIN) a lancé un nouveau projet climat de 3 ans en Inde, qui vise à transformer des villages traditionnels en Climate smart villages. Le projet promeut des activités de mitigation et d’adaptation au changement climatique et vise à sécuriser les moyens d’existence de 800 foyers pauvres du district d’Ananthapur, État de l’Andhra Pradesh.

La région d’Ananthapur est la deuxième région la plus affectée par la sécheresse en Inde. Les conséquences du dérèglement climatique sont déjà palpables. « La population locale constate déjà divers changements : la mousson arrive beaucoup plus tard, il y a une perte de productivité des terres et une pénurie en eau », explique Françoise Binsfeld, directrice de l’association qui se rend régulièrement sur place.

À cause de la sécheresse extrême (250 mm de pluie recensée en 2018 dans la région d’intervention), les agriculteurs subissent de graves pertes. Ils se voient souvent poussés à migrer vers des villes. Il arrive aussi qu’ils se suicident dans leur désespoir. En Andhra Pradesh, région très caractéristique pour la transhumance des cheptels ovins, la sécheresse force souvent les bergers à étendre leurs routes de migration. L’accès aux points d’eau étant un souci majeur.

Les bénéficiaires sont de petits exploitants agricoles appartenant à des basses castes, des peuples indigènes, des femmes célibataires et des ménages vulnérables appartenant à d’autres castes.

Le partenaire local APMAS met en place un certain nombre d’actions d’adaptation et d’atténuation du changement climatique, s’inscrivant dans 5 domaines d’intervention principaux :

  • « climate smart agriculture » : inoculation des semences, champs d’essais, pratiques multi-culturales, plantation d’arbres fruitiers, pratiques horticoles, promotion de pesticides bio et d’engrais bio, promotion de culture et variétés résistantes à la sécheresse, diversification culturales, changement de rotation des cultures et adaptation des calendriers de plantation, amélioration des techniques d’irrigation, amélioration des conditions d’élevage des animaux
  • « climate smart energy » : installation de petites stations à biogaz, pompe d’eau et éclairage public à énergie solaire, lampes LED, cuisinières écoénergétiques
  • « climate-smart nutrition » : promotion de la culture de millet, éducation nutritionnelle, installation de jardins potager
  • « climate-smart knowledge » : service météo, appui technique aux cultures et à l’élevage, sensibilisation et éducation des communautés locales, matériel de communication
  • « climate-smart institutions » : renforcement des institutions (conseils villageois, organisations de producteurs agricoles, groupements de femmes et fédérations de femmes), échange d’expérience au niveau local, régional et inter pays (Inde et Népal).

Le projet est soumis à une certification d’impact sur la réduction des gaz à effet de serre sur base de la méthodologie Gold standard.

Le projet vise également à faire institutionnaliser le concept des climate smart villages dans des politiques publiques.

Le budget total de la 1re phase (2019 – 2022) est de 331 323€, dont environ 90% sont pris en charge par le Ministère de l’environnement, du climat et du développement durable (MECDD) luxembourgeois. Les 10% restant sont financés par la Fondation Mangrove, sous l’égide de la Fondation de Luxembourg.

Plus d’informations et pour soutenir le projet : https://www.aein.lu/securite-alimentaire-andhra-pradesh/

Avec AEIN, partenaire Infogreen

L'informatique au service des associations
L’informatique au service des associations

Le secteur non marchand a besoin d’outils numériques pour accompagner ses missions. Des fournisseurs IT permettent d’obtenir des technologies via des programmes philanthropiques. SOCIALware facilite l’accès à ces programmes.

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SOCIALware est une organisation à but non lucratif, qui équipe les associations de la technologie dont elles ont besoin pour réaliser leur mission. « Nous comprenons les enjeux du monde associatif et nous voyons bien que l’impact d’une action peut être amplifié par l’utilisation des technologies appropriées. Nous voulons aider à la transition vers la digitalisation des asbl ».

Souvent, les organisations du secteur « non-marchand » n’ont pas les budgets pour investir. « Il est dommage de devoir limiter ses ambitions par manque de moyens », explique Antonio Tiani, responsable du programme d’aide à ce secteur chez SOCIALware.

Or les opportunités sont là, d’avoir accès, gratuitement ou à très bas prix, à une multitude de logiciels et équipements informatiques. « Nous offrons ce programme en collaboration avec le réseau mondial TechSoup. SOCIALware est une organisation totalement indépendante. Notre mission est donc de constamment rechercher les partenaires les plus aptes à répondre aux demandes et besoins de nos bénéficiaires ».

SOCIALware assure le lien entre le « non-marchand » et les grands acteurs IT. « Nous donnons accès aux donations de nombreux produits informatiques professionnels et œuvrons à étendre notre catalogue en permanence. » Du matériel neuf et des PC reconditionnés sont aussi disponibles à des conditions avantageuses. « Nous aspirons à améliorer l’infrastructure IT des organisations ».

