Le dossier du mois

Une thématique dans chaque #DossierDuMois, avec la rédaction d’Infogreen et l’expertise de nos partenaires

Publié le 7 mai 2020
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mai 2020

#Solidarité

« Ne doutez jamais du fait qu’un petit nombre de gens réfléchis et engagés peuvent changer le monde. En vérité, c’est la seule chose que l’on n’a jamais faite », Margaret Mead.

#Solidarité
Informer ET agir
Informer ET agir

« Ne doutez jamais du fait qu’un petit nombre de gens réfléchis et engagés peuvent changer le monde. En vérité, c’est la seule chose que l’on n’a jamais faite », déclarait l’anthropologue Margaret Mead. Et lorsque cela se fait en faveur de l’épanouissement de chacun et dans le respect des différences, on appelle cela de la solidarité.

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Aujourd’hui plus que jamais, cette notion de solidarité, comme un phare dans la brume, devrait guider nos pas. Vis-à-vis du corps soignant, évidemment, de ces gens, ces travailleurs souvent ignorés, ou « invisibles » pour le commun des consommateurs, qui ont continué à se lever chaque matin pour tenir leur caisse enregistreuse, déblayer nos rues, livrer nos marchandises… - la liste est finalement longue - pour que nous puissions conserver notre confort en confinement.

Devons-nous nous sentir coupables ou responsables ? La société est ainsi faite et il faut leur tirer notre chapeau, en restant humbles et respectueux devant tout cela.

Il faut aussi agir, il en va de notre responsabilité individuelle et collective. Les plus fragiles, les plus vulnérables, les plus démunis vivent la situation actuelle causée par le Covid-19 comme une double peine. Il ne faut pas les oublier, ces personnes en situation d’extrême pauvreté, enfants, femmes, familles, sans oublier les personnes en situation de handicap… ici et ailleurs.

4x3 magazine et Infogreen agissent. Telle est notre devise : « Informer pour agir ». Alors nous avons voulu faire et susciter des gestes de solidarité, pour éclairer dans un dossier dédié le travail et les besoins de ces associations de terrain qui luttent au quotidien. Nous avons sollicité nos entreprises partenaires et nos parties prenantes, et nous avons complété par nos fonds propres, pour soutenir nos quinze associations et ONG. Des entreprises devenues mécènes à cette occasion se sont jointes à nous pour faire un don exceptionnel et nous les en remercions du fond du cœur.

Aujourd’hui, nous sommes heureux de réunir, avec 4x3 et Infogreen, la somme incroyable de 15 000 euros.

Ce montant est entièrement redistribué à nos quinze associations partenaires, soit 1 000 euros pour chacune d’entre elles. C’est véritablement unique dans le paysage médiatique luxembourgeois. On peut être fier qu’un petit groupe de personnes conscientes et engagées participe à changer les choses. Nous comprenons bien évidemment qu’en cette situation très compliquée financièrement pour l’économie, tous nos partenaires n’aient pas pu nous suivre. Il y aura encore d’autres occasions d’œuvrer ensemble en ce sens, c’est certain.

Ce dossier spécial offre à chaque association partenaire la possibilité de présenter son actualité, l’impact du Covid-19 sur ses projets et son regard sur l’avenir en répondant chacune au même questionnaire de base.

Pour prolonger cette action, nous allons aussi imprimer ce dossier dans une édition hors-série de 4x3 magazine à découvrir en mai… tirée à 5 000 exemplaires.

Faisons nôtre ce proverbe africain, cité par ailleurs dans cette série d’articles : « Seul on va plus vite… mais ensemble on va plus loin ».

Frédéric Liégeois

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« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin »
« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin »

Les Ateliers du Tricentenaire s.c. mettent à la disposition de travailleurs en situation de handicap un emploi rémunéré en ateliers protégés au sein d’une unité économique de production, en adéquation avec les aspirations professionnelles ainsi que les compétences de chacun, et ce dans le respect des valeurs de la coopérative et du groupe Tricentenaire. Rencontre avec Christophe Lesuisse administrateur général du Groupe Tricentenaire et Jérôme Colson, directeur des Ateliers du Tricentenaire.

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Le 16 mars dernier, suites aux décisions du gouvernement en matière de confinement, nous avons prié l’ensemble des collaborateurs en situation de handicap de rester à la maison, et ce, pour tous les ateliers d’inclusion.

Dans cet article, nous allons essentiellement parler de l’atelier chocolaterie dans la mesure où Pâques, comme pour tous les chocolatiers, représente la plus importante période de vente après Saint-Nicolas/Noël. Heureusement, quasi tous les produits chocolatés étaient prêts avant le confinement des salariés. En effet, dans une chocolaterie artisanale comme la nôtre, un événement comme Pâques se prépare des semaines à l’avance.

La vente, autrement

Les salariés encadrants ont, quant à eux, assuré la préparation des commandes ; celles qui n’ont pas été annulées car les nombreuses annulations ont constitué le principal problème de cette crise pour notre coopérative de l’économie sociale et solidaire.

Il a fallu se tourner vers un autre type de vente (en ligne) et assurer des livraisons grâce à nos partenaires de toujours (Luxcaddy, Co-labor, …) et de nouveaux comme Letzshop. Nous même avons adapté nos pratiques (livraisons en BtoB de plus petites quantités, envois postaux ou alternatifs), ainsi que notre communication. D’autres partenaires comme le Groupe CACTUS, l’APEMH à Bettange ou encore ALAVITA ont souhaité soutenir également les ventes qui se soldent finalement avec un bilan relatif. Il faut dire que les invendus de chocolat peuvent être réutilisés (refondus) limitant ainsi le gaspillage de matières premières. Le temps de réalisation des produits, ainsi que le packaging, représentent alors les seules pertes.

Nous avons évidemment maintenu le congé collectif prévu annuellement du 14 au 18 avril. Aujourd’hui (NDLR : cet article a été écrit le lundi 20 avril), alors que le déconfinement s’organise doucement dans tout le pays, la grande question, qui nous est également posée par nos salariés en situation de handicap, est de savoir quand la reprise totale d’activités sera possible dans les ateliers.

Isolement social et adaptation

Pour eux, l’enjeu est de taille, car d’un côté, ils font partie de la population dite vulnérable et, d’un autre côté, sans doute plus encore que pour d’autres, l’isolement social est émotionnellement très difficile à vivre.

Nous avons bien entendu préparé cette éventuelle reprise en traduisant, par exemple, les nouvelles consignes strictes d’hygiène en langage facile à lire et à comprendre. Il restera néanmoins à rester extrêmement vigilants sur la capacité de bon nombre d’entre eux à respecter les « gestes barrières ». La question de la réorganisation des transports adaptés reste également un véritable défi.

Nous espérons également que l’ensemble de nos partenaires, d’ici et ailleurs (tous nos chocolats sont en effet fairtrade) seront encore présents dans l’après crise. Nous ferons tout ce que nous pouvons pour soutenir l’ensemble du réseau. Plus que jamais, l’accent que nous avons mis, dès la création de la coopérative, sur les partenariats de confiance, jouera un rôle primordial dans les mois et années à venir. Comme dit le proverbe africain, “Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin”.

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Une structure « d'éducation à soi et au monde »
Une structure « d’éducation à soi et au monde »

Allagi est une Société coopérative d’Impact Sociétal qui propose des services d’accompagnement, de formations, de workshops et de conférences. Jean-Philippe Wagnon et Céline Veitmann, fondateurs, répondent à nos questions.

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Pour Allagi, quel est l’impact du COVID-19 et de la crise sanitaire actuelle sur vos projets au Luxembourg ? Dans les pays du Sud ?

