Une base de données des acteurs et actions de la construction durable

Une base de données des acteurs et actions de la construction durable

L’Ordre des Architectes et Ingénieurs-Conseils et le ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire mènent à bien un projet commun visant à définir, élaborer et proposer des critères nationaux pour la construction durable, et à créer une plateforme, compatible avec la méthodologie BIM, qui regroupe les acteurs et actions luxembourgeois impliqués.

Rencontre avec Martine Schummer, administratrice chez Schroeder & Associés Ingénieurs-Conseils

L’Ordre des Architectes et Ingénieurs-Conseils (OAI) a été sollicité par le ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire (MEA) pour réaliser un travail portant sur trois volets, qui sont aussi les trois axes de travail principaux que s’est fixés le ministère pour les années à venir, à savoir : premièrement la santé et le bien-être, deuxièmement les matériaux de construction, la protection des ressources et l’économie circulaire, et troisièmement l’énergie.

Les rôles de l’OAI, au sein de cette collaboration, sont d’apporter une assistance technique au ministère, de cadrer et de coordonner le projet, de rechercher les informations et données requises, et d’établir différents documents.

Le premier de ces documents est un relevé de toutes les actions relatives à la construction durable et à l’économie circulaire qui sont en cours sur le territoire national. Le but étant de les rassembler dans une base de données et de les coordonner. « Nous avons constaté que de nombreux acteurs travaillent sur le sujet, mais chacun dans son coin, sans qu’il y ait de réelle coordination entre eux, par exemple l’Université du Luxembourg travaille sur le passeport des matériaux et d’autres acteurs également. L’intérêt d’avoir un cadre général, une base nationale, pour l’implémentation de la construction durable plutôt que des outils locaux est qu’il permettrait d’avancer plus vite. C’est pourquoi nous voulons en créer un », explique Martine Schummer, administratrice chez Schroeder & Associés Ingénieurs-Conseils.

Cette récolte des données permettra d’offrir un aperçu général sur la construction durable au Luxembourg et d’avoir un listing très détaillé des acteurs et de leurs actions dans ce domaine. Un rapport succinct devrait être bientôt publié. « Notre vision est de mettre à disposition un outil qui puisse être exploité par les acteurs de terrain. Nous avons proposé de le développer sous forme de représentation graphique interactive qui permettrait d’accéder à partir d’un mot-clé – par exemple, « déconstruction sélective » - à tous les acteurs qui travaillent sur ce sujet. Mais ce projet reste encore à valider », précise-t-elle.

Un autre objectif est de détecter les freins législatifs et réglementaires qui peuvent empêcher les projets d’aller dans le bon sens. « Nous avons fait appel à nos membres architectes et ingénieurs-conseils et avons recueilli de nombreux témoignages sur les obstacles auxquels ils peuvent être confrontés journalièrement, sur le terrain, lors de la réalisation de leurs projets. Je pense, notamment, à des lois ou des règlements qui vont à l’encontre du développement durable et de l’économie circulaire, par exemple : les prescriptions de protection incendie qui s’appliquent aux constructions en bois ou aux façades en matériaux biosourcés. La volonté du MEA est de modifier les lois et règlements pour résoudre ces problèmes, en se concertant avec les autres ministères et administrations, et en prenant en compte les réflexions de groupes de travail qui réunissent tous les intervenants engagés », souligne-t-elle. Si le MEA a besoin d’un retour de terrain pour savoir comment il doit faire évoluer la législation pour aller vers plus de durabilité et de circularité dans la construction, il existe également d’autres leviers sur lesquels il peut appuyer comme la sensibilisation de la maîtrise d’œuvre ou les subventions, mais la collaboration OAI-MEA s’est surtout concentrée pour l’instant sur les aspects législatifs.

Le projet a été lancé en septembre 2019. Dans sa 1re phase, qui s’est étendue sur toute l’année 2020, l’ambition était d’élaborer un cadre d’implémentation de la construction durable au Luxembourg. Les relevés des lois, règlements et autres dispositifs constituant un frein pour le développement de la construction durable, l’inventaire des acteurs et listing des groupes de travail actifs dans ce domaine qui ont été élaborés durant cette période seront présentés fin janvier. Et le Conseil National pour la Construction Durable (CNCD) est en train de préparer un guide interactif de la construction durable. À terme, l’établissement d’une banque de données des matériaux de construction durable locaux disponibles sur le marché, et agréés ou pas encore, est envisagé. À suivre…

Mélanie Trélat
Article tiré du NEOMAG#41
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
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Publié le jeudi 25 novembre 2021
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