SOCIALware poursuit son développement en 2022 à travers un partenariat avec des prestataires de services répondant aux besoins du monde associatif. « La pandémie a mis en lumière le télétravail partiel ou total. Augmenter l’impact des associations par la technologie, c’est plus que jamais notre devise. »

SOCIALware.lu

En 2022, SOCIALware, déjà présent dans tout le Benelux, a implémenté son site web luxembourgeois. « C’est un nouveau relais, un amplificateur d’action. »

SOCIALware, c’est aussi de la sensibilisation aux outils et enjeux numériques à travers plusieurs formats : blog, podcast, webinaires, newsletters et plus.

« Si vous rencontrez un problème, contactez-nous via notre boite e-mail à destination des organisations luxembourgeoises, à savoir info@socialware.lu. Nous vous répondrons dans les plus brefs délais.  »

Une actualité de notre partenaire SOCIALware

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etiCROWD, pour une finance réellement transformatrice
etiCROWD, pour une finance réellement transformatrice

La première plateforme de financement participatif d’etika souhaite promouvoir des projets sociaux ou environnementaux au Luxembourg et en Grande région.

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Auparavant, on parlait de finance sociale pour décrire les institutions financières pour lesquelles l’équilibre entre le rendement et l’impact social/environnemental des investissements était fondamental. Avec l’émergence de la finance verte à grande échelle, on pourrait également regrouper ces deux objectifs sous les termes de finance éthique ou finance durable.

Toutefois, on observe beaucoup de greenwashing à propos des produits financiers verts. Encore une fois, nous avons l’impression que la finance verte n’est qu’un nouveau secteur d’activité où les attentes de rendement sont plus importantes que l’impact réel.

En période de crises cumulées, ce serait fatal. La place financière luxembourgeoise a un rôle important à jouer au niveau mondial, mais elle ne l’assume pas encore vraiment. La transition nécessaire vers une économie réellement durable dans les domaines de l’énergie, des transports et de l’agriculture, ainsi qu’un changement de notre comportement de consommation, ne seraient pas atteints. Les fausses solutions empêchent le changement. Mais aussi une politique peu conséquente.

Mais restons dans le pays, avec les banques et autres acteurs locaux, qui peuvent et doivent initier le changement ici, sur place. Prenons par exemple l’agriculture. En 2020, les pratiques d’agriculture biologique étaient utilisées sur 5% des terres agricoles du grand-duché. Cette part est bien inférieure à celle de la plupart des autres pays européens. Le gouvernement avait fixé un objectif ambitieux en vue de porter l’agriculture biologique à 20% d’ici 2025. Mais il ne semble pas y avoir de voie conséquente pour atteindre cet objectif. Des organisations écologiques comme Greenpeace, le Mouvement écologique ou natur&ëmwelt ont accusé l’année dernière le secteur et le ministère de ne pas faire assez pour rendre sa future stratégie agricole durable.

L’ASBL etika (fondée en 1996) a pour objectif de promouvoir des finances alternatives et ainsi accompagner la transformation vers un monde plus durable. Cela se fait notamment dans le cadre de la coopération avec deux partenaires luxembourgeois : Spuerkeess (compte Épargne Alternatif) et Bâloise Assurances Luxembourg (Switch Plan). Avec le mécanisme Epargne/Crédit Alternative, nous favorisons l’accès au crédit pour des initiatives qui donnent la priorité à l’utilité sociale et culturelle, à la solidarité internationale et au soutien de l’écologie.

Une véritable finance transformatrice modifie peu à peu l’économie jusqu’ici non durable en investissant dans la transition agricole, les transports et l’énergie. L’association etika a jusqu’à présent concrétisé cette ambition dans le cadre de son partenariat avec Spuerkeess en accordant plus de 200 crédits entre autres pour la construction d’installations éoliennes et photovoltaïques, pour l’acquisition de bus hybrides et électriques ainsi que pour le développement de l’agriculture biologique et de la vente de produits bio.

Outre les grands projets, avec des montants d’investissement qui se situent pour la plupart entre 200.000 et 4 millions d’euros, il est toutefois tout aussi important de soutenir des projets plus modestes. Or, nombre d’entre eux rencontrent des difficultés à obtenir des crédits auprès des banques.

À l’occasion de son 25e anniversaire, Etika a donc décidé d’explorer de nouvelles voies pour un financement citoyenne de projets locaux. La première plateforme de financement participatif qui promeut des projets sociaux ou environnementaux au Luxembourg et en Grande région va démarrer fin mars. Avec ce nouvel instrument participatif, «  etiCROWD », on vise à financer la transformation nécessaire. Simple. Maintenant. Conséquent.

Découvrez en détails, cette nouvelle plateforme, ici : https://www.infogreen.lu/bientot-une-plateforme-de-crowdfunding-pour-des-projets-locaux.html
Infos : www.etika.lu
Photo : Dorte Størup et Orit Israelson

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