À ce stade, nous n’avons que des projets au niveau national. Allagi étant une structure « d’éducation à soi et au monde », pour enfants et adultes, nos activités ont été impactées dès l’annonce du gouvernement de fermer les écoles et suspendre toutes les activités de formation. Citons à titre d’exemple le projet d’animations d’ateliers de débat philo avec les enfants (dans 5 écoles du pays, entre février et juin – soit plus de 600 enfants concernés, chacun pour 6 ateliers), qu’il a fallu instantanément geler, comme d’autres formations pour adultes. Le projet sera mené à 65%, et clôturé avec l’année scolaire : nous espérons qu’il sera reconduit avec l’Education Nationale, sous une forme que nous devrons redéfinir. Des projets de séminaires en cours de développement ont aussi été suspendus.

Quel impact sur votre financement ? Sur les dons ?

Nous estimons, à l’image des projets cités ci-dessus, que l’impact financier sera une diminution de plus de 30% pour notre année 2020. L’effet se prolongera au-delà, car le temps ne se rattrape pas dans nos domaines d’activité. Les promesses faites avant la crise de quelques dons ont été respectées, mais nous n’avons plus enregistré de dons supplémentaires – ce que nous espérons voir reprendre dans le futur.

Sur vos équipes ?

Allagi signifie « changement » en grec, et nos coopérateurs sont depuis longtemps accompagnateurs en ce domaine : par nature même de notre coopérative, la sidération a été suivie, dès le lendemain de l’annonce, d’actions de réorganisation (contacts entre nous, avec les écoles, les institutions, les formateurs, les animateurs). La crise renforce nos coopérateurs dans la conviction du besoin de changement individuel et collectif, et ils se sont rapidement concertés pour concevoir de nouvelles offres et adapter l’existant.

Sur les populations cible ?

Cette crise sanitaire mondiale est occasion d’enseignement. Celui de repenser notre humanité, le sens que nous mettons dans nos vies, à titre individuel, collectif, et environnemental. Nous pensons que notre public sera d’autant plus sensible à l’avenir au moto d’Allagi, « le changement est inéluctable, et nous avons le pouvoir de l’influencer », et à nos services qui intègrent sophrologie, philosophie, psychologie positive, outils visuels, méditation, bienveillance.

Quelle stratégie mettez-vous en place pour parer à l’urgence ?

Outre la réorganisation et replanification des projets, nous tirons parti du temps qui est donné pour intégrer le nouveau monde qui nous est proposé dans notre offre de services. Pour les entreprises, d’une part, nous proposons un réalignement sur l’humain dans les équipes, en faisant correspondre objectifs et valeurs, au travers d’un parcours de 6 ateliers. D’autre part, pour les personnes individuelles, nous avons développé un service pour les accompagner à se connaître mieux, se réinventer, et devenir acteurs de leur changement vers la vie de sens à laquelle certains ont toujours aspiré.

Si cela devait durer, comment allez-vous vous positionner ?

Nous continuerons de nous adapter avec humilité, cohérence et vision, à ce qui nous est proposé, en tirant parti de nos forces d’optimisme, de résilience, de créativité, de coopération.

Quels sont vos besoins actuels et futurs ?

Communiquer et faire vivre notre message de confiance via des formations, des séminaires, conférences, des ateliers et services continus, pour des projets clients : cela nous permet de réaliser notre mission et ainsi que des prestations à l’intention de bénéficiaires des associations à qui nous offrons nos services.

Quel message souhaitez-vous faire passer à nos lecteurs et partenaires ?

« Ai-je fait acte utile à la communauté ? Je me suis donc rendu service. » (Marc Aurèle, Pensées pour moi-même). En toute situation, réside une opportunité : cette crise est l’occasion de repenser le lien à nous-mêmes et à ceux dont nous avons la responsabilité. De nombreuses pistes existent, et n’attendent que d’être activées !

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Caritas : épiceries sociales mobilisées
Caritas : épiceries sociales mobilisées

Caritas Luxembourg agit pour le bien-être des personnes, et en particulier de celles qui sont exclues, désemparées ou démunies, quels que soient leur origine, âge, nationalité ou leur opinion philosophique ou religieuse au niveau national et au niveau international. Questions à Sylvie Debernade - Service Solidarité & Intégration - Caritas Luxembourg

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Quel est l’impact du COVID-19 et de la crise sanitaire actuelle sur vos activités au Luxembourg ?

Nous connaissons une période de rush dans notre réseau d’épiceries sociales partagé avec la Croix-Rouge. Dès le début, nous avons pris des mesures pour réguler le flot des bénéficiaires. Les Kleederstuff ont été fermées et nous avons concentré notre activité sur le volet alimentaire des épiceries en essayant d’anticiper les besoins habituels et nouveaux. Nous avons également élargi l’accès, autant que faire se peut. https://www.infogreen.lu/les-epicer...

Sur vos équipes ?

D’une part, nous avons mis en place une helpline, où des assistants sociaux font un diagnostic des situations financières des nouveaux demandeurs ou orientent selon la complexité des dossiers vers les offices sociaux. D’autre part, nous avons dû rééquilibrer les équipes dans nos épiceries. Certaines fonctionnent essentiellement avec des bénévoles, le plus souvent des retraités, qui ont dû rester confinés. Un appel en interne a été lancé et bien entendu, des personnes qui travaillent dans d’autres services, moins sollicités ou réorganisés pour la cause, se sont mobilisées et apportent, sur base volontaire, leur renfort ponctuel aux épiceries concernées.

Sur vos populations cibles ?

Il y a clairement un « nouveau public », touché par une précarité et une situation inédite. Nous avons des gens qui sont frappés par le chômage partiel, des free-lances en rupture de clients, des salariés nouveaux pauvres parce qu’ils n’ont plus les primes pour compléter leur fixe (une hôtesse de l’air par exemple, ou un délégué commercial), ou encore des « sans matricule », qui s’en sortent vaille que vaille d’ordinaire dans l’économie souterraine (travail non déclaré, prostitution…)

Quelle stratégie a été mise en place, pour parer à l’urgence ? Et quels sont vos besoins actuels et futurs ?

Nos fournisseurs habituels ont bien suivi. Il y a cependant une tendance à la baisse du retour des supermarchés qui d’ordinaire nous redistribuent des marchandises avec une date de limite de vente courte. Mais notre centrale d’approvisionnement ne connaît pas de rupture, alimentée par des entreprises locales qui assurent les commandes réévaluées.

Nos clients viennent avec des bons d’aide alimentaire, calculés selon la situation familiale notamment (par exemple 25 euros par adulte et 20 euros par enfant, par semaine). Le panier moyen, avant crise, tournait autour de 20-25 euros. La tendance est à la hausse, notamment parce qu’il y a des familles nombreuses touchées de plein fouet. Or il est bon de rappeler que nos produits, les mêmes que dans le commerce traditionnel, et donc à qualité égale, sont vendus au tiers du prix du marché. Il y a une hausse de la demande en produits dans nos épiceries. L’enjeu est à la fois de maintenir cette aide alimentaire vitale, d’anticiper les besoins, d’acheter juste, de bien gérer. Tous les soutiens sont et seront évidemment les bienvenus.

Quel message souhaitez-vous faire passer à nos lecteurs et partenaires ?

Un appel à la solidarité et à la sensibilisation, qui dépasse le cadre de l’urgence que nous traversons. En 2019, nos épiceries sociales ont accueilli près de 10 000 personnes, ce qui, à l’échelle du pays et alors que nous ne sommes pas les seuls sur le terrain, signifie que la précarité est bel et bien présente au Luxembourg. Il faut s’adapter en permanence et nous essayons de le faire, avec nos partenaires. L’urgence, on est dedans. Mais il faut être conscient que les besoins vitaux d’une partie de la population ne cesseront pas quand nous sortirons de la pandémie.

