Rénover ou bien construire, nous pouvons (encore) choisir
Notre patrimoine immobilier existant est considérable, parfois mal ou sous-exploité, parfois quelque peu obsolète, démodé, perfectible ou désuet, mais il constitue une banque de ressources spatiale - lieux de vie, de loisirs, de travail - et matérielle - au travers de ses composants.
Ce patrimoine – très généralement de bonne facture - s’inscrit entièrement dans les thématiques actuelles de durabilité et de circularité.
La ressource foncière n’est pas illimitée et notre territoire n’a pas vocation à être artificialisé indéfiniment ; l’agriculture et l’élevage, la forêt, les espaces naturels ou dédiés à l’activité économique sont autant d’autres entités indispensables à notre « bien vivre ». Quant aux ressources matérielles indissociables du secteur de la construction, le Luxembourg les importe en quasi-totalité. Ce qui nous invite à réfléchir.
Démolir le « déjà construit », c’est malheureusement alimenter un système qui pèse aujourd’hui pour près de 80 % des déchets générés au Luxembourg, dont une infime partie sera factuellement réemployée ou recyclée. Rénover, c’est prolonger la durée de vie de structures ou de bâtiments conçus pour durer, c’est également démonter et récupérer des matériaux pour une autre fonction ou un autre projet, c’est maintenir une « vie » dans les quartiers, c’est faire usage d’infrastructures déjà développées et financièrement amorties, c’est soutenir une main d’œuvre et un emploi locaux ; c’est aussi stimuler la créativité des auteurs de projets ou faciliter l’accessibilité à la propriété au travers de budgets souvent plus abordables ou grâce à l’étalement des dépenses que rend possible une rénovation phasée, ... et c’est bien d’autres choses encore.
Une approche encore peu plébiscitée au Luxembourg, contrairement à nos voisins proches, mais qui augure d’intéressants développements pour les années à venir.
Édito de Régis Bigot Architecte, Innovation Project Manager NEOBUILD GIE
Extrait du NEOMAG#64