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Maintenir, adapter et réinventer
Maintenir, adapter et réinventer

La section luxembourgeoise de Médecins Sans Frontières a été créée en 1986 pour sensibiliser la population luxembourgeoise aux problématiques humanitaires, collecter les fonds nécessaires au financement des interventions, encadrer les volontaires MSF qui partent sur le terrain et mener à bien des recherches opérationnelles en lien direct avec les opérations afin de rendre celles-ci toujours plus efficaces.

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Quel est l’impact du Covid-19 et de la crise sanitaire actuelle sur vos projets au Luxembourg ? Dans les pays du Sud ?

Nous devons tout à la fois maintenir, adapter et réinventer nos programmes. Nous avons déployé des mesures dans des délais records afin d’éviter la progression de l’épidémie et prendre en charge les patients déjà infectés dans les pays où nous intervenons régulièrement mais aussi, chose inédite, en Europe.

Quel impact sur votre financement ? Sur les dons ?

Nous avons dû stopper nos activités de recrutement de nouveaux donateurs en face à face au Luxembourg. Pourtant, les besoins sont plus que jamais importants. Le coût des opérations liées à cette crise est déjà estimé à plus de 100 millions d’euros et nous avons créé un Fonds dédié Covid-19 pour les couvrir.

Sur vos équipes ?

Nos équipes sont habituées à gérer des crises de grande ampleur, et à faire face à de nombreuses épidémies. Nous l’avons prouvé à plusieurs reprises et mettons tout en oeuvre face à la situation actuelle mais nous devons aujourd’hui redoubler de vigilance pour préserver notre personnel de l’épidémie.

Sur les populations cible ?

Les systèmes de santé les plus performants ont été mis en difficulté par la gestion de cette épidémie, nous sommes donc très inquiets pour des pays ou régions plus vulnérables, déjà en proie à des difficultés innombrables : systèmes de santé défaillants, pénuries de matériel, de personnel médical, impossibilité de confinement, addition du Covid-19 aux autres épidémies mortelles (paludisme, rougeole, etc.).

Quelle stratégie mettez-vous en place pour parer à l’urgence ?

L’urgence fait partie de notre ADN et nous pouvons compter sur la réactivité de notre logistique. Face au Covid-19, nous sommes présents en Europe, Moyen Orient, Afrique, Amérique Latine et Asie pour déployer des programmes de soins, mettre en place des systèmes de triage des patients, former des personnels médicaux, et fournir des appuis logistiques et matériels aux pays déjà les plus touchés.

Si cela devait durer, comment allez -vous vous positioner ?

Cela va malheureusement durer… Les besoins sont déjà immenses et nous allons poursuivre notre action tant que le Covid-19 reste une menace pour tous. Nous continuerons d’offrir notre expérience et d’adapter nos activités au fil des besoins soulevés par cette crise. Celles-ci sont mises à jour sur notre site msf.lu pour que chacun puisse consulter l’ensemble de notre action.

Quels sont vos besoins actuels et futurs ?

Seule la générosité de chacun peut nous permettre de faire face aux besoins immenses et de financer nos opérations d’aujourd’hui et demain, sans avoir à faire de choix parmi les patients.

Quel message souhaitez-vous faire passer à nos lecteurs et partenaires ?

Un message de soutien d’abord, face aux difficultés qu’ils traversent dans cette période difficile. La crise déclenchée par le Covid-19 a démontré combien nous étions tous vulnérables, et combien il était nécessaire de veiller les uns sur les autres.

Un message d’espoir aussi, car nous savons d’expérience que nous pouvons faire front ensemble et venir à bout de cette pandémie.

À la contagion du virus, nous opposons celle de la solidarité.

Photo : ©Agnes Varraine-Leca

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Un des plus importants défis de l'histoire récente
Un des plus importants défis de l’histoire récente

Fairtrade Lëtzebuerg a.s.b.l est une organisation non-gouvernementale de développement (ONG) fondée le 25 mars 1992. Elle attire l’attention du grand public sur les inégalités dans le commerce mondial et promeut un système économique fondé sur des échanges durables et équitables. Réponses de Geneviève Krol, directrice

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Quel est l’impact du COVID-19 et de la crise sanitaire actuelle sur vos projets au Luxembourg ? Dans les pays du Sud ?

En quelques semaines, la pandémie a mis nos sociétés devant un des plus importants défis de l’histoire récente, et peut-être aux portes d’une crise économique et alimentaire majeure. En tant qu’ONG engagée pour une mondialisation plus équitable, cette crise nous touche aussi. Nous ne cachons pas que les difficultés seront immenses, durant et après cette crise. Comme pour les conséquences du changement climatique, les pandémies toucheront plus durement les populations et les pays les plus pauvres.

Des messages préoccupants nous parviennent de la part des réseaux de producteurs et de travailleurs Fairtrade d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Les chaînes d’approvisionnement mondiales sont bouleversées par la pandémie, ce qui aura des conséquences importantes pour la continuité de l’activité des petits producteurs agricoles dont les revenus dépendent en grande partie de l’exportation de leur production. De plus, la plupart des régions où habitent les petits producteurs et travailleurs agricoles sont dépourvues de services sanitaires.

Sur vos équipes ?

L’équipe de Fairtrade Lëtzebuerg, qui reste mobilisée pour accompagner ses partenaires luxembourgeois, a réorienté ses activités de sensibilisation et d’éducation à la citoyenneté avec notamment le développement d’outils digitaux et une rubrique FAIRTRADE DOHEEM(1).

Sur les populations cibles ?

Les organisations Fairtrade font preuve d’énormément de courage et de réactivité pour faire face à cette crise sanitaire. Elles protègent leurs membres et mettent l’accent sur le respect des droits fondamentaux, notamment en payant les travailleurs, y compris ceux qui sont en quarantaine, et en leur permettant de garder une distance de sécurité suffisante lors de l’accomplissement de leur travail. Elles effectuent aussi un énorme travail de sensibilisation, condition sine qua non, pour limiter la contamination.

Quelle stratégie mettez-vous en place pour parer à l’urgence ?

En réponse à l’épidémie, Fairtrade International dont est membre Fairtrade Lëtzebuerg, a adapté temporairement une partie de ses standards afin de permettre aux organisations de producteurs de prendre des mesures immédiates pour protéger la santé et les moyens de subsistance des producteurs et des travailleurs. Les nouvelles directives autorisent les organisations à utiliser la prime Fairtrade pour soutenir le revenu des producteurs et travailleurs touchés par la perte des revenus et par l’arrêt de certaines filières et aussi pour limiter la propagation de la maladie notamment avec l’achat et la distribution de masques ou d’autres matériels de protection.

Si cela devait durer, comment allez-vous vous positionner ?

Cette crise aura des répercussions à moyen et long terme pour nos partenaires au Sud et notre ONG veillera ensemble avec le mouvement Fairtrade International a apporté tout le soutien nécessaire, notamment avec la création d’un fonds.

Quels sont vos besoins actuels et futurs ?

L’ONG Fairtrade Lëtzebuerg appelle chacun à continuer à choisir des produits issus du commerce équitable et à soutenir les acteurs luxembourgeois qui utilisent des matières premières Fairtrade. En tant que consomm’acteur, chacun a le pouvoir de venir en aide aux héros de nos chaînes d’approvisionnement.

Quel message souhaitez-vous faire passer à nos lecteurs et partenaires ?

Cette période bouleverse les priorités et habitudes de consommation et de vie de chaque citoyen. Dans une telle crise, le commerce équitable est une vraie réponse pour venir en aide aux producteurs et travailleurs du Sud et démontre aujourd’hui une fois de plus qu’il agit en tant que filet de sécurité aussi bien au niveau économique et sanitaire. L’ONG Fairtrade Lëtzebuerg demande aux décideurs politiques d’envisager lors de l’établissement des plans de relance à assurer que l’économie se « reconstruise » de manière durable et équitable. Espérons que de cette crise, qui illustre nos interdépendances, naisse plus de résilience et de solidarité !


(1)https://www.fairtrade.lu/fairtrade-...

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L'urgence et le long terme !
L’urgence et le long terme !

Avec ses partenaires locaux, Shining Hope Foundation s’engage à mettre en place les infrastructures et les moyens pour permettre aux populations les plus vulnérables de contribuer activement à l’amélioration de leur situation et à prendre en main leur propre avenir.

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Le but de Shining Hope est d’améliorer la qualité de vie des populations vulnérables, en particulier des enfants, dans les pays en voie de développement, à travers des actions pérennes basées sur le partenariat avec des acteurs de la société civile locale, dans le plus strict respect de leur culture. Message de Stella Emolo, Fundraiser Shining Hope Foundation.

Presque toutes les associations qui travaillent avec des partenaires dans le Sud du monde s’occupent de situations d’urgence. Nous les rencontrons tous les jours. Cette fois, il s’agit d’une pandémie et les pandémies ne connaissent pas de frontières. La solidarité non plus.

Pour nous, à Shining Hope, c’est une double urgence, car nous devons sécuriser les projets en cours et faire face aux conséquences économiques et sociales de la pandémie.

Tous nos projets au Cameroun, au Rwanda et au Népal se poursuivent. Nous avons immédiatement sensibilisé le public aux mesures préventives prises par l’OMS, nous avons installé davantage de points de lavage des mains, distribué des masques et nous avons, parmi les innombrables difficultés à trouver des matériaux, poursuivi la construction d’un orphelinat pour les enfants des rues à Yaoundé et la construction du site WarkaVillage pour les pygmées de Kribi au Cameroun, qui vivent dans la forêt du deuxième plus grand poumon du monde après l’Amazonie. Tout arrêter aurait un impact désastreux sur la vie de tant de familles qui, sans travail, n’auraient pas d’aide économique. Fort heureusement Internet, avec sa technologie et ses ressources, nous permet d’être en contact 7/7 avec nos partenaires et de les aider à trouver des solutions à leurs problèmes et d’assurer l’avancement des travaux, dans le strict respect des lois et règlements locaux.

Depuis dix ans maintenant, chaque décision prise par la fondation Shining Hope est inscrite dans notre philosophie fondamentale : les projets que nous soutenons doivent adopter une approche holistique de la sauvegarde de la faune locale, des ressources naturelles et des populations humaines. L’interconnexion entre ces trois éléments est encore plus claire pour nous aujourd’hui avec l’apparition de Covid19. C’est précisément la raison pour laquelle nos grands et petits donateurs, principalement des entreprises, continuent de nous soutenir même en cette période de grande crise. En outre, nous avons récemment dédié de nouveaux financements à des partenaires pour des projets qui étaient déjà conclus à notre niveau, pour leur permettre de faire face à la pandémie. Nous ne tournons jamais la page. Ceci nous permet de répondre promptement aux requêtes de nos partenaires et de leur assurer un soutien efficace lorsque se présenterait un imprévu, comme c’est le cas aujourd’hui avec cette pandémie.

Ceci n’est rendu possible que grâce à la philosophie implémentée par notre président fondateur, M. Serge Saint-Arnoult, selon laquelle les décisions motivées par l’urgence ne sont jamais la réponse aux problèmes à long terme et peuvent souvent causer plus de mal que de bien. C’est pourquoi nous consacrons une particulière attention au suivi et dédions notre soutien aux partenaires dont les projets durent au moins trois ans et qui visent à rendre les populations autonomes. C’est seulement ainsi que nous réussirons à garantir un impact durable pour faire du monde un endroit meilleur dans un environnement sain.

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AEIN face à la crise
AEIN face à la crise

Aide à l‘Enfance de l‘Inde et du Népal (AEIN) est une association sans but lucratif gérée par une petite équipe de permanents et des bénévoles engagés dans plusieurs groupes de travail (projets, sensibilisation, fundraising) ou au conseil d’administration. Depuis 1967, AEIN soutient des projets de développement en Inde. En 1997, elle a étendu son action à des projets au Népal. Rencontre avec Françoise Binsfeld, directrice d’AEIN.

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La pandémie du COVID-19 a touché de plein fouet les bénéficiaires de nos projets en Inde et au Népal, et nos activités d’éducation au développement au Luxembourg.

Sous le coup d’un confinement très strict depuis fin mars, des centaines de millions d’Indiens et de Népalais déjà les plus déshérités font face à des difficultés extrêmes. Sans argent ni emploi ni nourriture, ils se battent chaque jour encore plus pour survivre. « Mourir de faim est bien pire que d’attraper le virus », nous racontent certains de nos bénéficiaires dans le district de Bhaktapur, au Népal. C’est la première fois dans les 50 ans d’histoire d’AEIN que nous sommes confrontés à une telle situation d’urgence menaçant la sécurité alimentaire de la quasi-totalité de nos bénéficiaires dans nos deux pays d’intervention.

Certaines bonnes nouvelles nous parviennent quand-même : ainsi, les coopératives agricoles que nous mettons en place depuis trois ans au Telangana et en Andhra Pradesh (Inde) se retrouvent soudainement sous les feux de la rampe, mandatées par le gouvernement pour l’approvisionnement des communautés locales et des grandes villes alentours.

Au Luxembourg, toutes nos activités de sensibilisation et d’éducation au développement sont à l’arrêt depuis mi-mars. Malheureusement, la venue fin avril d’un groupe de jeunes Indiens tribaux a dû être annulée et leurs représentations de théâtre d’action reportées à l’année prochaine.

Même si l’impact de la crise sur nos rentrées de dons est difficilement prévisible, AEIN a décidé de débloquer une enveloppe d’urgence de 75 000 euros pour appuyer ses 18 partenaires en Inde et au Népal dans leurs efforts d’aider, dans un premier temps, plus de 6’300 familles, en leur distribuant nourriture et kits d’hygiène. Les familles seront également sensibilisées aux mesures de distanciation sociale et d’hygiène directement dans les villages ou au travers d’émissions radio en langue locale.

Face à une crise humanitaire, la solidarité est la seule voie pour que chacun, ici et là-bas, continue à avancer dignement.

À situation exceptionnelle, montage exceptionnel : pour la première fois, AEIN a déposé au service humanitaire du ministère des Affaires étrangères et européennes une demande de soutien unique pour un projet couvrant tous ses partenaires et tous les bénéficiaires dans les deux pays.

En ces temps incertains, nous essayons avec nos moyens limités d’aider au mieux nos partenaires dévoués et expérimentés, même si cela peut sembler être une goutte d’eau dans l’océan vu le nombre de personnes touchées. Si la situation devait durer, nous devrions également adapter la stratégie de nos projets de développement en cours, pour répondre au mieux aux nouveaux besoins des populations marginalisées en Inde et au Népal.

Au travers de nos actions de sensibilisation et d’éducation au Luxembourg, nous continuerons à soutenir les acteurs et les institutions culturelles avec lesquelles nous travaillons, elles qui traversent aussi une période très difficile.

Face à une crise humanitaire, la solidarité est la seule voie pour que chacun, ici et là-bas, continue à avancer dignement. Nos partenaires et bénéficiaires font preuve d’un courage et d’une bienveillance hors normes ; AEIN fait tout pour être à la hauteur, et nous encourageons le Luxembourg à être au rendez-vous.

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Contrer les effets de la pandémie
Contrer les effets de la pandémie

Active depuis 1966, la Fondation Follereau Luxembourg (FFL) est une des plus anciennes ONG de développement au Luxembourg. Ses activités de coopération au développement se concentrent sur les domaines de l’amélioration de la santé communautaire publique et de l’enfance en détresse. Les régions d’intervention de la FFL se situent dans 9 pays du continent africain, surtout en Afrique de l’Ouest. Rencontre avec Cony Reichling, chargée de direction.

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Quel est l’impact du COVID-19 et de la crise sanitaire actuelle sur vos projets ?

À travers ses projets, la fondation renforce notamment l’accès aux soins de base de proximité et à l’éducation sur les thématiques sanitaires des populations enclavées des régions rurales africaines. De nombreux cas de Covid-19 ont déjà été recensés dans nos pays partenaires. Compte tenu du contexte sociopolitique de plus en plus difficile ainsi que des faibles couvertures sanitaires, les acteurs locaux tendent à appréhender une propagation du virus dans ces zones déjà vulnérables.

Quel impact sur votre financement ? Sur les dons ?

Nous avons la chance de bénéficier d’un accord-cadre avec le ministère des Affaires étrangères. Toutefois, la situation actuelle ayant, à juste titre, requis l’interruption de certains services, nous avons été contraints d’annuler plusieurs campagnes, entraînant un ralentissement des dons. Nous sommes, toutefois, très émus de voir la générosité de nos donateurs qui continuent de nous soutenir dans une période si particulière pour tous.

Sur vos équipes ?

Puisque chaque geste compte, les mesures requises pour la santé de tous nous ont amené à prendre des décisions exceptionnelles ; telles que l’annulation des visites de nos partenaires, le passage de notre équipe en télétravail, le report des campagnes de sensibilisation, ainsi que l’annulation d’événements.

Sur les populations cibles ?

Avec l’apparition des cas, les pays ont pris la plupart des mêmes mesures nécessaires pour ralentir la propagation du virus que le Luxembourg. Toutefois, un confinement ne sera, dans la majorité des régions, pas applicable. Les populations dépendent majoritairement d’un revenu journalier permettant de garantir la survie de leur famille. Par ailleurs, le dépistage est également bien moins évident, notamment dans les zones rurales ne bénéficiant pas d’accès aux soins.

Quelle stratégie mettez-vous en place pour parer à l’urgence ?

Nos partenaires sont bien conscients de la situation et ont tous, d’ores et déjà, organisé la mise en place des mêmes mesures qu’ailleurs : hygiène renforcée (dispositif de lavage de mains, gel hydroalcoolique, masque…), distanciation, confinement lorsque possible… Et nous travaillons à l’élargissement de nos programmes de renforcement de la santé communautaire afin de mieux faire face à ce genre de situation à l’avenir.

Si cela devait durer, comment allez-vous vous positionner ?

Nous devrons repenser nos programmes futurs et décider de mesures intermédiaires afin de contrer les effets de la pandémie, tout en continuant de renforcer les systèmes de santé et d’hygiène. Notre soutien continuera, bien entendu, coûte que coûte. Cette bataille quotidienne a toujours été celle de la fondation : ne pas céder, ne pas baisser les bras, malgré un contexte socio-politique déjà difficile. Cette situation nous rendra tous plus fort, ici comme ailleurs.

Quels sont vos besoins actuels et futurs ?

Nous concentrons actuellement nos efforts sur la mise en place d’outils nécessaires pour nos partenaires et la réadaptation des activités et budgets en cours. Un besoin supplémentaire concerne davantage la nécessité d’obtenir des informations officielles et claires. Comme souvent dans le cadre d’épidémies, de nombreuses rumeurs et intox circulent et risquent de contribuer à la propagation du virus et à l’augmentation d’une atmosphère anxiogène.

Quel message souhaitez-vous faire passer à nos lecteurs et partenaires ?

« La situation est difficile partout dans le monde, mais il est essentiel de garder espoir et d’être patient, d’une patience qui nous donnera le temps de retrouver une vie normale et la joie de vivre. » -Père Ollo (Maison de l’Enfance de Bouaké, Côte d’Ivoire)

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Un risque de faire marche-arrière
Un risque de faire marche-arrière

L’association Action Solidarité Tiers Monde (ASTM) est une ONG de développement luxembourgeoise qui, depuis 1969, s’engage pour l’émancipation politique, économique, sociale et culturelle des peuples issus du tiers monde. L’association prend la parole et répond à nos questions.

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Quel est l’impact du COVID-19 et de la crise sanitaire actuelle sur vos projets au Luxembourg ? Dans les pays du Sud ?

Au Luxembourg, les ateliers culturels dans les lycées, les activités de sensibilisation ainsi que les formations avec des enseignants, des agents communaux et des jeunes ont été annulés. Notre Centre d’Information Tiers Monde - CITIM a dû fermer, annulant toutes les manifestations publiques programmées. Nous sommes également confrontés au risque de faire marche-arrière dans certaines avancées politiques, n’étant plus prioritaires, ni pour le public, ni pour les politiciens. Cela risque d’être le cas pour les initiatives pour un devoir de diligence au niveau européen par exemple, exigeant des entreprises le respect des droits humains tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement.

En ce ce qui concerne nos projets dans les pays du Sud, nous sommes inquiets face à la situation de répression aggravée mettant davantage en risque les conditions de travail de nos partenaires et des défenseurs des droits humains. Les mesures sanitaires s’ajoutent au climat d’insécurité dans certains pays, rendant le travail des organisations partenaires plus difficile, voire impossible. De notre côté, nous avons dû reporter ou annuler les missions prévues.

Quel impact sur votre financement ? Sur les dons ?

Nous sommes confrontés au risque que le grand public se détourne de la solidarité internationale pour soutenir plutôt la solidarité nationale, alors que les deux sont actuellement d’une importance capitale. Du côté de nos subsides étatiques, nous appelons les ministères à faire preuve d’écoute et de flexibilité pour pouvoir continuer à assurer certaines tâches ainsi qu’à honorer les salaires. Mais nous craignons surtout l’impact de la crise sanitaire sur les finances de l’État en 2021 et d’éventuelles coupes budgétaires, notamment sur la ligne de la coopération au développement.

Sur vos équipes ?

Le télétravail rend impossible l’accomplissement de certaines tâches. Aussi, l’accompagnement de nouveaux collègues est plus difficile. Lors du confinement, il devient moins évident d’impliquer les bénévoles engagés dans l’association.

Sur les populations cibles ?

Nous constatons des manquements et durcissements des régimes autoritaires dans certains pays du Sud, mettant en péril les populations les plus vulnérables. Avec nos partenaires des pays du Sud, nous devrons probablement adapter certaines actions pour répondre au mieux aux réalités de la population. Il en sera de même avec nos différents publics ici au Luxembourg.

Quelle stratégie mettez-vous en place pour parer à l’urgence ?

Nous suivons la situation de près, ici et dans les pays du Sud où nous sommes actifs et communiquons avec nos partenaires afin de trouver des solutions adéquates selon nos moyens d’action.

Si cela devait durer, comment allez-vous vous positionner ?

Nous resterons à l’écoute des organisations que nous soutenons et continuerons à dénoncer des injustices que subissent les populations des pays du Sud. Nous continuerons aussi à veiller à ce que le Luxembourg s’engage pour des sociétés plus justes et ne retourne pas au « business as usual ».

Quels sont vos besoins actuels et futurs ?

Nous espérons pouvoir continuer à compter sur l’appui d’autres réseaux solidaires, sur la flexibilité de nos ministères pour adapter nos actions et sur l’appui moral et financier de nos donateurs. Avant fin 2020, nous devrons déménager de nos locaux et nous aurons besoin d’aide pour retrouver un nouveau local adéquat pour le CITIM et nos bureaux.

Quel message souhaitez-vous faire passer à nos lecteurs et partenaires ?

En ces temps difficiles, n’oublions pas les populations vulnérables des pays du Sud.

Elles ont besoin de notre soutien !

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Un impact dévastateur sur beaucoup de nos populations cibles
Un impact dévastateur sur beaucoup de nos populations cibles

Partage.lu est une organisation non gouvernementale de coopération au développement, fondée en 1966 pour traduire le souhait d’engagement international de la population, notamment des communautés chrétiennes, du Grand-Duché de Luxembourg ainsi que leur solidarité avec des personnes en détresse à travers le monde, sans distinction de race, de culture ou de religion. Entretien.

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Quel est l’impact du COVID-19 et de la crise sanitaire actuelle sur vos projets au Luxembourg ? Dans les pays du Sud ?

Toutes nos activités d’éducation au développement au Luxembourg ont été annulées jusqu’à nouvel ordre. Au niveau des pays du Sud, les projets continuent, mais un grand nombre d’activités ont été suspendues suite au confinement partiel ou total ordonné dans les différents pays.

Quel imapct sur votre financement ? Sur les dons ?

La crise Covid-19 nous touche au moment où nous menons notre plus grande campagne de collecte de fonds annuelle. Nous voyons ici une diminution dramatique des dons.

Sur vos équipes ?

Le personnel travaille en télétravail. Nous échangeons via une plateforme de communication collaborative online et via téléconférence. Ceci se passe plutôt bien.

Sur les populations cible ?

Le confinement et l’arrêt de la plupart des activités économiques ont un impact dévastateur sur beaucoup de nos populations cibles. On constate une hausse de prix des denrées alimentaires dans de nombreux endroits. Bon nombre de bénéficiaires, surtout ceux dans les villes, perdent leur seule source de revenus et ne savent plus comment se nourrir. De plus, dans certains villages, les marchés restent fermés et les bénéficiaires doivent se satisfaire de la nourriture qu’ils cultivent eux-mêmes. Les gens qui ont faim ne vont pas rester à la maison et ceci va favoriser la propagation du virus. Cette situation est dramatique étant donné que les infrastructures sanitaires sont peu développées dans beaucoup de pays du Sud et les bénéficiaires n’ont pas accès aux infrastructures sanitaires existantes.

Quelle stratégie mettez-vous en place pour parer à l’urgence ?

Au Luxembourg, nous lançons un appel à tous nos donateurs et au public à rester solidaires avec les populations du Sud.

Au niveau des projets, nous maintenons le contact avec nos partenaires du Sud et voyons comment ajuster les projets pour parier aux urgences éventuelles auprès des bénéficiaires.

Si cela devait durer, comment allez -vous vous positionner ?

Les gouvernements européens ont débloqué des sommes énormes pour faire face à la crise Covid-19 dans leurs pays respectifs. Malgré cela, nous sommes d’avis que ceci ne peut pas entraîner une diminution de l’aide au développement en faveur des pays du Sud. Au contraire ! Les populations du Sud ont plus que jamais besoin de notre soutien.

Quels sont vos besoins actuels et futurs ?

Nos besoins actuels et futurs sont essentiellement financiers. Dans un premier temps, nous voulons pallier aux urgences du terrain, notamment les hausses de prix ou les aides alimentaires requises. Ensuite, dans le futur, nous aimerions cibler un plus grand nombre de bénéficiaires avec nos projets, car cette crise du covid-19 va augmenter considérablement le nombre de personnes vulnérables dans les pays du Sud.

Quel message souhaitez-vous faire passer à nos lecteurs et partenaires ?

Les populations du Sud sont beaucoup plus vulnérables que nous face à la crise du Covid-19. Elles ont besoin de nous maintenant plus que jamais. Agissons ensemble et soyons solidaires avec eux !
Photo : Krahó ©jvalente

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Répondre au plus vite
Répondre au plus vite

L’association PADEM (Programmes d’Aide et de Développement destinés aux Enfants du Monde) créée en 2002 a pour objectif de venir en aide aux populations les plus démunies à travers le monde, et plus particulièrement aux enfants défavorisés. Aujourd’hui PADEM tend à favoriser et encourager une approche holistique de la situation. Entretien avec Pascal Hus, administrateur.

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Quel est l’impact du COVID-19 et de la crise sanitaire actuelle sur vos projets ?

Au Luxembourg, dans le cadre de notre projet d’Éducation au Développement durable, nous ne pouvons plus organiser d’ateliers pédagogiques dans les lycées. La rencontre entre nos partenaires du Sud, qui viennent habituellement tous les ans au Luxembourg, a été annulée.

Dans les pays du Sud, certains partenaires agissent actuellement en prévention contre la pandémie, nous avons d’ailleurs écrit et sommes en train de réaliser un projet d’urgence humanitaire dans quatre pays d’Afrique, avec de l’aide alimentaire d’urgence pour les travailleurs journaliers, des distributions de kits d’hygiène, de larges campagnes d’information/sensibilisation, et des plans de relance économique qui seront activés dès la fin de la pandémie.

Quel impact sur votre financement ? Sur les dons ?

Certaines fondations reportent leur décision. Le ministère est très réactif, et très flexible, il est notre allié principal dans la lutte contre le covid-19 !

Sur vos équipes ?

Nous travaillons à distance, notre activité nous le permet aisément. Mais nous perdons tout de même un peu en efficience, car se voir et parler quand on travaille dans un même bureau est tout de même plus rapide que s’échanger plusieurs mails …

Sur les populations cible ?

Certaines populations bénéficiaires sont impactées par le covid-19, d’autres non.
Pour celles qui sont impactées, l’urgence est la lutte contre ce virus, éviter la propagation de la pandémie, ce que nous tentons de faire avec nos partenaires locaux. Certaines activités de nos projets de Coopération sont ralenties, d’autres ont été au contraire accélérées car elles aidaient à la lutte contre la pandémie.

Quelle stratégie mettez-vous en place pour parer à l’urgence ?

Nous nous tenons constamment informés de la situation dans chacun des pays, et tentons de répondre au plus vite aux besoins de nos partenaires. Nous faisons travailler nos équipes, partenaires, et consultants, en réseau, avec la répartition des tâches en fonction des compétences de chacun, et une personne consolide le tout.

Au bureau, nous préparons déjà le déconfinement pour pouvoir travailler « comme si de rien n’était ».

Si cela devait durer, comment allez-vous vous positionner ?

Les besoins des bénéficiaires restent les mêmes, nous devrons trouver les solutions pour continuer nos projets et améliorer les conditions de vie de ces populations.

Quels sont vos besoins actuels et futurs ?

Pour le projet d’urgence humanitaire que nous avons lancé, nos besoins sont financiers, afin de pouvoir répondre aux besoins du terrain, et protéger le maximum ces populations. Notre projet a un budget de 162 725 €, il aide 20290 personnes directement et 37000 indirectement, et à ce jour il nous manque 27 265 €. Un don sur notre compte LU81 0021 1689 1320 2200 en spécifiant « projet covid » en communication nous aidera énormément, bien entendu tous ces dons sont déductibles de vos impôts. Merci d’avance !!!!

Quel message souhaitez-vous faire passer à nos lecteurs et partenaires ?

Lors de cette crise, nous avons constaté à la fois des comportements solidaires, désintéressés, ouverts, flexibles, et d’autres comportements, plus étriqués, égoïstes, auto-centrés.

Cette crise sera peut-être pour nous l’occasion de nous poser de nouvelles questions, d’aborder la vie, notre relation à l’autre et à la Terre différemment. Je pense que certaines personnes feront de cette pandémie une opportunité pour se changer et changer leurs habitudes, leur manière d’être, tandis que les autres continueront de vivre comme avant …

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Continuer à informer et sensibiliser
Continuer à informer et sensibiliser

ECPAT Luxembourg fondée en 1995 est une association sans but lucratif luxembourgeoise financièrement indépendante de toute fédération ou réseau avec comme mission de lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants. Rencontre avec Thomas Kauffmann, directeur exécutif.

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Quel est l’impact du COVID-19 et de la crise sanitaire actuelle sur vos projets au Luxembourg ? Dans les pays du Sud ?

À Luxembourg, notre travail de prévention et de sensibilisation à l’exploitation sexuelle des enfants, qui se faisait essentiellement dans les écoles et avec des jeunes, est à l’arrêt pour le moment. Nous utilisons internet et les médias sociaux pour continuer à informer et sensibiliser et avons mis en place, entre autres, une page spéciale : www.ecpat.lu/securite-covid.

Nos activités de prévention et de sensibilisation sont à l’arrêt dans les pays où nous travaillons et qui ont mis en place un confinement, comme l’Inde ou le Népal. Et elles sont très fortement ralenties en Afrique de l’Ouest. Nos activités de protection des enfants victimes ou vulnérables sont là plus que jamais importantes car cette population très vulnérable est encore plus touchée par les effets de la lutte contre la pandémie. C’est une crise humanitaire qui a lieu actuellement en Inde et au Népal du fait du confinement.

Quel impact sur votre financement ? Sur les dons ?

Nos financements sont obtenus et prévus pour les trois prochaines années donc pas d’impact direct immédiat. Mais il est sûr qu’une telle crise va impacter les ressources de notre secteur : notamment si l’on pense à une crise économique qui se profile et sachant que l’aide publique au développement est liée à la valeur du PIB.

Sur vos équipes ?

Nous sommes en télétravail, tous, que ce soit au Luxembourg, au Népal ou au Mali où nous avons nos équipes. Nous avons l’habitude de travailler à distance, donc l’impact est maîtrisé.

Sur les populations cibles ?

Ce sont ces populations qui souffrent le plus. Nos partenaires sur le terrain nous font remonter des informations terribles de vulnérabilité et de crise humanitaire.

Quelle stratégie mettez-vous en place pour parer à l’urgence ?

Nous sommes en constant échange avec nos partenaires qui ont pour la plupart mis en place des actions de secours d’urgence des populations bénéficiaires. C’est ainsi que nous allouons pour le moment les fonds de nos activités vers un secours humanitaire d’urgence. Concrètement, il s’agit de nourrir et d’aider des milliers de familles très pauvres qui ne peuvent plus du tout subvenir à leurs besoins dans ce contexte de crise. À travers cette aide d’urgence, nous protégeons les enfants qui pourraient sinon être rejetés, vendus ou mis au travail forcé. Mais nous savons aussi que le confinement en Europe augmente les risques de violence faites aux enfants. Et nous adoptons ainsi une position d’information et de sensibilisation active grâce à internet et suivons les actions des associations de protection de l’enfance à Luxembourg.

Si cela devait durer, comment allez-vous vous positionner ?

Notre mission est la protection des enfants, quel que soit le contexte dans lequel ils évoluent. Notre positionnement dépend donc du contexte pour assurer cette mission.

Quels sont vos besoins actuels et futurs ?

Nous collaborons avec des partenaires exceptionnels qui luttent en temps normal face à des situations terribles d’exploitation sexuelle des enfants. À présent s’y ajoutent encore les conséquences directes de cette crise mondiale. Nous avons besoin de soutenir ces partenaires et ce soutien passe principalement par des ressources financières. Celles-ci ne doivent pas diminuer dans le futur.

Quel message souhaitez-vous faire passer à nos lecteurs et partenaires ?

En de tels moments de crise, ce sont les plus vulnérables qui sont touchés les premiers, que ce soit dans les pays du Sud ou chez nous. Il est capital de mettre en place une protection de ces populations et de ne pas baisser les efforts et les moyens mis en œuvre.

Photo by Sujeeth Potla on Unsplash

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Des besoins énormes à tous les niveaux
Des besoins énormes à tous les niveaux

L’association luxembourgeoise SOS Villages d’Enfants Monde, créée en 1974, est membre de l’organisation mondiale SOS Villages d’Enfants, active dans le domaine de la protection de l’enfance. Depuis plus de 40 ans, SOS Villages d’Enfants Monde s’engage au Luxembourg pour les enfants du monde. Elle a pour mission d’informer l’opinion publique, de mobiliser les citoyens et de collecter des fonds pour les différents projets pour lesquels elle est engagée. Entretien.

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Quel est l’impact du Covid-19 et de la crise sanitaire actuelle sur vos projets au Luxembourg ?

En raison du confinement, les activités de notre département Éducation au Développement sont mises entre parenthèses. Il en va de même des événements solidaires comme l’ING Night Marathon Luxembourg dont nous étions partenaire humanitaire ou encore notre Toubkal Challenge associé à un projet de panneaux solaires au Maroc. Si le défi sportif est reporté, le projet reste d’actualité.

Dans les pays du Sud ?

Nos pays partenaires sont tous impactés. Dans la plupart des régions, les activités sont ralenties, certaines interrompues, cela dépend des mesures et des restrictions en vigueur. En tous cas, les programmes sont adaptés aux nouvelles réalités. Les besoins sont énormes à tous les niveaux, médicaux, financiers, organisationnels…

Quel est l’impact sur votre financement ? Sur les dons ?

Les financements publics sont maintenus mais certains sont amendés. Du côté des grands donateurs et des entreprises, les engagements ne sont pas remis en cause. Et nous sommes heureux de voir qu’en dépit des circonstances nos fidèles partenaires restent mobilisés et que nos appels à la solidarité, comme récemment pour notre association sœur SOS en Italie, trouvent un écho.

Sur vos équipes ?

Nous pensons surtout aux équipes SOS sur le terrain dont nous saluons le courage. Très vite, les associations SOS ont pris des mesures pour protéger enfants et collaborateurs et constituer des équipes de gestion de crise. Dans nos programmes en Afrique de l’Ouest, il est par exemple difficile de continuer à organiser les activités de sensibilisation collectives, il faut les repenser et travailler autrement pour toucher les bénéficiaires.

Sur les populations cibles ?

La situation est particulièrement difficile pour les personnes vivant dans des pays en guerre, déplacées ou réfugiées, comme ces familles toujours dans des camps au nord de l’Irak. Dans les pays en développement, de nombreuses communautés pourraient aussi se retrouver vite en situation d’urgence. Les enfants, surtout ceux non accompagnés, les femmes, les personnes à besoins spécifiques, les personnes âgées sont très vulnérables.

Quelle stratégie mettez-vous en place pour parer à l’urgence ?

Nous sommes en phase avec la réponse globale de SOS Children’s Villages International pour minimiser les effets de la crise sur les bénéficiaires des programmes et leurs communautés et pour répondre aux nouveaux besoins des associations SOS. En Afrique de l’Ouest, nos partenaires préparent une réponse commune à la crise. Prévention, protection et résilience sont des mots clés.

Si cela devait durer, comment allez-vous vous positionner ?

Il est difficile de répondre à ce stade alors que l’on ne sait pas de quoi demain sera fait. Nous serons amenés à adapter nos stratégies en fonction des nouvelles réalités et données.

Quels sont vos besoins actuels et futurs ?

En Afrique subsaharienne, les bénéficiaires manquent de matériel de protection et une aide alimentaire sera nécessaire alors que la plupart survit grâce à des revenus journaliers. Il faut sensibiliser à la prévention via de nouvelles formes de communication, développer le soutien psychosocial et les réponses éducatives, stabiliser économiquement les familles et renforcer leur résilience.

Quel message souhaitez-vous faire passer à nos lecteurs et partenaires ?

Nous les remercions pour leur attention portée au monde du développement et de l’aide humanitaire. La solidarité et l’humanité sont les locomotives qui doivent nous inciter à aller de l’avant. Ensemble, réinventons cette fraternité qui permettra de construire un monde responsable et durable pour les futures générations.

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Le confinement plus irresponsable que le déconfinement ?
Le confinement plus irresponsable que le déconfinement ?

Créée en 1993 au Luxembourg, SOS Faim est une ONG de développement qui lutte contre la faim et la pauvreté en milieu rural sur le continent africain. Notre objectif : « Un monde sans faim partout et pour tous… » Et avec la crise, comment ça se passe ? Réponses...

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Quel est l’impact du COVID-19 et de la crise sanitaire actuelle sur vos projets au Luxembourg ? Dans les pays du Sud ?

La crise sanitaire a eu pour impact l’arrêt de nos activités de sensibilisation au Luxembourg, puisqu’il nous est impossible de conduire des ateliers dans des écoles ou auprès d’un public. Les missions de terrain en Afrique ont été annulées mais nous sommes en contact permanent avec nos partenaires et nos antennes locales.

Quel impact sur votre financement ? Sur les dons ?

La récolte de fonds est stable au premier trimestre. Il demeure cependant une incertitude sur le mois d’avril et les suivants, notamment si la crise sanitaire venait à durer. Par ailleurs, il est possible que nos partenaires aient besoin de plus de fonds cette année, pour maintenir leurs activités.

Sur vos équipes ?

Il a immédiatement été décidé de nous réorganiser par le biais du télétravail, tant au Luxembourg qu’au Mali et au Burkina où nous avons des antennes.

Sur les populations cibles ?

La crise sanitaire a pour conséquence une flambée des prix ce qui met en difficultés beaucoup de familles. Par ailleurs, comme partout, il y a une baisse de l’activité et le financement agricole pourrait être impacté.

Quelle stratégie mettez-vous en place pour parer à l’urgence ?

Nous avons demandé à nos partenaires de respecter strictement les consignes de leurs autorités. En sachant que le confinement dans bon nombre de pays est peut-être plus irresponsable que le déconfinement. Beaucoup de témoignages vont dans le sens de ceci : si je ne me confine pas, je mourrai peut-être du virus mais si je me confine, je mourrai à coup sûr de faim… Nous continuons à soutenir nos partenaires de manière structurelle par le paiement des salaires, des loyers, des charges fixes et ce, même si les activités tournent au ralenti. Les pays du sud, si fragiles, ont besoin d’une société civile forte et indépendante : ce n’est pas le moment de les laisser tomber dans leurs combats pour la souveraineté alimentaire, le financement de l’agriculture, les droits des paysans, le respect de l’environnement.

Si cela devait durer, comment allez -vous vous positionner ?

Nous poursuivrons nos appuis dans la durée envers nos partenaires. Des adaptations à leurs programmes d’activités et des réaffectations budgétaires seront probablement à prévoir. Dans la limite de nos moyens, nous préparons également des plans de « sortie de crise » et de relance des activités locales.

Quels sont vos besoins actuels et futurs ?

Ils sont essentiellement financiers : pour permettre à nos partenaires de continuer à appuyer les populations les plus fragiles, les producteurs agricoles et leur famille, pour que leurs droits soient reconnus, pour qu’ils deviennent autonomes et puissent vivre dans la dignité.

Quel message souhaitez-vous faire passer à nos lecteurs et partenaires ?

En cette période de crise sanitaire mondiale et de fermeture des frontières, la solidarité internationale doit plus que jamais être affirmée. Nous faisons évidemment face à un enjeu de santé, mais l’enjeu alimentaire est également crucial. Dans les pays avec lesquels nous travaillons, l’importation d’aliments est très importante. La moindre fluctuation de prix a des conséquences désastreuses. Notre combat pour la souveraineté alimentaire en Afrique prend ici tout son sens. Nous avons besoin que les résidents, les communes, les entreprises, continuent de nous soutenir, pour que nous puissions, à notre tour, soutenir les producteurs africains et leur famille.

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La résilience dans tous ses états
La résilience dans tous ses états

Nombre des actions citoyennes qui sont portées par le CELL (Center for Ecological Learning Luxembourg) ont lieu sur le terrain, et évidemment, en période de confinement il n’y a pas de rassemblement ! D’où impossibilité de faciliter des processus participatifs et citoyens (assemblées climatiques, mobilisations dans l’espace public, forums dans les communes), ou de conduire des projets concrets comme jardins communautaires, espaces d’entrepreneurs co-créateurs, construction de l’Äerdschëff, coopératives d’énergie citoyenne et d’alimentation. Les pandémies changent nos habitudes du jour au lendemain.

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Le concept de la résilience, qui est un « fil rouge » du mouvement de la Transition, s’impose aujourd’hui dans les réflexions quotidiennes : est-il possible de faire face à l’effondrement du monde comme nous le connaissons – disons du concept que nous pourrions en avoir – et en même temps d’impulser un mouvement créatif, citoyen, qui permette de construire des alternatives pour un DEMAIN qui donne envie d’y être ?

Pour engager le débat le CELL organise un cycle d’échanges en ligne autour de ce sujet : Quelles sont les prochaines étapes pour construire et développer la résilience globale de nos sociétés, mais également sur le pas de nos portes ? Alors que les resilience CAFES durent 90 minutes avec une bref input d’expert suivi d’un échange entre participants, les resilience TALKS sont plus proches de conférences en ligne. Cette série de conversations Zoom a été créée pour chacun d’entre nous comme un espace de connexion, de pensée disruptive et d’échange d’idées pratiques et d’informations.

Dans le premier resilience cafe de la série, Dr. Katy Fox, fondatrice du CELL et de Mycelium Design, nous a donné une introduction aux différentes dimensions de la résilience. Alors que selon la définition usuelle, la résilience est la capacité de revenir à sa forme initiale après un choc, est-ce la définition la plus pertinente dans le cadre actuel ? Est-ce que nous voulons que nos sociétés reviennent à leur état d’avant la crise ? La résilience peut alors être pensée comme la capacité de questionner les limites, comme une manière d’évoluer en réponse à un choc pour améliorer la situation… Elle représente une manière d’envisager le changement.

Pour le deuxième resilience cafe Dr. Rachel Reckinger de l’Université du Luxembourg s’est concentrée sur l’aspect alimentaire de la résilience. Le constat est clair : le Luxembourg est très loin de l’autosuffisance alimentaire, avec de longues chaînes d’approvisionnement et beaucoup d’externalités négatives des points de vue social et écologique. Le défi est de diversifier la production, tout en organisant des réseaux de distribution en circuits courts, et en favorisant une agriculture régénérative.

Le 1er cycle de resilience talks tourne autour de l’économie, car comprendre l’économie et ses enjeux est nécessaire pour construire un nouvel imaginaire économique basé sur la coopération, la solidarité et la sobriété. Les premières conférences ont eu lieu et une autre conférence en ligne se tient encore ce 5 mai à 17h30. Ce cycle de resilience talks sera suivi d’un resilience cafe autour des initiatives économiques citoyennes le 7 mai afin de nous permettre d’échanger de manière plus conviviale autour de ces sujets. Les prochains sujets seront la résilience personnelle, la crise climatique, les pénuries d’eau, mais aussi les initiatives citoyennes, la résilience urbaine et bien d’autres !

Suivez-nous sur notre site cell.lu ou les réseaux sociaux du CELL et n’hésitez pas à nous envoyer vos suggestions et questions à : resiliencecafe@cell.lu

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